RENCONTRE AVEC DANIEL MEUROIS-GIVAUDAN
Propos recueillis par Marie Johanne Croteau en exclusivité pour Alchymed
(deuxième partie)
7) Swami Premananda vous a confié des lingams. Pourquoi ?
- La première réaction est de penser qu’il s’agit d’un privilège. Certainement en est-ce un ou tout au moins une marque de confiance, bien sûr, mais c’est aussi et surtout une responsabilité. Celle de faire quelque chose de constructif au moyen de sa Présence sacrée. Il n’est pas anodin de se trouver dépositaire d’une Force de transformation. J’ai vite compris qu’il ne s’agissait pas de s’en servir comme d’une baguette magique ou comme d’un cachet d’aspirine, quand cela ne va pas… Je ne m’en sers donc que lors de circonstance particulières, pas à tout propos mais lorsque quelque chose en moi me dit que c’est juste. Il me faut toujours être certain que je sois alors dans l’état d’esprit requis et avec la paix du cœur.
8) Sai Baba, Premananda et d’autres Maîtres produisent par les mains, et parfois par d’autres zone du corps, une cendre sacrée appelée vibhuti. Pourquoi ?
- La vibhuti peut être comprise comme une sorte de transpiration de l’esprit de celui qui la manifeste. En termes de chimie, c’est de la silice pure. L’état le plus épuré de matière… C’est un cadeau que celui qui la matérialise peut faire à son entourage ou à ses disciples, s’il en a. La vibhuti est également porteuse de vertus de transformation chez celui qui la reçoit. On ne peut évidemment s’empêcher de la rapprocher de la fameuse cendre du mercredi d’avant Pâques dans la Tradition chrétienne. Il faut bien comprendre qu’on l’offre comme un moteur de purification pour la guérison de l’âme souffrante.
9) On dit que Swami Premananda a un humour très particulier. Pouvez-vous nous raconter une anecdote ?
- Volontiers… C’était il y a quelques années…Premananda était en train d’évoquer les abus d’un pays qui faisait alors beaucoup parler de lui. « Au fait, dit-il soudain malicieusement, comment s’appelle-t-il déjà ? » en faisant allusion au nom de son dirigeant bien connu. Sur ce, il poursuivit : «Certains m’amusent en me disant qu’il faut absolument prier pour lui… Ils perdent leur temps… On peut prier pour quelqu’un qui a des oreilles pour entendre pas pour celui qui est sourd. Si vous avez un émetteur mais que l’autre n’a pas de récepteur… à quoi cela sert-il ? Au-delà du trait d’humour dont elle témoigne, cette réflexion a cela d’intéressant qu’elle se situe à l’opposé d’une certaine pensée « new-ageuse » béate et trop désincarnée. Elle me rejoint particulièrement. ( ci-dessous Swami Premamanda durant une cérémonie où il reçoit de l’eau sur la tête )
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10) Que pensez-vous de la panoplie des « channels » qui proposent ou ordonnent un chemin de vie à leurs disciples en s’appuyant sur des instructions reçues, disent-ils, par canalisation de tout un défilé d’Archanges, Anges, Maîtres ascensionnés etc… ? N’est-ce pas terriblement dangereux de jouer ainsi avec le libre-arbitre d’un être humain ?
- Je pense tout simplement que ces personnes-là travaillent pour elles et qu’elles sont essentiellement motivées par la recherche d’un pouvoir sur autrui. Elles n’ont pas compris les bases fondamentales de la spiritualité qu’elles prétendent pourtant promouvoir. Le problème est qu’elles finissent souvent par croire en la véracité de ce qu’elles font mine de transmettre. Elles se piègent elles-mêmes et, si elles se réveillent, elles ne savent plus comment sortir de leur scénario. Cette tendance est comme un virus, parmi d’autres, qui a gagné notre monde occidental. Il existe fort heureusement de véritables channels. C’est le temps qui les mettra en évidence. Quant à ceux qui se font priver de leur libre-arbitre, ils reproduisent exactement le même schéma que celui qui était le leur ou celui de leurs parents lorsqu’ils se faisaient dicter leur façon de penser et d’être par un dogme religieux. Ils ont encore besoin de déléguer leur pouvoir. C’est la même histoire qui continue… En vérité, nous devons tous visiter beaucoup d’impasses avant de nous rendre compte que ce sont précisément des impasses. Qui ne trébuche pas n’apprend pas à marcher. Quant aux channels douteux, ils se trouveront un jour ou l’autre face à leur propre conscience, à leurs faux-pas. Que dire d’autre ? Ultimement, chacun sera son propre juge.
11) Nous savons tous que les Amérindiens et les Africains ne mettent pas en doute l’existence de l’âme. Celle-ci est pour eux un état de fait. Parallèlement, en Occident où beaucoup se disent athées, nous assistons depuis quelques années à une production faramineuse de films (Ghost, Le sixième sens, Au delà de nos rêves, La Dame de l’eau, Prémonition, Le seigneur des Anneaux, etc… parmi une multitude d’autres.) et de télé-séries ( la porte des étoiles. La porte d’Atlantis, Mélinda entre deux mondes, etc… ) qui nous parlent avec précision de mondes parallèles et de bien d’autres choses qui sont contradiction avec le matérialisme officiel ambiant. Comment expliquez-vous cela ?
- Oui, c’est un paradoxe évident ! La fascination manifeste de notre société pour de tels sujet est pour moi la preuve du manque - je devrais dire du vide - que ressent notre société au niveau de son cœur et justement… de son âme. Inconsciemment, notre collectivité sait que les univers subtils existent, elle les appelle à se manifester… mais refuse d’y croire officiellement par peur de tout ce que cela impliquerait. C’est en tout cas la marque d’une hypocrisie et d’un manque de courage incroyables… Comme il m’est souvent arrivé de le dire, il est également étonnant de constater que l’Occident puisse continuer à nier l’âme et les mondes parallèles alors qu’il jongle allègrement avec le concept de virtualité par l’intermédiaire des ordinateurs et de toute la technologie qui y est adjacente. Ne nous viendrait-il pas enfin sérieusement à l’idée que c’est peut-être nous, sous notre forme matérielle dense, qui nous débattons dans un univers virtuel ? C’est incontestablement cette hypothèse qui a fait le succès d’un film tel que « La matrice ».
12) Comment, selon vous, peut-on pratiquer une vraie spiritualité et aider notre humanité ?
- Je dirais tout simplement en étant vrai, en cessant de se gonfler les « muscles mentaux et égotiques » à tout propos, en renonçant à toujours vouloir contrôler les autres. La pratique de la bonté, de la spontanéité, de la générosité sans calcul, tout cela représente à mes yeux les clés de la véritable spiritualité. L’amour en découle tout naturellement. Peu importent les grands discours, les prières et les méditations s’il n’y a pas un sourire vrai et aimant derrière nos yeux. C’est ce sourire-là qui donne de la force à nos mains pour qu’elles agissent.
13) Daniel Meurois, vous êtes présentement à l’écriture d’un autre ouvrage dont la parution est prévue pour l’automne 2007. Son titre sera « Les Annales akashiques… portail des mémoires d’éternité ». Nous ferez-vous ici le plaisir d’un petit scoop pour nous mettre en appétit ?
- Il s’agit d’un livre dont le projet était en moi depuis longtemps… J’ai témoigné abondamment de faits et d’enseignements recueillis dans d’autres temps. Pour beaucoup de personnes, ma méthode de travail et la nature des Annales akashiques restent cependant une énigme ou quelque chose de très flou. Mon intention est donc de parler le plus clairement possible d’un domaine complexe, celui de l’espace- temps, autrement qu’en terme scientifiques arides. Mon ton sera avant tout celui du témoin et du mystique. Voyez-vous, je me suis rendu compte que le fait d’approcher la dimension l’espace-temps par ses côtés métaphysique et expérimental c’est ouvrir toujours plus grand la porte d’accès au Divin en nous. C’est cela que je souhaite partager à travers ce prochain livre…
14) Vous vivez au Québec depuis 10 ans et maintenant vous vous partagez entre l'Estrie el la ville de Québec même, depuis un an ? Aimez-vous notre belle capitale ?
- Oui, réellement… C’est une ville qui a su garder sa dimension humaine. Avec ses remparts et ses maisons de pierres, c’est aussi une cité qui a un charme style « vieille Europe ». C’est unique en Amérique du nord et j’apprécie énormément cela. Parfois, on se croirait un peu à Saint-Malo, en Bretagne… J’ai toujours aimé les pierres et le bois. Ce sont des matériaux vivants qui expriment beaucoup si on sait les écouter. Que restera-t-il de tout ce qui se construit en béton et matières synthétiques aujourd’hui ? Sans doute très peu… Pardonnez-moi mais j’ai envie de dire « heureusement » ! Ne croyez pas que je sois pessimiste, je suis seulement persuadé que notre humanité a vraiment mieux que cela à offrir à la Terre… et à s’offrir aussi à elle-même.
(1) Pour toute information concernant le séminaire de Daniel Meurois-Givaudan à Toulouse les 12 et 13 mai prochains, n’hésitez pas à consulter le site suivant :
www.intusolaris.alchymed.com
Titre : RENCONTRE AVEC DANIEL MEUROIS-GIVAUDAN
Media Article paru sur Alchymed Cyber-journal
Date : 15 03 2007