Le chemin de la Compassion

Sur ce chemin de prises de consciences des vertus spirituelles que nous essayons de développer, vous aurez sans doute remarqué combien nos "instructeurs" insistent souvent sur la compassion... Mais comment appréhendons-nous ce concept dans notre propre expérience ? Qu'est-ce que le mot "compassion" représente vraiment pour chacun d'entre nous dans notre vie quotidienne ?

Pour ma part, je pense que ma propre compassion est réelle lorsque j'arrive à ne ressentir aucun jugement ni aucune condamnation à l'encontre d'une ou plusieurs personnes qui m'interpellent parce qu'elles vivent leur chemin de vie de façon très négative. Je ne dis pas que j'y arrive tout le temps, il arrive parfois des choses sur Terre que je ne peux m'empêcher de juger et de condamner... mais justement, puisque les "instructeurs" insistent sur le fait que notre compassion doit avant tout s'adresser aux personnes qui n'ont pas conscience du mal qu'elles provoquent, j'essaie alors parfois de faire l'effort de me mettre un instant à leur place... et je me rend compte bien souvent que je ne peux pas savoir ce qui a pu mener telle personne à commettre tel acte négatif, je ne peux pas savoir ce qu'a vécu tel individu dans son enfance, voire ses vies antérieures, pour qu'il en arrive là.

Untel vient de tuer un homme ? Mais que sais-je du karma qui relie ces deux personnes (le tueur et sa victime) ? Peut-être cela faisait-il partie de leur chemin de vie ? ... Bref, c'est quand je parviens à me poser de telles questions que je pense être alors en véritable compassion et c'est d'ailleurs une forte impression quand je le vit et qui me fait me sentir à la fois si petit (trop petit pour juger) et si grand (pour pardonner).

Et vous, comment définissez-vous la compassion par rapport à votre propre vécu (et non pas par rapport à ce que vous avez retenu de vos lectures à ce propos) ?

Pour moi la compassion , c'est avoir conscience de la souffrance de l'autre, de la comprendre , sans être absorbé par cette souffrance, sans être en résonance avec, parce que cette souffrance a déja été dépassée, digérée.

A la différence de l'empathie qui est d'avoir conscience de la souffrance de l'autre ET de ressentir, d'être en résonnance avec cette douleur. ...parce que pas encore dépassée.

De ce fait, on agit pas pareil dans le 1er cas que dans le 2e. Pour un thérapeute par exemple , dans le 1er cas, il peut accompagner le patient, et l'aider car il est a distance tout en comprenant très bien..
Alors que dans le 2e cas (empathie) il se fait embarquer par l'énergie de peur, ou de colère...etc...et il ne peut pas vraiment aider le patient.