RENCONTRE AVEC DANIEL MEUROIS-GIVAUDAN
par Marie Johanne Croteau
Tout d’abord Daniel Meurois, en mon nom et en celui de votre lectorat, permettez-moi de vous remercier pour votre dernier ouvrage : Les Enseignements premiers du Christ … à la recherche de Celui qui a tout changé. Un grand merci pour ce témoignage vivant du Maître Jésus, un ouvrage cardiaque, touchant et toujours porteur de nouveaux parfums sur les Temps christiques.
1) Dans votre dernier livre , vous évoquez une question posée par un des Sadducéens au Maître Jésus : « Et alors, c’est quoi, selon toi, la pureté de l’âme ? » (p 118). Nous connaissons la réponse de Jéshua par votre livre mais pour vous, Daniel, c’est quoi au juste, la pureté de l’âme ?
- Elle se résume à un mot très simple, c’est la candeur. La candeur exprime une notion qui n’a pratiquement plus cours à notre époque. Elle est comme désuète… Nous vivons à une époque où le calcul et le cynisme règnent en maîtres un peu partout. Celui qui est candide est donc forcément perçu comme un naïf qui ne connaît pas les règles de la vie. C’est une personne dont on abuse facilement sous prétexte qu’elle n’est jamais a priori dans une attitude de méfiance et qu’elle n’a pas l’agressivité communément requise dans notre société. Elle ne nourrit aucune arrière-pensée. Pour moi, la pureté d’âme c’est cela, c’est une forme de fraîcheur, une spontanéité qui se marie avec la simplicité du cœur. Elle peut faire commettre des erreurs aux yeux de la société mais elle est pour moi le signe d‘une réelle intelligence. Ce n’est pas une intelligence qui analyse, qui planifie, c’est une intelligence manifestée par l’âme qui a compris l’Essence de la Vie et qui est donc vraie dans l’instant présent. Peu lui importe son propre profit ou l’image qu’elle va donner d’elle, elle voit d’emblée plus loin…
2) Pouvez-vous commenter cet enseignement entendu de la bouche du Maître Jeshua lors de l’une de vos visites dans les Annales akashiques ? : « Aucun Archange ni Elohim se réclamant des légions de l’Éternel ne viendra jamais déployer vos ailes comme le laurier vient couronner la tête de César ! Vous serez toujours ce que vous avez décidé d’être, rien de plus. L’ascension de votre âme dépend de vous seul; elle est de votre responsabilité… dans l’instant à venir ou dans cent fois mille ans. »
- Il est évident que le mot-clé qui a été énoncé là c’est le mot responsabilité. Celui-ci sous-entend la notion d’autonomie. En fait, le Christ nous parlait du besoin de dépendance que manifestent la plupart des êtres humains dès qu’il s’agit de la croissance de leur âme. Autrefois comme aujourd’hui, nous avons tendance à déléguer notre pouvoir à des religions ou à toutes sortes d’organisations autonomes ayant à leur tête un homme ou une femme ayant une auréole de spiritualité. Que cette auréole soit méritée ou non, là n’est pas le problème. Le problème est que nous ne comprenons pas que la floraison de l’âme et du cœur n’ont rien à voir avec l’adhésion à un credo ni au nombre de prosternations ( réelles ou intérieures ) que l’ on va faire devant celui ou celle qui nous paraît être un Maître. C’est chaque être humain au plus profond de lui-même qui détient le code d’accès du portail de sa propre libération. Quels que soient la qualité des enseignements qu’il recevra, si son attitude profonde est celle d’un perroquet ou d’un être soumis et dépendant donc juste capable de réciter une pensée prédigérée aucune croissance n’est envisageable. Tous les véritables Maîtres savent que chacun est l’artisan de son propre salut c’est-à-dire de son accession à un complet état adulte. C’est entrer dans une totale illusion ainsi qu’opter pour une solution de facilité, infantilisante, que de s’imaginer qu’un Maître - fût-il le Christ ou le Bouddha - ou encore qu’une flotte de vaisseaux spaciaux viendra nous libérer de nos petitesses et nous faire accéder à un monde de félicité. C’est chacun de nous qui se construit, n’en déplaise à tous les bâtisseurs de dogmes et à tous les pseudo maîtres qui règnent un peu partout. Ceux-ci ne basent leur pouvoir que sur notre sommeil et notre bêtise aveugle.
3) Vous écrivez dans « Les enseignements premiers du Christ » qu’un Pharisien un peu goguenard et provocateur posa cette question au Maître : « Qui est Satan ? ». Sur cette question Jeshua entama un long enseignement consacré à ce qu’est l’Ombre (p 151). Là aussi, nous aimerions connaître vos propres commentaires sur le sujet.
- Il est bien difficile d’ajouter quoi que ce soit à ce qu’Il nous a transmis sans faire de la paraphrase. Je pourrais simplement dire que, pour moi, l’Adversaire n’est autre que chacun de nous-même dans nos insuffisances quotidiennes. Ce n’est pas davantage quelqu’un que Dieu. C’est cette sorte de force qui nous attire sans cesse vers le bas et qui est le fruit de notre libre-arbitre. En réalité, ultimement, si on y réfléchit bien, elle travaille aussi à notre ascension, malgré elle. J’ajouterai que Satan, c’est notre potentiel de dire non à la Lumière et d’être désespérément têtus dans cette direction.
4) Quelle est alors la différence entre Satan et Lucifer ?
- La plupart d’entre nous ne font effectivement pas la différence. Etymologiquement, Lucifer signifie Porteur de Lumière… Voilà qui donne à réfléchir. Dans la Tradition biblique, c’est le nom qui fut attribué par l’Éternel au plus grand des Archanges de la Création. Il s’agit donc bien d’un être, d’un Esprit distinct des autres et non pas d’une force. Il y aurait un énorme livre à écrire sur un tel sujet, un livre difficile et délicat à rédiger car il pourrait être très mal compris par bon nombre de ses lecteurs. Je pourrais simplement dire ici en deux mots que Lucifer incarne la capacité de rébellion qui est en l’être humain, en quelque sorte notre libre-arbitre. Est-il alors tourné vers le mal ou vers l’apprentissage de la liberté ? C’est question que je pose à la sagacité de mes lecteurs !
5) Daniel, les 12 et 13 mai prochains, vous donnerez à Toulouse votre séminaire intitulé « L’héritage des Maîtres de Sagesse ». (1) Vous nous parlerez entre autres des Maîtres ascensionnés tels que Jésus, Marie-Madeleine, le pharaon Akhenaton, l’apôtre Jean, Morya El, François d’Assise, Babaji etc… Vous nous présenterez également des Maîtres de Sagesse que vous avez rencontrés physiquement en Inde. Je parle notamment de Sathya Sai Baba et de Swami Premananda. Qui sont ces Maîtres ?
- Là encore des livres seraient nécessaires pour bien en parler… Disons en quelques mots qu’on peut les considérer tous deux comme des Avatars, c’est-à-dire des Manifestations sur Terre de la Divinité. En tant que tels, il est clair qu’il sont inclassables et qu’ils dérangent la pensée classique et l’ordre établi. C’est cela et rien d’autre qui leur vaut le flot de médisances et de calomnies qui courent à leur propos. Dès qu’un être est hors du commun, il est, d’une part, appelé à agir de façon non-conformiste pour des raisons qui nous échappent et, d’autre part, la cible inévitable de toutes les expressions de la méchanceté humaine. Il ne faut pas s’imaginer que le Christ, il y a deux millénaires, en dehors de ce que l’on sait qu’il a endossé, ait évité toutes sortes d’accusations et d’insultes. Il y a dans mon dernier livre quelques pistes de réflexion à ce sujet. Un Avatar est toujours perçu par beaucoup comme une écharde enfoncée dans le talon de l’humanité. Il la trouble… et on ne s’aperçoit généralement de la grandeur de son impact qu’après son départ. Je souhaite ajouter que je déplore que l’attitude globale de leurs fidèles n’ait toujours pas changé au fil des siècles, c’est-à-dire que ces hommes et ces femmes expriment encore des attitudes partisanes, facilement dogmatiques et soient donc tout prêts à recréer de nouvelles religions, bien humaines, exactement comme par le passé… puisqu’à leurs yeux leur Maître est forcément le plus grand… par le simple fait qu’ils l’aient choisi pour Maître !
6) Durant la nuit de la Maha Shivaratri, en Inde, chaque année Swami Premananda accouche par la bouche d’un grand nombre de lingams ( des pierres ovoïdes à la fonction sacrée ) Pourriez-vous nous expliquer ce phénomène ? Comment cela se passe-t-il pour Swami Premananda et à quoi servent les lingams ?
- J’ai assisté plusieurs fois à la cérémonie de la Maha Shivaratri et voici ce que Premananda m’a confié en privé à ce propos. Environ neuf mois avant la lune de cette cérémonie, il ressent à la base de son corps une décharge électrique, comme un éclair. Il sent ensuite celui-ci remonter vers sa poitrine, peut-être son cœur ou son estomac. C’est à partir de ce moment-là qu’il sait qu’il est « enceint » de futurs lingams. Ceux-ci grossissent alors dans son estomac jusqu’à la fameuse nuit où il les expulsera par la bouche dans des contractions très douloureuses. Au moment de l’accouchement, la membrane qui renferme tous les lingams se rompt dans son estomac et un liquide rouge est expulsé par sa bouche. Ce n’est pas du sang mais du Kum-Kum, une substance sacrée faite à partir d’une plante et qui sert dans les rituels indouistes. Les lingams sont alors éjectés un à un à partir du plus profond de sa gorge, souvent difficilement, devant se dégager de leur placenta par tout un travail de respirations contrôlées. D’après ce que j’ai pu observer, lorsqu’il arrive à l’air libre, le lingam présente un aspect légèrement gélatineux. Il se solidifie ensuite très rapidement. Chaque lingam représente dans la Tradition de l’Inde la Présence sacrée de Shiva, troisième personne de la Trinité ( Trimourti ). Après sa naissance, chaque lingam peut-être consacrée pour une fonction particulière, thérapeutique, par exemple.