Extrait du séminaire "Enseignements premiers du Christ" de Daniel Meurois (2004)
"Il est clair que Jésus a accompli quand même un certain nombre de guérisons mais qu'il a aussi accompli un certain nombre de matérialisations comme générer des poissons ou du vin ou de l'eau. Cela faisait d'ailleurs aussi partie de ce qui pouvait attirer les personnes autour de lui.
A ce propos, il nous avait permis de comprendre qu'il y a deux types de miracles à ce niveau-là : le transfert de la matière et la matérialisation. Pour lui, c'était deux choses absolument différentes.
Pour le transfert de la matière, il allait psychiquement chercher un objet dans un lieu qu'il savait exister, et, par une méthode que je ne connais pas, il transférait l'objet pour l'amener dans le creux de sa main ou dans du sable. Pour lui, ce n'était pas de la matérialisation mais bien un transfert de la matière.
Par contre, il attirait plus notre attention sur la matérialisation qui est le fait de générer quelque chose à partir de rien ou, plus justement, à partir de grains de vie ou d'étincelles de vie. Et, par rapport à cela, la seule chose qu'il nous ait livré, c'est qu'il lui fallait, pour entreprendre ce processus, être capable mentalement de créer l'image parfaite de ce qu'il voulait créer. Plus précisément, il lui fallait être capable intérieurement de tourner l'objet dans tous les sens, c'est-à-dire, avoir une image en trois dimensions, comme un hologramme en quelque sorte. Ensuite, par un travail de la pensée, il lui fallait compacter la matière éthérique de façon à la faire entrer dans le moule de l'hologramme.
C'est en tout cas la meilleure explication que je puisse en donner. J'ai bien conscience que, encore une fois, c'est un peu caricatural, mais c'est ce qui m'a été également communiqué par Swami Prémananda. Donc, on peut penser que c'est le schéma de base qui préside à tout ce qu'on appelle les prodiges.
Ceci met en évidence la force de la visualisation, parce qu'au départ, c'est le travail de la visualisation qui compte. C'est le cas dans le domaine de la guérison : lorsqu'on est capable de percevoir une partie malade du corps et qu'on la visualise en parfaite santé, on fait déjà un travail au niveau de guérison qui est considérable.
Au fil de siècles, on a a hélas mis ces choses sur le compte de l'imaginaire, donc on pense que ce n'est pas vrai, que c'est être rêveur, etc... Mais le rôle de l'imagination faisait pourtant partie des enseignements premiers du Christ. Il partait du principe et il nous enseignait que tant qu'on n'est pas capable de percevoir, de visualiser, d'imaginer, une situation ou une guérison ou la réussite de quelque chose, ça ne peut pas se réaliser. Il faut que la situation existe dans notre conscience. Donc, l'imagination n'est pas l'outil des rêveurs mais, bien au contraire, l'outil des créateurs... et créateurs, ça peut être à tous les niveaux. L'abondance dans notre vie vient comme ça. Si l'on n'est pas capable de se concevoir dans un mouvement d'abondance, de beauté, de bonté, on ne risque pas de parvenir à réaliser ces choses, et c'est aussi qu'on n'a rien compris. Si l'on n'est pas capable de se concevoir dans la joie, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
Notre propre restauration et la restauration de notre monde commencent là : CROIRE ET SAVOIR QUE C'EST POSSIBLE !
Je viens d'évoquer la notion de joie. Or, celle-ci était fondamentale dans les enseignements du Christ et si j'en parle encore aujourd'hui, c'est parce que notre monde est en manque de joie, notamment notre monde occidental, car lorsque je vais dans certains pays africains ou asiatiques, je suis étonné de voir que les gens, malgré les difficultés matérielles de leur vie, sont dans l'ensemble beaucoup plus joyeux que nous, ils ont un peu plus de pulsion de vie et d'enthousiasme dans beaucoup de petites choses, de petits détails de la vie. Il suffit de se rendre en Afrique pour s'en rendre compte, c'est un peuple incroyablement joyeux, et pourtant, Dieu sait qu'en Afrique, il y a beaucoup de problèmes.
Donc, cette notion de joie était pour le Christ aussi importante que la notion d'amour ; pour Lui, il ne peut tout simplement pas y avoir d'amour s'il n'y a pas de joie. Pour Lui, un amour triste ne pouvait pas se concevoir, un amour blafard ou un peu tiède n'était pas de l'amour, à un tel point d'ailleurs qu'il profitait de toutes les circonstances pour générer la joie et la bonne humeur.
Quand on pense à Jésus qui marchait sur les routes de Palestine suivi de ses disciples, on se les imagine souvent comme des sages qui marchaient en priant, très sérieux et silencieux... mais ce n'était pas ça du tout ! C'était avant tout une équipe de bons amis où l'on plaisantait et c'était gai. Je ne dis pas que c'était merveilleux tous les jours car il y avait les difficultés de l'époque, mais l'ambiance générale était à la bonne humeur, à la gaieté. On s'arrêtait au bord du chemin pour manger et partager ce qu'on avait. On se racontait des histoires drôles, notamment des "histoires romaines" ! En France, il y a les histoires belges, en Belgique, il y a les histoires françaises... et bien, à l'époque, c'était les histoires romaines ou bien les histoires pharisiennes ! Et Jésus était le premier à rire avec cela et à en raconter lui-même de temps en temps.
Comme vous voyez, ce n'était pas le Maître sur son piédestal, coupé des réalités du monde et des autres. Nous partagions une vie collective et cela aussi était un enseignement, ce n'était pas secondaire, ça faisait partie de la force et de la joie de vivre qu'Il insufflait. Ce n'était pas quelqu'un qui passait ses journée à prier et à méditer, Il était très actif, c'était vraiment un homme de terrain, avec un côté forcément très humain, qu'Il quittait parfois en peu de secondes, pour les raisons que nous avons déjà abordé avec le Christ et le Logos, mais ce côté humain n'était pas la moindre de ses grandeurs.
Je pense qu'Il ne m'en voudra pas car je vais vous confier quelque chose pour vous montrer à quel point il était bien humain... Comme je l'ai déjà dit, il partageait notre vie et, lorsqu'il nous arrivait de dormir ensemble la nuit, en plein air ou dans une bergerie, eh bien, il pouvait lui arriver de...ronfler !
Notez bien que ça ne nous choquait pas car, après tout, pourquoi pas ? Il avait un corps humain comme nous tous, et je dirais même que c'était une grandeur, pour une âme comme la sienne, que d'accepter d'entrer dans des contingences très humaines, et, d'un autre côté, tout le monde trouvait cela normal.
Il faut savoir également que lorsqu'on vit pendant des mois, voire des années, dans l'entourage d'un être comme le Maître Jésus, on est constamment bombardé d'informations orales et vibratoires. C'est un peu normal, on baigne dans son aura et je ne crois pas qu'il y ait eu un seul apôtre ou un seul disciple dans le cercle plus ou moins large, qui, à un moment donné, ne se soit pas demandé s'il allait pouvoir continuer, car ça allait trop loin. Je crois que nous sommes tous passés par des moments comme celui-là et c'est bien normal, cela faisait partie du processus.
D'autre part, je me souviens que lorsque nous avions éprouvé comme ça le besoin de prendre un peu du recul, nous avions alors eu l'impression de stagner, l'impression que notre évolution était bloquée, du genre : "J'ai atteint un certain palier, mais là, je ne me sens pas capable d'aller plus loin." Bien entendu, cela arrive encore à tous ceux d'entre nous, aujourd'hui, qui ont des réflexions d'ordre spirituel ou métaphysique. Il y a des moments dans notre vie où l'on est comme arrivé au bout de quelque chose et on a l'impression de stagner, l'impression qu'aucune autre porte ne va s'ouvrir ou qu'il n'y a plus d'opportunités.
Ce que le Maître nous a fait comprendre à ce sujet, peu à peu, et que j'ai expérimenté avec beaucoup d'autres à ce moment-là, c'est que ces paliers-là sont nécessaires et obligatoires. C'est comme quand on a fait un bon repas, après, on a besoin de digérer. Au niveau de la conscience et du mental, c'est la même chose. Et ces stades où l'on a l'impression de stagner sont, en fait, des stades pendant lesquels - même si on se décourage - le fond de notre âme digère, assimile, comprend ce qui a été vécu. Une fois que la "digestion" est faite, le moteur se remet en route.
Certes, ces périodes peuvent durer parfois longtemps, voire des années, mais il faut savoir que le fil n'est jamais perdu et que c'est juste une opportunité... opportunité qui ne se présente peut-être pas au moment où l'on voudrait mais dans ce cas-là, ça signifie qu'on n'a pas digéré autant qu'il le faudrait. Notre supra conscient sait très bien qu'il ne faut pas avancer trop vite. Si on avance trop vite, on se brûle.
Donc, il ne faut pas se décourager car nous sommes actuellement, face aux monstruosités de notre civilisation, dans cette situation où nous nous demandons : "Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?". Il y a des temps comme ça où il faut accepter notre propre impuissance, et se rappeler que ces périodes de stagnation sont des périodes de préparation intense, où l'on se forge beaucoup, où l'on assimile et incarne beaucoup mieux qu'on le croit ce qu'on a à comprendre et à faire vivre."