Régis Fondateur/Admin.
Nombre de messages : 5359 Age : 67 Localisation : Un petit coin de paradis sur Terre Humeur : Optimiste Date d'inscription : 05/06/2006
| Sujet: FRÈRE DAUPHIN Lun 6 Nov - 15:46 | |
| " Où finit la plante, où commence l'animal ?" Et devant sa présence insistante, surgit d'elle-même une autre interrogation : "Où finit l'animal et où l'homme commence-t-il ?" Aucune réponse ne jaillit. Cependant, une ombre - mais est-ce bien une ombre tant cela est vivant - nous frôle à nouveau. Nos sens soudainement aiguisés, dilatés, perçoivent quelque chose de souple, une présence discrète, fugitive et néanmoins de plus en plus réelle.
En ces fonds sous-marins pourtant, rien d'autre que des bancs d'algues accrochés à quelques blocs rocheux tourmentés ne paraît se mouvoir. Les colonies de poissons elles-mêmes ont totalement disparu derrière les multiples voiles de la lumière. Peut-être ont-elles fui devant une force qui les dépasse ? Si cela est, cette énergie, nous le jurerions, cherche à entrer en contact avec nous. Elle ressemble à une pensée presque tangible qui nous étudie tout en nous caressant délicatement l'âme.
Enfin, dans la texture même de la lumière, une forme apparaît et se rapproche de nous à grande vitesse. Elle est ondoyante et bleue. Plus bleue et plus pétillante encore que l'eau qui nous accueille. Elle ressemble à un regard ou à un sourire vivant qui fuse dans notre direction, sans un mot. Un dauphin... ! Nous n'avions pas osé souhaiter une telle présence et voilà qu'elle se propose à nous spontanément... Avec une souplesse inimaginable, l'être se met à tourner autour de nous, exactement comme s'il percevait nos contours, pourtant immatériels. Dans les mouvements de son corps puissant, seule la joie s'exprime. Celle-ci est partout et génère une sorte de tourbillon communicatif qui emporte tout dans sa plénitude. Soudain, l'être s'arrête, fait mine de se laisser porter par les eaux et s'immobilise enfin. Nous ignorons dès cet instant si nous sommes en lui ou face à lui. L'oeil du dauphin, voilà tout ce qui nous habite. Par son seul éclat, l'animal rit ou chante, nous ne savons... mais sa mystérieuse mélodie réveille dans nos coeurs comme un vieux souvenir, une présence familière qui fredonne... "Hommes... pourquoi tant de distance ? Pourquoi êtes-vous si proches et si lointains ? Parfois, il nous semble que vous vous sentez pleinement nos frères, que vous nous entendez... Et puis non, vous ne faites que nous écouter... vous ne gardez pas la joie que nous vous offrons, vous ne parvenez pas à vous souvenir. Ouvrez votre mémoire et laissez-moi dès maintenant vous conter notre histoire, le récit de cet antique pacte qui unit notre peuple au vôtre. Ceci est ma tâche. Ecoutez...
Il y a de cela fort longtemps, ce monde commença à être visité par de grands êtres venus des confins de l'univers. Ils habitaient quelques-uns de ces points de lumière si minuscules au firmament, la nuit. Ils venaient sur cette Terre pour y insuffler la Vie, pour l'aider dans son expansion pure et juste, lumineuse et rayonnante. Ne riez pas, ceci n'est pas une fable, mais une réalité à laquelle vous goûterez à nouveau un jour proche.
Ces êtres n'étaient pas faits d'une matière semblable à celle que vous connaissez en ce monde. Elle était une clarté qui parvenait à peine à se densifier au contact du sol terrestre. Les humains de cette planète les virent comme des dieux... et en effet, ils l'étaient en regard d'eux, englués dans une matière pesante et toujours prêts à entamer une guerre pour assouvir leurs moindre désirs.
Voyant cela, les êtres venus de la Lumière comprirent alors que leur tâche était de stimuler l'amour et la conscience chez ceux que la Vie les avait amenés à visiter. Pendant de longs millénaires, à de multiples reprises, ils tentèrent donc de leur apporter leur compréhension des choses, une partie de leur savoir... avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de revers. Ceux qu'ils avaient résolu d'aider s'avéraient être, en effet, des rebelles à la Force de Vie. Cependant, l'amour ne connaît pas de limites et la Terre, en ces temps reculés, était si belle... Elle était si belle et il y avait tant à y faire que l'on ne pouvait laisser l'Ombre commencer à s'y installer fermement. C'est alors que certains des êtres de la Lumière se laissèrent peu à peu prendre au piège de la matière terrestre. Ils résolurent de l'expérimenter plus pleinement. Ainsi, redécouvrirent-ils petit à petit ce que sont le pouvoir et certains appétits physiques débridés. Certes, leur coeur demeurait pur et leur volonté d'aider toujours aussi inébranlable, mais une partie d'eux s'était souillée... En venant visiter la Terre, au fil des âges, ils avaient tenté d'y implanter des espèces végétales nouvelles, puis des animaux. Leur but était de parfaire l'évolution de ceux-ci, d'activer en eux le Souffle afin d'accompagner la Nature dans sa tâche... C'est ce qui est demandé à toute conscience lorsqu'elle s'approche de l'Esprit. Lorsqu'ils s'aperçurent qu'ils s'étaient laissé prendre au piège de la Terre, les hommes de la Lumière comprirent qu'ils n'en sortiraient plus avant longtemps. Ils étaient devenus, plus pleinement qu'ils ne le croyaient, des fils de ce monde... C'est alors que l'Esprit de Vie leur donna la possibilité d'aider les humains et leur Terre en ne demeurant plus totalement parmi eux. Il fallait pour cela que leurs âmes viennent habiter les corps d'une espèce de ces animaux qu'ils avaient implantée dans les mers terrestres. Oh, ne croyez pas qu'une Force les obligeait à faire cela. C'est eux-mêmes qui se l'imposèrent, voyant dans cette opportunité un moyen de retrouver une simplicité, une naïveté et une spontanéité qui s'étaient émoussées en eux. Ainsi pourraient-ils continuer à servir l'homme et sa planète tout en se purifiant eux-mêmes.
Je suis l'un de ceux-là, frères humains et c'est pour cette raison qu'avec tous ceux de mon espèce, de vie en vie, je tente d'entretenir le sceau de l'amitié entre nos deux peuples. La joie et la candeur sont nos ambassadrices. Ce sont les forces que notre esprit essaie de vous communiquer, de vous faire redécouvrir... car ce lieu d'où nous venons, cet état de l'être profond, nous y retournerons ensemble. Notre conscience participera au fait de vous y conduire.
Voilà notre histoire, frères humains. Voilà pourquoi nous ne sommes pas animaux au sens où vous l'entendez. Voilà pourquoi, aussi, quelque chose vous fascine en nous. Certes, de l'animal, nous possédons cette puérilité et cette confiance aveugle qui nous font tomber dans vos pièges. L'intelligence que nous avons développée et les facultés auxquelles nous avons accès ne vont pas tout à fait dans la même direction que celles choisies par la majorité de vos semblables. Nos corps nous limitent... Mais la Force de Vie appelle-t-elle cela défaut ou imperfection ? Seuls comptent pour nous bonheur et harmonie. Notre rêve est de vous les communiquer et nous y parviendrons à notre façon... en partageant avec vous une certaine coupe.
Regardez maintenant en dessous de vous, sur le sable et parmi les algues de cette mer. Vous voyez des reliefs, des pierres énormes et informes. Ce sont les débris de ce qui fut autrefois de riches demeures humaines. Elles datent d'un temps, proche encore, où notre histoire vous était connue et où vous acceptiez notre collaboration. Par le langage de l'âme, vous parveniez à recueillir en nous des données qui vous faisaient progresser. Vous aviez fait de nous vos amis, vos complices, au même titre que d'autres frères animaux vous accompagnent quotidiennement aujourd'hui. Et puis, une fois de plus vous avez chuté, par orgueil. Lorsque le Souffle divin qui sommeille en l'homme n'est pas assez rayonnant pour clamer sans ambigüité sa divinité, les barreaux de sa cage se renforcent souvent. Les vestiges que vous voyez ici et qui sont dévorés par les eaux sont contemporains de cette Atlantide que vous avez réduite à l'état de mythe. Notre peuple sait fort bien que quelques-uns de ces rochers ou de ces pierres dont on entrevoit encore parfois la taille sont prêts à ressurgir par endroits. La Terre-mère va vous les retourner afin que vous commenciez à vous souvenir, sans possibilité de nier. Il faut que les certitudes de ceux qui tiennent l'ordre de votre monde, s'ébranlent, voyez-vous. L'orgueil de ceux qui fabriquent les opinions de vos frères humains s'apprête d'ores et déjà à être secoué sur ses bases. Quelques-uns d'entre nous, dans les profondeurs marines, connaissent mieux votre Terre que vous ne sauriez l'imaginer. En vérité, l'univers des océans de cette Terre est analogue à la voûte céleste. Il abrite une supra-intelligence. Une forme de vie tout amour, dont vous n'avez pas la moindre idée. C'est une intelligence, une présence proche de nos coeurs et dont les étoiles sont les relais. Il y a de la Lumière sur cette Terre. C'est tout ce que je puis vous dire... Et si l'Ombre s'y déchaîne aujourd'hui, en vos coeurs et hors de vos coeurs, c'est afin que son éclat en devienne plus évident, plus rédempteur lorsque le jour en sera venu. Oui, les mers sont à l'image des cieux, frères humains. Elles vont vous renvoyer votre image, vous reconnecter à vos origines. Lorsque des séismes feront surgir de nouvelles îles * et que des bandes de terres seront à nouveau recouvertes par les eaux, voyez cela comme un clin d'oeil de votre passé. Notre mère et soeur la Terre a fait voeu de nous porter tous jusqu'au point ultime où nos consciences pourront voler de leurs propres ailes. Elle sait ce qui est bon. Il faut donc accepter qu'elle secoue de temps en temps son échine et nous prodigue ainsi ses leçons. " Sur ces mots, très très lentement, la conscience du dauphin s'extrait de la nôtre, semblable à une douce étreinte qui se relâche. La sensation de plénitude qu'elle avait instillée en nous persiste pourtant. Elle s'attarde dans notre coeur et dans un silence au parfum différent des autres. Nous voudrions tant articuler quelque pensée au-dedans de nous... Hélas rien ne vient...
En cet instant sacré, nous nous sentons comme des humains privilégiés, certes, mais aussi tellement démunis. Seul un flot de tendresse incoercible parvient à traduire à traduire ce que nous éprouvons. Alors, peut-être pour y répondre, peut-être pour nous adresser un ultime salut, au coeur irisé de la lumière, une étrange ronde se dessine autour de nous. C'est celle d'un groupe de dauphins venus nous ne savons d'où et qui tourne, tourne autour de nos âmes à n'en plus finir. Il ondule et fend les eaux dans une incroyable frénésie, il lance vers nous de petits cris fascinants... puis soudain, plus rien... Rien d'autre qu'un tourbillon qui nous emporte, nous arrache en silence et dans une sorte d'ataraxie à l'immensité aquatique. La mer et les vagues sont déjà en dessous de nous, à peine éclairées par les reflets d'une lune pâle. Tout défile très vite, presque hors du temps... Une minuscule plage et des récifs apparaissent puis des silhouettes d'arbres, quelques phares de véhicules et toujours, toujours le souvenir, la présence de l'eau qui bat en nous."(Extrait de "Le Peuple Animal" de Anne Givaudan et Daniel Meurois - Editions SOIS ou Editions Le Passe Monde. )
Dernière édition par Régis le Jeu 15 Aoû - 7:36, édité 2 fois | |
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yadelajoie Membre ACTIF (Ancien d'Essania)
Nombre de messages : 57 Age : 46 Localisation : grenoble Date d'inscription : 22/12/2006
| Sujet: Re: FRÈRE DAUPHIN Mar 26 Déc - 8:33 | |
| Régis
Merci pour ce très bel extrait sur les dauphins | |
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Gisèle Membre ACTIF (Ancien d'Essania)
Nombre de messages : 319 Age : 86 Localisation : Montérégie-Québec Date d'inscription : 14/06/2006
| Sujet: Re: FRÈRE DAUPHIN Mar 26 Déc - 15:24 | |
| Merci Régis
Que de réalités échapent à nos perceptions sensorielles. Merci aux précepteurs qui nous transmettent leurs expériences extra-sensorielles. De savoir que cela existe peut faciliter le passage, l'ouverture du coeur et de l'esprit à ces dimentions auxquelles nous sommes sur le point d'accéder, mais sans forcer.
Gisèle :Elfe: | |
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