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| L'AUTRE POLLUTION | |
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Régis Fondateur/Admin.
Nombre de messages : 5359 Age : 67 Localisation : Un petit coin de paradis sur Terre Humeur : Optimiste Date d'inscription : 05/06/2006
| Sujet: L'AUTRE POLLUTION Lun 13 Sep - 5:53 | |
| Voici le dernier article (septembre) des Chroniques de Daniel Meurois http://www.meurois-givaudan.com/ L'autre pollution
Chacun sait que la dramatique pollution qui sévit à l'échelle planétaire et dont nous sommes tous responsables est maintenant devenue le sujet de préoccupation numéro un de tous ceux et toutes celles d'entre nous qui ont un minimum de conscience.
Bien au-delà des divergences politiques, idéologiques et religieuses, elle nous concerne tous. Elle devrait faire l'unanimité en réduisant à zéro les prises de position égoïstes et aveugles de certains États. Point n'est en effet besoin d'être spécialiste en climatologie ou dans tel ou tel domaine scientifique pour s'en apercevoir. Il suffit d'un peu de bon sens pour comprendre que notre humanité doit affronter là son plus grand défi car elle fonce droit à l'abîme.
Le sujet ne me semble pas discutable… Aussi n'est-ce pas de lui dont j'ai envie de vous parler aujourd'hui. Il existe, à mon avis, une autre pollution dont on ne parle pratiquement pas et qui est tout aussi grave que l'autre parce que c'est d'elle que provient, en grande partie, notre apathie face à l'état global de notre monde.
Je veux parler de la pollution psychique. Que nous le reconnaissions ou non, celle-ci fait partie des grands maux dont nous souffrons tous, à divers degrés.
Par cette appellation j'entends l'encombrement mental, la distorsion des valeurs de base de la vie et l'engourdissement de la conscience.
Cet encombrement, cette distorsion et cet engourdissement sont tout simplement le revers de la médaille de la myriade d'informations, d'images et de sons qui viennent à nous quotidiennement. Il n'y a pratiquement pas moyen d'y échapper. À moins de vivre en ermite au fin fond d'une forêt, il est quasi incontournable.
Des montagnes de ¨nouvelles¨ et de messages de tous genres nous sont constamment déversées par les télévisions et leurs centaines de canaux, par les radios, les journaux et les revues et puis… par internet, bien évidemment, jumelé à la multitude des téléphones cellulaires qui s'acharnent maintenant à rassembler tous les médias au creux de notre main. J'y vois une forme de tyrannie subtilement imposée... J'en connais qui, simultanément, font fonctionner leur téléviseur, leur radio et lisent leur revue hebdomadaire... tout en se tenant près du cellulaire au cas où... Quelle est l'angoisse qui se cache derrière tout cela ?
On s'enthousiasme certes à la vue des merveilles technologiques dernier cri car elles sont incontestablement fascinantes… Il n'empêche cependant que le déferlement de données anarchiques auquel elles nous soumettent a dépassé depuis longtemps le seuil de l'information. Nous ne sommes même plus dans la sur-information mais dorénavant entrés dans une zone de désinformation et d'intoxication mentale.
Serais-je entrain de devenir un vieux rétrograde ? Pas si certain… Moi même j'utilise cette technologie. Bien obligé si je veux m'adresser à vous, comme maintenant, par exemple.
Je constate cependant que notre boulimie de données, d'images et de sons aboutit à un curieux état de fait : plus personne ni rien n'est totalement crédible. De fait, toutes les opinions se font la guerre et il n'est pratiquement plus possible de s'y retrouver au sein d'un monde où la tricherie et le mensonge se parent des plus beaux arguments pour singer le juste et le vrai. Nous nageons dans un gigantesque melting-pot de ¨flashes informatifs¨ tous azimuts.
Nous expérimentons désormais ce que j'appelle une indigestion mentale… et puisque toute indigestion aboutit très facilement, comme on le sait, à un avachissement de l'être, de moins en moins de choses nous touchent réellement. Les in-formations s'expulsent en effet les unes les autres de nos neurones saturés avec une vitesse surprenante. Le rythme de ce qui défile en nous est effréné et ne nous laisse de moins en moins la possibilité de vraiment nous arrêter sur quoi que ce soit de fondamental.
Faire le tri de ce qui est projeté vers nous ? Selon quels critères ? En avons-nous d'ailleurs seulement envie ? À chaque fois qu'un gadget de plus s'ajoute à la panoplie des petites merveilles technologiques, les foules se précipitent pour l'acquérir. Vous ne pouvez stocker que 10000 chansons sur votre lecteur MP3 ? Allons donc ! Comment pouvez-vous vivre sans celui qui vous en autorise 15000 ? Vous vous déplacez encore avec un seul livre ? Voyons… Aujourd'hui, c'est une bibliothèque entière que vous devez avoir sur vous avec le IPad.
Bien évidemment tout cela c'est… si magique et si pratique… Seulement voilà, notre tête et surtout notre cœur s'en portent-ils mieux ? Je ne nous vois certes pas mieux penser ni mieux aimer qu'autrefois. Ce serait plutôt la tendance inverse que je constate : Nous assistons à l'isolement croissant de chacun de nous dans son petit univers virtuel ainsi qu'à une kyrielle de déséquilibres mentaux.
Jamais, au grand jamais, notre société occidentale n'a ingéré autant d'antidépresseurs que maintenant. Peut-on appeler cela une réussite ? C'est au contraire l'aveu implicite d'un cuisant échec. Serions-nous complètement passés à côté du sens et du but de la Vie ?
Pour ma part, je crois que la multiplication de l'information et la prolifération des contacts avec des ¨amis¨ virtuels telles que nous les vivons et telles qu'elles nous envahissent insidieusement ne réveillent pas plus la conscience, ni l'intelligence des êtres que nous sommes qu'elles ne participent à leur réelle culture.
Elles nous endorment au contraire, elles nous asservissent. Elles nous font passer à côté de l'essentiel : notre équilibre. L'accession à la paix et au bonheur ne peut pas se manifester, comme on veut nous en persuader, par notre enchaînement à un interminable arsenal technologique dont les produits saturent nos tiroirs cérébraux.
Qui pense par lui-même ? De moins en moins d'entre nous, j'en suis persuadé. Nous sommes subtilement formatés à croire en notre autonomie, en notre libre-arbitre tandis que notre dépendance à un certain ¨progrès¨ n'est même plus discutable.
Assurément, c'est ce que cherchent depuis longtemps les grands tireurs de ficelles de notre planète : il leur faut des hommes et des femmes somnolents, conditionnés à se croire libres et de moins en moins capables de regarder ce qui se passe au fond d'eux-mêmes.
À titre d'exemple, n'est-il pas édifiant de constater à quel point notre société ne cesse de multiplier - jusqu'à la paranoïa - de nouvelles règles de sécurité exclusivement sur la personne physique et que, parallèlement à cela, elle facilite l'accès à tout ce qui pollue et brise l'équilibre psychique de l'être, en commençant par celui des enfants. Tous les excès, horreur et déferlement de violence en tête, sont banalisés. Apparemment c'est cohérent et cela s'appelle liberté d'expression.
Alors… ce qui se passe au fond de nous-même ? C'est précisément cela qui est dangereux et dont ne veut absolument pas un certain Gouvernement.
Ce qui se passe au fond de nous, on peut l'appeler préoccupation spirituelle, métaphysique ou idéal philosophique, humanitaire… peu importe, cela touche la même essence.
Le fait est que le conscientisation de qui nous sommes vraiment est certainement la seul dépolluant auquel nous puissions avoir recourt pour ¨renverser la vapeur¨ de notre monde. Quand la notion d'âme est devenue tabou dans une société, quand l'esprit y est rendu suspect, c'est le signe que cette société est parvenue en bout de course, qu'elle est moribonde sous la forme que nous lui connaissons.
Serais-je défaitiste ? Non… car je n'ai pas tout à fait terminé ma réflexion.
En effet, ultimement je dirais que c'est un bien si nous arrivons enfin au bout de notre propre impasse. Je crois fermement qu'il faut tout épuiser dans une direction, aller jusqu'à l'extrême limite de ses absurdités pour intégrer la leçon de l'erreur que nous y avons cultivée.
Les plus pessimistes me répondront qu'il est peut-être trop tard. Ce n'est pas mon avis, il n'est jamais trop tard… En tout cas, jamais trop tard pour la Vie qui est en nous. Son essence est indestructible… Son support charnel est une chose. Sa nature fondamentale en est une autre.
C'est pour cette nature-là que je continue de parler et d'écrire, pour celle qui est en cours de pèlerinage vers sa Source et à laquelle une probable et prochaine chute enseignante va inévitablement rappeler sa feuille de route. La grande gagnante, ce sera toujours notre âme, cette voyageuse du Temps, même si on nie sa réalité.
Pour l'heure, soyons-en certains, c'est assurément à sa dépollution qu'il faut travailler sans relâche. http://www.meurois-givaudan.com/ | |
| | | Régis Fondateur/Admin.
Nombre de messages : 5359 Age : 67 Localisation : Un petit coin de paradis sur Terre Humeur : Optimiste Date d'inscription : 05/06/2006
| Sujet: Re: L'AUTRE POLLUTION Lun 13 Sep - 6:31 | |
| Je crois qu'on est à peu près tous d'accords avec Daniel par rapport à ce qu'il dit ci-dessus et la bonne nouvelle, c'est qu'au moins, on en prend conscience et cela nous permet au moins d'être observateur de toute cette expérience. Celui qui est endormi, n'est-ce pas celui qui refuse justement d'observer les expériences de la Vie afin d'en tirer des enseignements ? - Daniel Meurois a écrit:
- Nous expérimentons désormais ce que j'appelle une indigestion mentale…
C'est curieux mais je me souviens que Lobsang Rampa avait parlé (dans les années 60 ou 70) dans l'un de ces livres du risque que nous encourions dans le futur (c'est-à-dire aujourd'hui) sur le plan mental à cause d'une "indigestion" de tout un tas d'informations que nous recevrions de tous bords. Et effectivement, on est en train d'en constater les dégâts car depuis les années 70, c'est fou toute la "nourriture mentale" que nous avons reçu, et pour ceux qui ont "ingéré" tout et n'importe quoi sans aucun discernement, vient un moment où, forcément, un gros nettoyage intérieur s'impose. | |
| | | eautranquille Membre ACTIF (Ancien d'Essania)
Nombre de messages : 851 Age : 49 Localisation : BELGIQUE Date d'inscription : 28/11/2006
| Sujet: Re: L'AUTRE POLLUTION Lun 13 Sep - 6:33 | |
| "Nous assistons à l'isolement croissant de chacun de nous dans son petit univers virtuel ainsi qu'à une kyrielle de déséquilibres mentaux."
"Assurément, c'est ce que cherchent depuis longtemps les grands tireurs de ficelles de notre planète : il leur faut des hommes et des femmes somnolents, conditionnés à se croire libres et de moins en moins capables de regarder ce qui se passe au fond d'eux-mêmes."
"Ce n'est pas mon avis, il n'est jamais trop tard… En tout cas, jamais trop tard pour la Vie qui est en nous. Son essence est indestructible… Son support charnel est une chose. Sa nature fondamentale en est une autre."
merci
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| | | Héléna ZG Nouveau Membre Actif
Nombre de messages : 170 Age : 48 Localisation : france Emploi/loisirs : danse et chante la Vie Humeur : amoureuse ! <3 Date d'inscription : 24/04/2009
| Sujet: Re: L'AUTRE POLLUTION Lun 13 Sep - 8:14 | |
| - Daniel Meurois a écrit:
http://www.meurois-givaudan.com/
L'autre pollution
[...] Je veux parler de la pollution psychique. Que nous le reconnaissions ou non, celle-ci fait partie des grands maux dont nous souffrons tous, à divers degrés.
Par cette appellation j'entends l'encombrement mental, la distorsion des valeurs de base de la vie et l'engourdissement de la conscience.
Tout à fait d'accord : même nous qui nous prétendons en "réveil", avons de temps en temps cette torpeur dont nous avons absolument conscience, mais qui nous rassure parce que familière... et oui, l'inconnu fait peur !
Néanmoins, il y a deux poids, deux mesures. S'il est vrai que se laisser submerger par la technologie est dangereuse à plusieurs niveaux, il ne faut pas non plus la rejeter (ce que Daniel ne propose pas...) et savoir s'en servir à bon escient. Elle est à notre service, et non l'inverse ! Est-ce que mon téléphone portable qui fait appareil photo m'est indispensable ? Oui et non, il me permet d'immortaliser des moments précieux parce qu'évidemment, je ne me promène pas avec mon véritable appareil photo quotidiennement dans mon sac... Internet une toile d'araignée ? sans conteste, mais les informations n'ont jamais été autant à la portée du grand public, cependant, il faut savoir faire le tri, pouvons nous le faire véritablement ? (Par contre, l'amitié virtuelle existe réellement ) Les informations alarmistes de la télé ? cela fait belle lurette que j'ai troqué les info du 20 h contre les Barbapapa ! En bref, Daniel a bien raison de nous mettre en garde, parce que cette endormissement est profitable à une certaine partie de la 'classe' dirigeante. Toutefois, nous sommes maitres de notre destinée, une fois avertis, à nous de nous prendre en main ! | |
| | | Régis Fondateur/Admin.
Nombre de messages : 5359 Age : 67 Localisation : Un petit coin de paradis sur Terre Humeur : Optimiste Date d'inscription : 05/06/2006
| Sujet: Re: L'AUTRE POLLUTION Lun 13 Sep - 8:56 | |
| Tout à fait d'accord avec toi, chère Héléna. L'important, je crois, c'est de se demander sérieusement : Et si demain, j'étais obligé de me passer de la télé, d'internet, de la radio, des journaux, de tout cela, est-ce que cela m'empêcherait d'exister ? Ai-je vraiment besoin de tout cela pour me sentir vivant ?
Bien sûr que non ! Certains personnes l'ont d'ailleurs bien observé : souvent lorsque des personnes perdent leur boulot, leur maison, leur voiture, leur compte en banque, etc..., certaines se rendent alors compte qu'elles n'étaient pas que cela (leur boulot, leur maison, etc...)
Il en est de même avec la religion, la politique, le new-âge et tout ce que nous ingurgitons comme informations sur des forums comme celui-ci. On a besoin de faire un jeûne de tout ça.
Alors oui, comme le dit Daniel, "c'est un bien si nous arrivons enfin au bout de notre propre impasse. Je crois fermement qu'il faut tout épuiser dans une direction, aller jusqu'à l'extrême limite de ses absurdités pour intégrer la leçon de l'erreur que nous y avons cultivée."
N'ayons pas peur, les prises de conscience ne font jamais de mal à personne, même si elles nous bousculent dans notre confort intérieur.
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| | | eautranquille Membre ACTIF (Ancien d'Essania)
Nombre de messages : 851 Age : 49 Localisation : BELGIQUE Date d'inscription : 28/11/2006
| Sujet: Re: L'AUTRE POLLUTION Lun 13 Sep - 15:12 | |
| "L'important, je crois, c'est de se demander sérieusement : Et si demain, j'étais obligé de me passer de la télé, d'internet, de la radio, des journaux, de tout cela, est-ce que cela m'empêcherait d'exister ? Ai-je vraiment besoin de tout cela pour me sentir vivant ?"
je suis d'accord avec toi régis mais faut quand même admettre que dans le temps, a une époque pas si éloignée de nous, il n'y avait rien de tout cela non plus pas de internet pas de gsm..... est ce que les gens se sont senti plus vivant pour autant...... je ne pense pas non plus.... les jeux de Rome ont toujours existés même si maintenant cela prends une nouvelles formes.....ce que je veux dire ce quand fin de compte il y aura toujours quelques choses pour distraire notre esprit ....tout est un éternel recommencement .....quoi qu'on pense; le problème et la solution sont en l'homme...
concernant la pollution psychique, je suis également d'accord avec daniel mais bon en fait quoi maintenant....? certes vous allez me dire qu'il faut une discipline de pensée, au niveau des émotions ect.....; suis d'accord avec vous mais vis a vis des égrégores qui ont été alimentés depuis l'aube des temps et ce de part nos différentes incarnations nous avons une énorme responsabilité vis a vis de tout cela et de tout ce qui se passe... ou nous sommes capables de transmuter ces énergies ou c'est la terre qui le fera en faisant le nettoyage par elle même ...... | |
| | | Régis Fondateur/Admin.
Nombre de messages : 5359 Age : 67 Localisation : Un petit coin de paradis sur Terre Humeur : Optimiste Date d'inscription : 05/06/2006
| Sujet: Re: L'AUTRE POLLUTION Lun 13 Sep - 16:05 | |
| Dans son livre "La Divine Matrice", Gregg Braden raconte quelque chose qui se complète très bien avec ce que dit Daniel dans son article "L'autre pollution". A un moment, Braden parle de sa rencontre avec un sage amérindien qui lui raconta une histoire... "Il y a longtemps, notre monde était très différent de ce qu'il est aujourd'hui. Il y avait moins de gens et l'on vivait plus près de la terre. On connaissait le langage de la pluie, des récoltes et du Grand Créateur. On savait même parler aux étoiles et aux peuples du ciel. On était conscient que la vie est sacrée et provient du mariage de la Terre mère et du Ciel père. A cette époque, il y avait un équilibre et les gens étaient heureux."
Je sentis s'éveiller en moi quelque chose de très ancien en entendant la douce voix de cet homme se répercuter sur les parois de grès autour de nous. Soudain, cette voix prit des accents de tristesse.
"Il s'est alors produit quelque chose, dit-il. Personne ne sait vraiment pourquoi, mais les gens se sont mis à oublier qui ils étaient. Ils se sont alors sentis séparés de la terre, des autres et même de celui qui les avait créés. Perdus, ils erraient dans la vie sans aucune direction. Ainsi séparés, ils croyaient qu'ils devaient combattre pour survivre dans ce monde et qu'il leur fallait se défendre contre ces mêmes forces de vie avec lesquelles ils vivaient auparavant en harmonie et en lesquelles ils avaient confiance. Bientôt, ils employèrent toute leur énergie à se protéger de leur environnement au lieu de faire la paix avec leur monde intérieur."
Cette histoire éveilla aussitôt en moi les résonances. En écoutant cet homme, j'avais l'impression qu'il me décrivait les humains d'aujourd'hui ! Notre civilisation, à l'exception de certaines cultures isolées qui ont conservé leurs traditions, est assurément focalisée davantage sur le monde qui l'entoure que sur le monde intérieur.
Nous dépensons des centaines de millions de dollars annuellement pour nous défendre contre les maladies et pour tenter de contrôler la nature. Ce faisant, nous nous sommes peut-être éloigné davantage de l'équilibre avec la nature. Le sage amérindien avait réussi à capter mon attention. J'étais vraiment curieux de savoir où il venait en venir avec son histoire.
"Même s'ils avaient oublié qui ils étaient, l'héritage de leurs ancêtres demeurait en eux, poursuivit-il. Ils en avaient encore le souvenir. La nuit, dans leurs rêves, ils savaient qu'ils possédaient le pouvoir de guérir leur corps, de faire tomber la pluie quand ils en avaient besoin, et de parler à leurs ancêtres. Ils savaient qu'ils pourraient retrouver leur place dans la nature.
Tandis qu'ils essayaient de se rappeler qui ils étaient, ils commencèrent à construire à l'extérieur d'eux des choses qui leur rappelaient qui ils étaient à l'intérieur. Avec le temps, ils construisirent même des machines pour guérir, des produits chimiques pour faire pousser les récoltes, et des réseaux de fils pour communiquer sur de longues distances. Plus ils s'éloignèrent de leur pouvoir intérieur, plus leur vie extérieure s'encombra de choses dont ils croyaient qu'elles pouvaient les rendre heureux."
En l'écoutant, j'établissais l'inévitable parallèle entre les gens dont ils me parlait et notre civilisation d'aujourd'hui. Celle-ci s'est enfoncée dans l'incapacité de créer un monde meilleur. Nous nous sentons si souvent impuissants en voyant nos êtres chers en proie à la douleur et aux dépendances. Nous nous croyons inaptes à soulager la souffrance causée par d'horribles maladies qu'aucun être vivant ne devrait subir. Nous ne pouvons qu'espérer la paix qui nous ramènera nos jeunes gens soumis à la terreur des champs de bataille étrangers. Et, ensemble, nous nous sentons insignifiants en présence d'une menace nucléaire grandissante tandis que le monde se divise selon les croyances religieuses, les races et les frontières.
Il semble que plus nous nous éloignons de notre relation naturelle avec la Terre, avec notre corps et avec Dieu, plus nous sommes vides. Nous tentons alors de combler ce vide intérieur par des "choses". En regardant le monde de ce point de vue, je ne peux m'empêcher de penser au film Contact, où est exposé un semblable dilemne. Le conseiller scientifique du président (incarné par Matthew McConaughey) examine le problème fondamental auquel fait face toute notre société technologique. Au cours d'un entretien télévisé, il demande si notre technologie a fait de nous une meilleure société, si elle nous a rapprochés les uns des autres ou si elle nous a séparés davantage. Le film n'apporte pas de réponse à cette question, et le sujet à lui seul pourrait faire l'objet de tout un livre. Cependant, le conseiller présidentiel, dans ce film, a tout à fait raison de soulever la question du pouvoir que nous accordons à nos divertissements.
Quand les jeux vidéos, les films, les relations virtuelles en ligne et la communication électronique sont des nécessités, qu'ils sont devenus des substituts de la vie réelle et des rencontres face à face, c'est peut-être un signe que la société est en danger. Bien que les médias électroniques rendent sûrement la vie plus intéressante, ils constituent peut-être aussi des signaux avertisseurs nous disant à quel point nous nous sommes éloignés de notre pouvoir de mener une existence riche, saine et signifiante.
De plus, quand notre préoccupation est d'éviter la maladie plutôt que de vivre en santé, d'échapper à la guerre au lieu de collaborer à la paix, et de créer de nouvelles armes au lieu de vivre dans un monde où les conflits armés sont désuets, il est évident que la voie sur laquelle nous sommes engagés est celle de la survie. En ayant une telle attitude, personne n'est vraiment heureux car personne ne "gagne" réellement. Quand on se rend compte que l'on vit ainsi, il faut absolument changer de cap. C'est précisément l'objet de mon livre et voilà pourquoi je rapporte cette histoire.
"Comment l'histoire se termine-t-elle ? demandai-je au sage. Les gens ont-ils retrouvé leur pouvoir et se sont-ils souvenus de qui ils étaient ?"
Ma question le fit sourire. Au bout d'un moment il murmura : "Nul ne le sait car elle n'est pas finie. Les gens qui se sont perdus, ce sont nos ancêtres, et c'est nous qui écrivons la fin de l'histoire. Que pensez-vous qu'il est arrivé ?"
Je n'ai revu cet homme que deux fois, en d'autres endroits de ce coin de pays, mais je pense à lui souvent. Quand je vois se dérouler les événements du monde, je me rappelle son histoire et je me demande si nous la compléterons en cette vie-ci. Serons-nous, vous et moi, ceux qui se souviendront ?
Les implications de l'histoire racontée par le sage du canyon sont vastes. On croit communément que les anciennes civilisations étaient technologiquement moins avancées que la société moderne. S'il est vrai que ces peuples ne disposaient pas de notre science "moderne" pour régler leurs problèmes, ils avaient peut-être cependant quelque chose de mieux.
Lorsque nous discutons avec des historiens et des archéologues qui gagnent leur vie en interprétant le passé, ce sujet donne généralement lieu à un débat passionné. "S'ils étaient si avancés que vous le dites, où sont les preuves de leur technologie ? demandent les experts. Où sont leurs grille-pain, leurs micro-ondes et leurs magnétoscopes ?" Je trouve extrêmement intéressant que l'on mette ainsi l'accent sur des objets construits par des individus, quand il s'agit d'évaluer le développement d'une civilisation. Et la pensée sous-jacente à leurs créations ? Il est vrai que nous n'avons jamais trouvé de téléviseur ni d'appareils photos numériques dans les vestiges archéologique du Sud-Ouest américain (ni ailleurs non plus), mais il faudrait peut-être se demander pourquoi.
Se pourrait-il que ces anciennes civilisations, comme celles de l'Egypte, du Pérou ou du désert du Sud-Ouest américain, aient disposé d'une technologie si avancée qu'elles n'avaient nullement besoin de grille-pain ni de magnétoscopes ? Peut-être avaient-elles transcendé le besoin d'un monde extérieur complexe et encombré. Peut-être possédaient-elles une connaissance d'elles-mêmes leur procurant la technologie intérieure permettant de vivre autrement. Une connaissance que nous avons oubliée. Cette sagesse aurait pu leur donner tout ce dont elles avaient besoin pour vivre et guérir d'une manière que nous comprenons à peine.
Si c'est le cas, peut-être n'avons-nous pas besoin de chercher ailleurs que dans la nature qui nous sommes et quel est notre rôle réel dans la vie. Et peut-être que le savoir le plus profond est déjà disponible dans les mystérieuses découvertes du monde quantique.
(Pour en savoir plus, lire "La Matrice Divine" de Gregg Braden)
Dernière édition par Régis le Mer 15 Sep - 17:00, édité 2 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'AUTRE POLLUTION Mer 15 Sep - 15:13 | |
| Comme quoi la conscience doit parfois aller au bout des choses, toucher le fond, pour mieux retrouver le chemin de la sortie. C'est aussi ce qui est fabuleux en cette période charnière, de voir autant de confusion, d'information compulsive, de profusion médiatique, finalement autant de bruit de fond qui certes, engourdis l'humanité, mais nous pousse un peu plus vite à trouver individuellement une issue de secours. Tout cela est à l'image du mental car toute cette accumulation qui ne veut finalement plus rien dire nous montre-t'elle pas l'importance du silence d'où émerge la pensée et tout se qui en découle.
C'est un peu comme nos enfants qui, assommés par la multitude de jeux ou loisirs divers que leur offre la société de consommation, ne savent plus trouver le simple plaisir de jouer. Combien de gamins "zappent de façon compulsive leurs activités, sans finir l'une, ils passent à l'autre, du film au jeu vidéo, de la console à l'i-pad, etc.... La profusion amène à l'ennui, c'est aussi l'ennui qui induit un changement de valeur, un retour aux sources, cet état de fait échafaude de nouvelles bases vers une prise de conscience.
Nous sommes tous des enfants à l'échelle du temps, ce moment de confusion peut être interprété comme une crise d'adolescence. Dés lors que la prise de conscience ne s'enseigne pas, s'il y a bien une chose à apprendre c'est la vie qui s'en charge. Et finalement, peut-être que l'engourdissement serait de ne pas avoir de confusions mentales car souvent c'est quand ça fait mal qu'on décide un changement de cap.
Comme on dit autrement, c'est en tombant, qu'on apprend à faire de la bicyclette ! Toute cette réflexion est dans le prolongement de la chronique de D. Meurois, comme beaucoup de monde je m'y retrouve complètement. Fatigué de toute cette compulsion d'information, j'aspire à un autre modèle de société, mais est-ce que ce désir n'est pas non plus une projection mentale vers une illusion plus dorée, mais une illusion quand-même?
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| Sujet: Re: L'AUTRE POLLUTION | |
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| | | | L'AUTRE POLLUTION | |
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