Bonjour,
Je me permets d'ouvrir ce sujet pour vous faire découvrir ou redécouvrir un texte de Doisnel conciliant Connaissance et Amour. Il m'a personnellement aidé dans mon cheminement et la compréhension d'un certain contact. C'est l'Histoire de la Déesse Sophia Barbélo Achamot, Mère des Dieux et des Hommes d'"en bas", conté d'un certain point de vue Gnostique. C'est de Gnose dont parla Jésus à Judah lorsqu'il lui demande de le "trahir".
"I
Messeigneurs et mes Frères,
Nous avons vu, en exposant le système de Valentin, que l’exil de Sophia-Achamot hors du Plérôme avait été le commencement de la douleur dans le monde. Mais ce que Valentin ne dit pas, c’est que les Eons, pour ne pas laisser cette épouvantable douleur de la chute de l’Infini dans le Fini sans consolation, supplièrent l’Abîme de donner à Achamot un Paraclet. Ce Paraclet est adoré par les grecs sous le nom d’Eros, par les Aryas sous le nom de Kama. C’est l’Eon-Amour. Pour le produire, l’Abîme et le Silence (Bythos et Sigé) s’unirent dans une ineffable étreinte. Eros émana de leur union. Dès lors, la rédemption de Sophia-Achamot s’accomplit sur deux voies parallèles, la voie de l’Esprit et celle de la chair. Jésus, fleur du Plérôme, racheta l’Esprit, car le salut vient de la Gnose et non de la Foi. Eros racheta la chair. La Science et l’Amour inaugurèrent l’œuvre sublime qui se poursuit à travers les Temps et les Espaces. Achamot eut un double époux, l’époux de son cœur. C’est ce mystère divin qu’il nous faut interpréter.
II
Ceux-là qui prendraient Achamot pour un mythe se trompent et s’abusent eux-mêmes. Elle est une substance, une Hypostase du divin.
Ses joies et ses souffrances sont réelles. Jouissant et souffrant en elle. Elle souffre et jouit en nous, les Pneumatiques. Tombés comme elle et avec elle, nous serons avec elle et comme elle réintégrés dans l’Unité. Elle nous intéresse donc grandement. Son histoire est la nôtre et la Tragédie dont elle est l’héroïne se joue avec notre sang et avec nos larmes. Valentin, révélateur primitif, ne pouvait voir ni comprendre toutes les conséquences du dogme ésotérique qu’il fondait. Ou, s’il les a vues et comprises, il ne pouvait pas les révéler, étant trop près du siècle apostolique d’une part et du Paganisme de l’autre. Cependant, quand il dit que l’Amour n’est pas sans un objet aimé, il laisse entendre que cet objet aimé, c’est-à-dire Achamot, sera la proie de cet amour. Valentin, d’ailleurs, devait venir lui-même, sous un autre nom et sous une autre forme, à un point du cercle des Renaissances, pour achever ce qu’il a si magnifiquement commencé.
« Dicit Helena in quadam revelatione cuidam gnostico, quod Valentinus nunc vivit, infulâ donatus episcopali. Qui potest capere capiat ».
III
Je pose tout d’abord le dogme initial, la norme première de la Très Sainte Gnose.
Le Salut vient de la Connaissance et non de la Foi. La Foi sans la Connaissance est morte. Hors de la Gnose, pas de salut.
Mais, comme l’on pensé les docteurs, la Connaissance se résout en Amour. Et Amour, semblable à un aigle ravisseur, s’abat puissamment sur l’Aimé et le transporte dans le foyer même du désir, l’Hédôné.
Ne croyons donc pas que la Gnose soit triste. Elle est joyeuse et forte. Elle sait et elle veut. Elle aime et jouit de ce qu’elle aime. Une mystique catholique a dit excellemment :
« L’Amour triomphe,
L’Amour jouit,
L’Amour en Dieu se réjouit. »
Et Jean, de sa voix d’archange, nous crie du haut du rocher de Pathmos : Dieu, c’est l’Amour. Augustin d’Hippone ajoute : Ama et fac quod vis. Enfin, la Sagesse elle-même nous dit : Omnia munda mundis.
Reprenons l’histoire de Sophia-Achamot, au moment précis où, enfantée par Sophia-Céleste dans le monde intermédiaire, elle s’aperçoit, avec une indicible horreur et une surnaturelle angoisse, qu’elle s’engouffre dans les ténèbres, ces lourdes et démoniaques ténèbres que l’Evangile appelle avec une concision si dure et si impressionnante « les ténèbres extérieures ».
Ceux-là qui prendraient Achamot pour un mythe se trompent et s’abusent eux-mêmes. Elle est une substance, une Hypostase du divin. Sa joie et ses souffrances sont réelles. Jouissant et souffrant en elle, elle souffre et jouit en nous, les Pneumatiques. Tombés comme elle et avec elle, nous serons avec elle et comme elle réintégrés dans l’Unité. Son histoire est la nôtre et la tragédie dont elle est l’héroïne se joue avec notre sang et avec nos larmes."
Suite ici : http://www.esoblogs.net/2310/la-gnose-d-amour-par-doinel/
Bien à vous