http://videos.arte.tv/fr/videos/la_chine_a_l_assaut_du_bouddhisme-6354892.html
De Léa Zilber, Sébastien Borgeaud et Mathias Lavergne – ARTE GEIE / Hikari Films – France 2011
Cette année, le gouvernement chinois fête les 60 ans de ce qu’il appelle la «libération pacifique» du Tibet… Aucun risque n’est pris, les festivités doivent se passer sans heurts : des milliers de militaires et de policiers chinois ont été déployés dans tout le Tibet historique, pour mater le moindre embryon de révolte tibétaine. A priori, rien de neuf sous le soleil des contreforts himalayens...
Mais il y a plus sournois, moins visible. Aujourd’hui, la colonisation chinoise prend un autre visage, celui de l'assimilation au peuple dominant, les Hans, fidèles au régime, au détriment des Tibétains eux-mêmes.
C’est un phénomène récent, une nouvelle manière d’infiltrer et de contrôler la culture tibétaine, en allant au cœur de son identité :
le bouddhisme.
Chaque année, des milliers de Chinois non tibétains se rendent ainsi dans les monastères bouddhistes qu’abrite le Tibet historique, et notamment dans le plus grand d’entre eux :
le Larung Gar.
Ce reportage rare - journalistes et caméras sont interdits dans ces zones sensibles - nous emmène au coeur de ce haut lieu du bouddhisme, dans le Yunan, à la frontière de la région autonome du Tibet, à la rencontre de colons chinois d'un nouveau genre. Ils peuvent être de simples touristes émerveillés par une culture différente, que Pékin selon eux, laisse totalement libres de s'épanouir, ou alors des croyants en pélerinage, ou de futurs moines pour qui l'indépendantisme tibétain n'a pas lieu d'être.
C’est le cas de Sun Jian Hao, un riche et cultivé Shanghaïen : cet homme généreux, féru de culture tibétaine est un citoyen chinois comme les aime le régime. Il clame dans tout le Tibet historique les vertus de la Chine, pays libre, tolérant et grand sauveteur d’un peuple tibétain en pleine misère... Sun Jian Hao a failli devenir moine, sacerdoce auquel de plus en plus de Hans se consacrent désormais : le parti communiste chinois, matois, laisse au temps et à la naïveté de ses administrés le soin de dissoudre dans la culture de la majorité, l'irrédentisme de ce qui apparaît de plus en plus comme une minorité en voie de disparition...