Régis
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 | Sujet: Jason Rice (10) La bataille la plus féroce de Jason  Dim 24 Mar - 6:38 | |
| La bataille la plus féroce de Jason
18 décembre 2018 
Bonjour, ici Jay Weidner, de retour avec Jason Rice, qui dit avoir fait partie du Programme Spatial Secret (PSS). Bonjour Jason.
Jason Rice : Merci Jay. Ravi d’être là.
Jay : Oui, c’est bien. Revenons à là où nous en étions. Vous finissiez votre mission sur Planète Deux. C’était encore le même scénario sous fausse bannière de la Cabale, qui utilisait les conflits et l’après-conflit pour que ça lui soit bénéfique. Et vous avez servi pendant six ans dans cette terrible situation. Finalement, votre camp a vaincu l’ennemi grâce à des armes de pointe, et vous en avez fini sur cette planète. Que s’est-il passé ensuite ?
Jason : Dans la période qui a suivi, des unités sont restées sur la planète pour aider à nettoyer, à ressemer, à remettre en route la civilisation de la manière dont ceux en charge, la Cabale, voulaient que ça soit fait, répondant à leurs besoins. Quand on dit la Cabale, ça signifie qu’il s’agit encore de marionnettes des Dracos et de l’IA.
Alors… mettre tout en place sur la planète prend plus de temps. Et une fois notre travail là-bas fait, ils nous ont redéployés sur une autre planète… pour répéter le processus sur Planète Trois.
Jay : Oh non… A-t-elle un autre nom ?
Jason : Pas que je me souvienne.
Jay : Quelle était la situation sur la planète ?
Jason : Elle était unique par rapport aux deux autres. Planète Trois s’avère avoir en fait trois races différentes à la surface de cette planète.
Jay : Indigènes ?
Jason : Indigènes du fait que, à ce qu’on savait, ils provenaient de là. Les chances d’avoir trois espèces distinctes aussi différentes et provenant de la même planète… je soupçonnais que ce n’était pas le cas, et que au moins deux d’entre elles provenaient d’ailleurs et ont été ensemencées, apportées ou transférées là.
Jay : Pouvez-vous les décrire ?
Jason : Bien sûr. La première est très humaine, très similaires aux humains qu’on voit ici sur Terre maintenant. La deuxième était de type insectoïde.
 
Ils mesuraient entre 1 m et 1,20 m de haut. Leur tête était de forme ovale. Ils avaient des yeux argentés de forme ronde. Ils avaient une bouche très petite, ils avaient un très petit nez, presque pas d’oreilles. Ils sont télépathes et communiquent par télépathie. Leurs dents sont très pointues. Les articulations de leurs jambes sont inversées.
Jay : Ils se tiennent sur leurs deux jambes ?
Jason : Oui, sur leurs deux jambes. À un moment, dans le passé, ils ont rampé aussi, car on a vu des preuves qu’ils rampaient ou marchaient sur les murs et au plafond.
Jay : Vraiment ?
Jason : Ils pouvaient toujours le faire.
Jay : Étant des insectes, ressemblaient-ils à un insecte terrestre ?
Jason : Non, il n’y a rien de semblable dans notre corne d’abondance d’insectes.
Jay : Pas genre mante religieuse ou fourmi ?
Jason : Non. Ils avaient la tête ronde. Ils avaient des épaules, des bras. Leurs bras étaient plus longs que la normale.
Jay : Et leur peau ?
Jason : Elle était verte, vert-clair, tirant vers le jaune, semi-transparente.
Jay : Vraiment ?
Jason : On pouvait voir un peu à travers, mais pas comme à travers du verre.
Jay : Un peu translucide.
Jason : Oui, un peu translucide. Et la troisième était une race de cyclopes.
 
Jay : Des cyclopes ? Des humanoïdes avec un seul œil ?
Jason : Oui.
Jay : Des caractéristiques spécifiques hormis leur œil unique ?
Jason : C’était tout.
Jay : Ces trois races s’entendaient-elles ?
Jason : Non, pas du tout, ce qui signifie que notre mission, tenter de les unir pour qu’ils fassent front commun, était bien plus compliquée.
Jay : Donc, à nouveau, un envahisseur arrive. On vous y envoie, vous et vos gars. Vous avez fraternisé avec les indigènes, sauf qu’ici, les indigènes sont trois peuples différents.
Jason : Oui.
Jay : Qui étaient les plus difficiles ?
Jason : Les insectoïdes.
Jay : Et pourquoi ?
Jason : Ils ne faisaient confiance à aucun humanoïde. En fait, une des première fois où j’ai tenté d’organiser une réunion avec mon équivalent de leur peuple, ils avaient des éléments criminels avec qui on a tenté d’établir des liens pour organiser la coordination. Je devais rencontrer l’un d’eux, un des insectoïde, et on m’a emmené dans une grotte et fait prisonnier.
Jay : Vraiment ?
Jason : Oui.
Jay : Pourquoi donc ?
Jason : Ils ne se fient pas aux humanoïdes.
Jay : Vous avez été assez sot pour y aller et vous faire arrêter.
Jason : On devait se réunir mais c’était un piège. Ils pensaient que j’étais là pour les épier pour les autres humanoïdes.
Jay : Combien de temps vous ont-ils gardé ?
Jason : J’ai été prisonnier pendant trois jours avant que mes camarades arrivent.
Jay : Au moins, ils font des prisonniers.
Jason : Oui.
Jay : Les deux groupes envahisseurs sur Planète Un et Deux n’en faisaient pas.
Jason : Non.
Jay : Tout s’est arrangé après ça ?
Jason : J’ai été prisonnier pendant trois jours, torturé et battu.
Jay : Ah oui ?
Jason : Et j’ai passé les deux semaines suivantes en convalescence, même si j’étais guéri physiquement le lendemain des blessures qu’ils m’avaient infligées. Il m’a fallu quelques semaines avant de pouvoir revenir sur le terrain.
Jay : Comment cela s’est-il résolu ?
Jason : Ils ont réussi à ce que la plupart des populations participent. Quand j’ai quitté Planète Trois, c’était après le crash d’une navette dans laquelle j’étais. La navette avait été abattue par les autochtones car ils ne nous faisaient pas confiance. C’étaient les insectoïdes qui avaient tiré sur la navette où j’étais.
Jay : Ils l’ont abattue et vous étiez à bord ?
Jason : Oui, on s’est crashé et j’ai souffert énormément de dommages corporels et j’ai été évacué vers ce qu’ils ont dit être Mars. Je soupçonne fortement que c’est là qu’ils m’ont remplacé deux membres et réparé le troisième, et j’y ai passé les huit mois suivants à réapprendre comment les utiliser et à me reconnecter avec les thérapies d’amélioration par nanites.
À la suite de ces thérapies et traitements, ils m’ont réassigné dans une nouvelle unité sur Callidus Trois pour les opérations de nettoyage, la réadaptation, la reconstruction.
Jay : Vous étiez dans la navette pour le combat ou simplement pour vous déplacer ?
Jason : Je voyageais d’un côté de la planète à l’autre. L’ennemi envahisseur n’était pas encore là. J’étais sur la planète depuis 15 mois et j’avais dirigé une série de missions où on tentait d’obtenir leur adhésion et leur confiance. Il y avait des problèmes de contrebande, il y avait plus de criminels sur cette planète. On a surpris certains éléments criminels qui tentaient de voler de la technologie.
Jay : À vous ?
Jason : À d’autres factions de la planète. Il y avait les humanoïdes, les insectoïde et les cyclopes, et on les faisait prendre part à la préparation des défenses, et au stockage des armes et des réserves. Et cela comprenait parfois des innovations technologiques très légères. Tout ce qui dépassait leur standards arrivait immédiatement sur le marché noir. On a commencé à noter que certaines armes qu’ils fabriquaient commençaient à disparaître. Alors, on enquêtait.
Jay : Quelle était la race la plus avancée, technologiquement ?
Jason : Elles étaient toutes égales, même au point de vue technologique.
Jay : Les cyclopes avaient donc des technologies de pointe pour ce monde ?
Jason : Ils étaient tous au même niveau, les cyclopes, les humanoïdes et les insectoïde Aucun n’était supérieur aux autres, car ils étaient en guerre par intermittence depuis des siècles.
Jay : Des escarmouches aux frontières ?
Jason : Des escarmouches, oui. Ils avaient tenté un accord de paix, qui avait duré 20 ans. Ils avaient donc des armes.
Jay : Pourquoi se battaient-ils ?
Jason : Les différences raciales.
Jay : Vous arrivez sur cette planète et il y a presque une mini guerre entre les trois factions.
Jason : Exact.
Jay : Votre mission est d’unir ces peuples et de les préparer à l’invasion de quelque chose. Là, vous n’êtes pas sûrs de ce qui arrive car sur Planète Deux, vous pensiez que c’étaient les loups-garous et ça a été autre chose. Mais là, vous ne savez pas.
Jason : Exact, on ne sait pas ce qui se prépare. Avec un silence délibéré des renseignements. S’ils savaient, ils ne disaient rien.
Jay : Et donc, ces gens ont déjà des armes ?
Jason : Oui.
Jay : Vous n’aviez donc pas à vous inquiéter de ça.
Jason : Ils avaient des armes à projectiles, des armes chimiques, sachant que les produits chimiques étaient de la poudre.
Jay : Comment les avez-vous unis ?
Jason : Je ne sais pas. J’étais déjà parti quand c’est arrivé.
Jay : Ah oui, vous étiez blessé. Vous n’avez pas vraiment vu d’action.
Jason : La majeure partie de l’action que j’ai vue là-bas consistait à travailler avec les indigènes, les entraîner, aller visiter les villes ou villages éloignés, et les préparer, comme on avait déjà pu le faire auparavant. Les aider à constituer des réserves, à s’organiser et à être plus efficaces dans leurs travaux agricoles ou à planifier des positions de repli, ce genre de choses.
Jay : Et pendant votre séjour, avez-vous fait la paix avec les insectoïdes ?
Jason : Non, je n’y suis jamais retourné après.
Jay : Vous étiez donc dans la navette occupé à vos affaires, et les insectoïdes vous ont tiré un… missile ?
Jason : Ils ne se fiaient pas à notre présence là-bas. On était des humanoïdes et, donc, immédiatement l’ennemi, persona non grata. Et donc, nos efforts pour tenter de les unir au reste de la planète ne fonctionnaient pas. Donc, apeurés et effrayés, leur première réaction était d’attaquer. C’est donc ce qu’ils ont fait quand ils nous ont vus : tenter de nous attaquer. Ils m’ont fait prisonnier. C’était une des premières interactions de mon unité avec les insectoïdes. D’après ce que je sais, il y a eu des situations similaires dans d’autres endroits où d’autres ont tenté d’arriver à des résultats acceptables avec les insectoïdes.
Jay : On ne saura jamais ce qui s’est passé là-bas ?
Jason : Non.
Jay : Un vrai calvaire, non ?
Jason : La décision que j’ai prise de ne pas y retourner est que ça avait été un vrai cauchemar parmi les cauchemars.
Jay : Donc, on vous tire dessus. La navette est abattue. Des gens sont-ils morts?
Jason : Oui.
Jay : Vous non, mais vous avez perdu des membres.
Jason : Exact.
Jay : Ils vous ont évacué sur Mars, où ils ont utilisé de la technologie avancée si j’ai bien saisi ?
Jason : Ils l’ont utilisée pour faire repousser et rattacher les membres.
Jay : Votre bras a repoussé ?
Jason : Oui.
Jay : C’est incroyable.
Jason : Tout à fait. Malheureusement, le procédé n’est pas parfait. Ce ne sont pas des dieux.
Jay : Ça ne les a pas totalement soignés ?
Jason : Non. Ils ont réparé l’os. Ils l’ont remplacé, mais les tissus, les nerfs, certains tissus plus mous… ce n’est toujours pas une science parfaite. Mais c’est bien mieux que notre médecine conventionnelle.
Jay : Et vous êtes en vie.
Jason Et je suis en vie.
Jay : On vous évacue donc sur Mars. Vous y revoilà. Comment était-ce ?
Jason : Je ne m’en souviens pas vraiment. J’ai longtemps été dans le coma et sous traitement médical. Une fois sorti du coma, j’ai commencé les thérapies, beaucoup, et un grand avantage de la réalité augmentée et virtuelle, c’est de pouvoir l’utiliser pour les traitements médicaux. Ils l’ont utilisée, car pendant le processus des thérapies, ils peuvent isoler des signaux entre votre cerveau et des parties de votre corps.
 
Ils peuvent donc vous aider à identifier les membres nouvellement attachés ou à apprendre à les réutiliser ou à utiliser un muscle ou groupe de muscles.
Jay : Vous êtes allé mieux, finalement.
Jason : Oui.
Jay : Et une fois de plus…
Jason : De retour dans la mêlée.
Jay : Vous êtes revenu sur Planète Deux.
Jason : Oui, sur Planète Deux, appelée Callidus Trois.
Jay : Ce qui était plutôt cool, car vous avez vu les conséquences de ce qui s’y est passé.
Jason : Oui, j’ai pu voir de près les efforts de reconstruction, leurs effets sur la population indigène, comment les gens se sentaient quand ils ne sont pas envahis et face à une mort imminente. Que pensent-ils ? Comment vivent-ils tout ça?
Jay : Et ?
Jason : Les sentiments étaient partagés. On a eu des problèmes de sabotage. Une embarcadère de navettes a été totalement détruite.
Jay : Par les autochtones ?
Jason : Par la population autochtone, ils avaient saboté une bonbonne de fusion sur une navette, et quand ces trucs explosent, ça détruit tout ce qui se trouve à proximité. C’est une explosion à antimatière.
Jason : Pourquoi faire ça ? Ils vous en voulaient ?
Jason : Ils étaient furieux de ce qui arrivait à leur civilisation. C’est compréhensible. Tout leur monde a été chamboulé, ébranlé, piétiné et reconstruit.
Jay : Et vous leur avez appris à tuer.
Jason : Oui.
Jay : Il doit y avoir eu quelques réactions à ça aussi.
Jason : Il y a eu des répercussions à ça, oui.
Jay : Quoi d’autre avez-vous découvert à votre retour ?
Jason : Une autre chose, à mon retour, a été l’apparition soudaine de bétail mutiné.
Jay : Vraiment ?
Jason : Vraiment. C’est une des choses les plus étranges que j’ai vues après la reconstruction. On a eu d’abord peur que l’ennemi soit de retour. Non, c’étaient d’étranges mutilations sur le bétail, en rase campagne, plus aucun fluide présent, d’étranges mutilations du corps, aucun signe de vie sauvage, de personne, ou de rien d’autre dans la région, et soudain apparaît ce que je crois être soit des entités éthériques, soit une autre race extraterrestre, là-bas. Qui faisait ça ?
Jay : C’est tout ce que vous savez, que c’était l’un ou l’autre ? Vous ne savez pas la raison ou…
Jason : On ne sait pas. Je soupçonne des raisons psychologiques. Ils voulaient tourmenter certaines populations là-bas, et c’était une façon de le faire.
Jay : Les mutilations sur le bétail ici sur Terre le sont aussi ?
Jason : Je le crois fermement. À cause de connaissances négatives qui sont ainsi implantées dans la population humaine par le biais de ces expériences.
Jay : Comment était la vie en général ? Précédemment semi-rurale, elle a été bouleversée par la guerre. Comment était-elle après sur cette planète ?
Jason : C’était vraiment comme la renaissance du phoenix, si vous voulez, d’une civilisation. Ils sont passés de la charrue à la construction de villes. Ils ont commencé à construire en dehors de la planète des installations en orbite. Et les aider à le faire, et le voir, c’est une récompense en soi, les voir reconstruire et recommencer, relancer leur civilisation.
Jay : Ils sont devenus une race spatiale.
Jason : Oui.
Jay : Impressionnant. Mais ils étaient toujours contrôlés. Mais bon, avancer si rapidement, c’est…
Jason : Ils étaient bien aidés. Mais, oui, c’est quelque chose. Mais regardez les avancées qu’on a faites ici sur Terre entre 1930 et 1940, avant que tout s’assombrisse.
Jason : C’est similaire, oui.
Jay : Très similaire.
Jay : Qu’avez-vous remarqué d’autre dans cette société nouvelle qui vaille la peine ?
Jason : Leur structure sociale a changé, elle est très disciplinée, presque militariste. Il y avait beaucoup de choses dont j’étais fier, les voir se reconstruire, se renouveler, mais ce genre de changements n’en faisait pas partie.
Jay : Ils augmentaient leur armée ?
Jason : Qu’ils renforcent leur armée ou pas, voir une population civile se faire enrégimenter, même sans uniforme ou sans établir de systèmes d’armement, ça reste préoccupant. C’est très orwellien de voir presque la création d’un régime policier.
Jay : Peut-on dire que c’était le but ?
Jason : Oui.
Jay : Combien de temps êtes-vous resté pour aider cette fois-ci ?
Jason : Je suis resté pour aider à nettoyer et pour les opérations de reconstruction pendant deux autres années.
Jay : Deux ans, OK. Et la population était-elle plus heureuse ou plus triste que quand vous êtes arrivé la première fois ?
Jason : Les deux. Il y a eu un grand nombre de décès après la guerre, et il n’y avait personne sur la planète qui n’ait pas connu de perte. Il y avait donc cette tristesse sous-jacente, et… comment se remet-on de ça ? Ça prend probablement une génération ou deux avant que de telles blessures se referment. Donc, il ne se passait pas un jour sans que les gens se voient rappeler ces pertes, même s’ils voyaient des choses nouvelles, reconstruites ou réparées, et se renouveler ou s’améliorer.
Mais il y avait aussi du bonheur et de la joie. Et on le ressentait, bien sûr. On l’a vu. On ne peut pas s’empêcher de compatir, moi en tout cas. Je sais que les soldats avec qui je travaillais dans mon unité étaient dans le même état d’esprit, et c’était un des facteurs déterminants pour nous : aider à améliorer ça, aider de quelque manière pour améliorer ça.
Jay : Avez-vous pu renouer des liens que vous aviez avant avec les autochtones
Jason : Non. Ils m’avaient mis à un nouveau poste, nouvelle région, nouvelles personnes. Les gens, quand on est arrivés au début, étaient ouverts, prévenants, attentionnés. Ils vous auraient donné leur chemise sans hésiter. Ils n’employaient aucun subterfuge. Quand je suis revenu, pour le processus de reconstruction, on était dans la realpolitik. En force… des coups bas, des coups politiques, des intrigues, et untel faisant ce sale coup à tel autre. Certaines des pires arnaques et coups politiques qu’on voit dans les grands médias aujourd’hui, c’est-ce qu’ils ont appris, malheureusement, et ça faisait partie du plan.
Jay : À la fin, quand vous êtes parti de cette Planète Deux après la reconstruction, avez-vous pensé que c’était une bonne chose que vous ayez participé ?
Jason : J’étais heureux de les avoir aidé à reconstruire une série de choses qu’ils avaient perdues. J’ai ressenti la perte, à la vue de toute cette realpolitik, la voir en action, la voir naître, la voir monter en puissance et se saisir de tous leurs dirigeants. Alors qu’avant, ils collaboraient sans aucune pensée ou inquiétude de remboursement. Ce n’était pas comme ça avant.
Jay : Tout venait d’en haut ?
Jason : Oui. Et voir tout ça, c’était décevant.
Jay : Les indigènes se sont-ils tournés contre vous ?
Jason : Non, pas du tout. Quand on est retournés les aider à reconstruire, il y avait des unités qui se dédiaient spécialement à aller contrôler certaines technologies laissées sur les champs de bataille d’un côté à l’autre de la planète. Leur job consistait non seulement à ramasser les extraterrestres morts, mais aussi les humains morts, ou les humanoïdes, ou au moins à repérer leur emplacement, pour que les familles, si elles survivaient, sachent où aller chercher les dépouilles.
Le boulot consistait aussi à collecter les technologies qui avaient été laissées éparpillées partout d’un coin à l’autre de la planète. Le marché noir des technologies était énorme : les technologies aliens, la vie biologique alien. Et le gouvernement planétaire était très soucieux de toutes les collecter et de les avoir sous contrôle.
Les gens qui étaient toujours là, vu qu’ils avaient développé un monde sous-terrain florissant… disons un milieu criminel, un marché noir pour ces articles, les gens avec qui on traitait voulaient vraiment s’assurer qu’ils ne prennent pas le contrôle.
Jay : Ces indigènes avaient avant un système de troc, mais ils avaient développé là un marché noir. Je suppose que ça indique que l’économie s’intensifie.
Jason : L’économie s’intensifie et s’élargit. L’économie de l’offre et de la demande qu’ils ont mise en place se basait sur la fabrication de biens et sur la fabrication dans une économie fondée sur une monnaie fiduciaire, où vous travaillez, faites de l’argent et achetez des choses. Travail, argent, achats. Et si vous ne pouvez rien acheter ? Ou si ce que vous voulez n’est pas disponible ?
Maintenant, on leur a ouvert les yeux : « Que sont ces choses extraterrestres ? À quoi peuvent-elles nous servir ? On peut peut-être les bricoler. » Et c’était la base du marché noir et de ce qu’ils voulaient faire. Je soupçonne que ces corporations extérieures à cette planète étaient très intéressées par l’obtention de réserves biologiques supplémentaires, et par les technologies extraterrestres. On a mis en boîte des tonnes d'échantillons biologiques aliens, et des technologies extraterrestres, pour les expédier... soi-disant vers des bases de recherche sur Mars. Mais ce n’était pas le seul endroit. Et je soupçonne qu’il y avait aussi ces corporations-là, probablement de la Terre et/ou de Mars.
Jay : Avez-vous suivi un entraînement spécial avant d’aller sur ces planètes pour vous y intégrer mieux ?
Jason : Oui. Une partie de la formation qu’on a suivie avant d’y aller comprenait de passer énormément de temps dans des sièges d’éducation neurale, où on nous téléchargeait la langue. On nous téléchargeait ce qu’ils appellent le module. Il comprenait les renseignements qu’ils étaient disposés à partager avec nous sur la civilisation, la population, et ce téléchargement neural incluait des choses qu’on vivrait ou qui étaient régionales, culturelles, des citations, des informations.
Jay : Les habits.
Jason : Oui. L’art également. Les règles, les nuances de ce qu’ils savaient. Mais d’où tenaient-ils ces informations ? Je soupçonne qu’ils les tenaient des Dracos, qui étaient là depuis longtemps, qui devaient avoir des indics, au moins, pour avoir collecté ces informations.
Jay : On sait que la Cabale ne se fie pas aux Allemands de Mars, et qu’eux-mêmes ne se fient pas à la Cabale. Leur alliance est fragile, c’est clair. Y a-t-il une possibilité de guerre entre les deux ?
Jason : Oui. Et le fait que les Allemands de Mars appellent toujours la Cabale terrestre les « aristos de merde de la Terre » est bien suffisant. Les protocoles empêchant l’utilisation de troupes terrestres contre la Terre… j’espère vraiment que ça n’arrivera jamais. Mais je peux vous dire que le blocus empêchant le passage de vaisseaux dans notre système solaire, au moins dans un futur proche, décide quoi, où et comment les choses arriveront, et empêcherait tout un groupe de leur flotte d’entrer et d’y prendre part après l’événement ou les changements auxquels on s’attend à un moment au cours de la prochaine décennie.
Qui sait ? Que se passera-t-il alors ? L’humanité sera-t-elle unie ? Le fait qu’une civilisation dissidente vive sur Mars aura-t-il une importance ? Je ne sais pas. Ce sont des questions qu’on doit aborder. Je soupçonne qu’il se passe probablement beaucoup de choses maintenant. L’animosité entre eux a toujours été à peine contenue, car l’un croit que l’autre lui est inférieur ou indigne de lui. Et donc, ces batailles qui sont en cours, opposent-elles le PSS de la Terre et les Allemands de Mars, ou des factions allemandes ? Car tous les Allemands de Mars n’en veulent pas à la Terre. Mon ami Johan en est un bon exemple, et j’en connais d’autres. D’accord, ce n’était qu’un mince pourcentage dans leur armée, mais ils existent. On ne peut pas tous les juger comme ça.
Jay : On doit faire attention car tout n’est pas blanc ou noir.
Jason : Exactement.
Jay : On peut facilement penser comme ça. Mais ce n’est pas bien.
Jason : Non, pas du tout.
Jay : Quelqu’un veille-t-il sur vous ?
Jason : Je sais que le Créateur veille sur moi à tout instant. Une partie de ma mission consiste à vivre les choses que je vis et à raconter les histoires de ceux ayant fait le sacrifice ultime, et de ceux qui sont revenus mais qui ne se souviennent pas. Et c’est ma mission maintenant, une partie de ce pour quoi je suis ici.
Jay : Jason, c’était un plaisir de vous recevoir. Merci.
Jason : Merci de me recevoir. C’est la divulgation qui compte.
A suivre : https://essania.actifforum.com/t7309-jason-rice-11-le-long-voyage-de-retour
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