J'ai eu l'occasion et, à la demande de Régis que je salue, je vous livre mon commentaire :
Je ne suis pas un spécialiste de la procédure disciplinaire, en revanche, je puis vous dire que l’avocat de M. Dieudonné utilise des méthodes tout à fait contraires, non seulement aux principes qui régissent la profession, mais aussi au droit.
J’ai entendu certains propos parfaitement hors sujet sur, notamment, « la feuille de présence de l’assemblée », qui n’a rien à voir avec un conseil de discipline en formation plénière.
Il a aussi été dit que « si le conseil de discipline ne juge pas dans les huit mois, cela équivaut à une relaxe civile » … hum hum, pas tout à fait : le délai peut être prorogé de quatre mois et si ce délai est dépassé, l’auteur de la poursuite peut directement saisir la Cour d’Appel.
Si toutes les atteintes au droit que l’avocat dénonce étaient avérées - et je ne suis pas en mesure de me prononcer sur ce point – il n’y a qu’une façon de le faire valoir : s’expliquer sereinement devant la juridiction disciplinaire.
La mascarade -avec voie de fait- à laquelle il s’est prêté est indigne de la profession et de la justice. La procédure est faite pour garantir les droits de tous et notamment ceux de la défense -ici les siens- encore faut-il la respecter et ne pas essayer de passer en force.
Tout ceci n’est que du mauvais cinéma, de la communication fétide pour, justement, diffuser ces images sur le net et se faire applaudir par les braves gens qui, ne connaissant pas le fonctionnement de la justice, vont trouver que ces pauvres gens sont des victimes d’une horrible machine. Guignol et Gnafron bastonnant le gendarme font toujours rire. La justice est surtout spectaculaire dans les séries américaines ; en la forme, la réalité est plus terne.
Je n’imagine pas que cet avocat ignore à ce point les règles de droit ; je ne peux que supposer que s’il enfreint autant de règles, c’est qu’il sait que même la Cour d’Appel ne pourra qu’être sévère au regard des faits qui lui sont reprochés (et que j’ignore).
Quand on est victime du conseil de l’Ordre, on se défend selon les règles, même et surtout, si l’on pense qu’il y a une cabale. Puis on va devant la Cour qui se fera un plaisir d’allumer ledit conseil, s’il a fraudé (qu’il est doux pour un juge d’allumer des avocats ;o). Ensuite, on peut faire toute la communication que l’on veut, on est crédible et légitime.
Pas en utilisant des méthodes d’intimidation comme on le voit sur cette vidéo.
Le passage en force n’est pas une solution. Parfois il offre une certaine efficacité à court terme, jamais à long terme.
Dire que je viens de rédiger une chronique sur la non-violence et me voilà à commenter une attitude d’une stupide et contre productive violence !
Fraternelles salutations.