En Chine, les autorités renforcent les contrôles sur les zones tibétaines
Selon le journal Xi Zang Ribao ("Le Quotidien du Tibet"), des responsables de la "Région autonome" tibétaine ont appelé "le Parti communiste, le gouvernement, l'armée et le public à se mobiliser", afin "d'écraser fermement la sauvage agression de la clique du dalaï-lama". "Il faut, conclut l'article, vaincre le séparatisme et maintenir la stabilité."
Dans les zones tibétaines, le niveau de contrôle exercé par la police et les forces paramilitaires de la Police armée populaire (PAP) a été renforcé. Les forces de l'ordre ont été déployées principalement à Lhassa, à Xiahe (Gansu) - où se situe le grand monastère de Labrang, qui avait été le théâtre de manifestations en mars 2008 -, à Tongren, dans la province du Qinghai, et enfin à Litang, au Sichuan.
C'est dans cette dernière ville que vient d'avoir lieu la manifestation la plus significative depuis les troubles du printemps 2008 : dimanche 15 février, un moine du nom de Lobsang Lhundup, 37 ans, a été arrêté après avoir crié des slogans en faveur du dalaï-lama.
Selon l'organisation Free Tibet et le Tibetan Centre for Human Rights and Democracy (TCHRD), basé à Dharamsala, en Inde, 300 personnes se sont rassemblées le lendemain dans le centre de Litang pour exiger la libération du moine. Des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre, qui ont dispersé la manifestation à coups de bâton et de crosse de fusil. Selon ces mêmes sources, une vingtaine de manifestants ont été arrêtés.
"LE DOIGT SUR LA DÉTENTE"
Que ce soit au Tibet ou dans les districts et "préfectures autonomes" tibétaines des provinces avoisinantes, l'ambiance est morose, rapportent des voyageurs ou des habitants. La population semble bien décidée à boycotter les festivités du nouvel an tibétain (Losar), qui ont débuté mercredi 18 février. Les Tibétains veulent faire de ce boycottage un exemple, afin de marquer leur hostilité au pouvoir et de protester contre la répression qui s'est abattue sur ces régions depuis les événements de 2008.
Les mesures prises à l'approche de l'anniversaire qui marque la fuite en exil du dalaï-lama trahissent la préoccupation des autorités. De passage en Allemagne, le chef de l'Eglise tibétaine avait déclaré : "La situation est si tendue que les militaires chinois ont le doigt sur la détente quand ils portent leurs armes. Aussi longtemps qu'il y aura présence militaire chinoise, il y a aura tension."