Oser la lumière

La semaine dernière, j'ai appris le décès d'une belle-soeur, la femme de mon frère aîné... et je me suis donc rendu sur place, dans le Var, comme poussé par une force évidente. Cette force, c'est surtout cette conscience qui nous rappelle qu'une âme qui quitte ce monde découvre un nouveau cadeau de la vie.

Une fois sur place, je me doutais bien que l'âme de ma belle soeur devait être dans les parages et qu'il me suffisait de l'appeller par la pensée pour l'attirer à moi. Cela n'a d'ailleurs pas été long, l'instant est venu où j'ai ressenti sa présence. Je ne la voyais pas mais je sentais son énergie se déplaçant sur ma droite. Comme j'étais seul dans l'endroit où j'étais à ce moment-là, je me suis mis à lui parler... Je lui ai d'abord fait remarquer que dans sa situation, il devait lui être facile de lire dans mes pensées, de voir mon "expérience" et d'en espérer un bon résultat.

Autrement dit, je lui expliquais qu'ayant une vision de la mort totalement différente de celles de la plupart des gens concernés par cet enterrement, je pouvais sans doute leur montrer une autre façon de vivre un tel événement. Que j'allais donc parler à son mari (mon frère aîné) en privé, ainsi qu'à leur fils et à leur fille (neveu et nièce).

J'ai senti à ce moment-là que l'âme de ma belle-soeur se réjouissait de cette opportunité de pouvoir communiquer quelque chose de positif à ce foyer qu'elle a tant aimé et qu'elle doit quitter. J'ai alors ouvert mon coeur pour deviner quel pouvait être ce message. Les mots "je vais bien", "je suis en paix", "je ne souffre plus" résonnaient en moi comme des évidences. Puis une scène... mon frère et son fils étaient venus dans sa chambre la veille de sa mort... et à un moment donné, elle leur avait demandé sèchement de partir. Mais dans cette scène, je voyais dans la pièce d'autres personnes... c'était des personnes de sa famille décédés avant elle et qui venaient - je m'en suis bien douté - la préparer au grand départ. Une forte intuition m'a alors traversé, me faisant comprendre qu'ils lui avait demandé de faire partir mon frère et son fils car leur état de tristesse pouvait compliquer les choses. J'ai alors pensé à l'effet des formes-pensées négatives qui, effectivement, peuvent contrarier certains événements.

Ensuite, j'ai eu une réflexion sur moi-même dans le sens où je me demandais comment j'allais m'y prendre pour expliquer tout cela à mon frère et ses enfants ? Comment le recevront-ils ? etc..., ... ... jusqu'à ce que mon coeur m'inspire de faire confiance à l'intelligence divine et l'amour qui est en soi. L'occasion se présenterait comme elle se doit et je m'y adapterais.

Et c'est bien ainsi qu'il en a été. Au départ, j'avais pensé que j'allais leur parler au même moment ensemble et la Vie en a décidé autrement. Ce fut d'abord mon frère puis mon neveu. Curieusement, ma nièce n'a assisté qu'aux dernières paroles adressées à son frère mais le fait de voir celui-ci appaisé à ce point avait suffit pour l'appaiser elle-même.

Lorsque je leur avait parlé chacun, individuellement, j'ai remarqué que c'est surtout de leur déclarer ce qui suit qui a eu un effet magique : "Elle est prête à suivre sa famille de l'autre côté du voile, mais elle voit et ressent votre peine. Elle voudrait être sûre que vous allez reprendre le dessus avant de partir, sinon elle voudra rester un peu plus longtemps pour essayer de vous aider à vous redresser."

A ces mots-là, j'ai de suite vu, aussi bien chez l'un que chez l'autre, leur visage s'éclairer comme un soleil. J'ai assisté à une libérance d'une douleur qu'on s'imagine forcément. J'ai entendu mon neveu me dire sincèrement merci... merci pour cette boule qui vient de disparaître complètement. Quelque part, en acceptant de "libérer" sa mère, il se libérait lui-même.

Ce fut vraiment ma récompense à ce moment-là. Ca marche ! Et l'enterrement qui a suivi a pris une tout autre dimension car, je l'ai remarqué à mesure, le fait que mon frère et ses enfants étaient soudain en paix et pleinement versés dans leur coeur, cela a eu une influence sur toutes les autres personnes présentes à l'enterrement. Le reste de la journée, tout le monde est resté groupé et il y a eu beaucoup de tendressé mêlé d'humour et de rires, ce qui a transformé cette journée en autre chose que ce qu'elle aurait pu être.

Tout en vivant cela, avec le recul de ma conscience, je m'émerveillais du pouvoir de l'amour, car il permet d'apporter la lumière dans l'esprit de ceux qui se sentent un moment prisonniers des ténèbres. La joie éprouvée par ceux qui sortent enfin des ténèbres, c'est là le véritable cadeau offert à celui qui a porté la lumière.

Par ailleurs, il y a cette réjouissance d'avoir osé, durant un instant, ne pas être comme tout le monde. Oh, non pas dans le but de se faire remarquer, mais simplement pour donner l'exemple d'une autre façon d'appréhender les choses. Ce jour là, j'ai eu l'impression de donner le diapason d'une façon d'être à un groupe de personnes, et celles-ci ont facilement opté pour cette vibration, cette fréquence, plutôt que celle sur laquelle ils s'étaient déjà tous programmé à l'avance.

Je les ai d'ailleurs vu s'étonner à mesure, lorsqu'ils découvraient soudain mon frère et mon neveu complètement transcendés. L'instant d'avant, c'était deux personnes complètement effondrées et l'instant d'après, elles revenaient transfigurées, le sourire au visage, le visage appaisé. Mais chacun ne s'est pas trop posé de question, préférant après tout cette option, et ils s'y sont vite calqués.

Bref, je tenais à vous parler de ce propre vécu car je sais qu'un certain nombre d'entre vous pouvez très bien, un jour ou l'autre, vous retrouver dans cette même situation : le décès et l'enterrement d'un proche. Avec tout ce que vous savez déjà, n'hésitez pas à créer un miracle, vous en êtes capables, croyez-moi, il faut simplement oser le faire !

Pour conclure, une fois rentré en Ardèche, j'ai pu commencer à lire "François des Oiseaux"... et voilà que je tombe sur des phrases qui me vont tout droit au coeur :

"Je ne sais pas si nous avons compris, Frate... Regarde-nous tous... Il s'en va Le rejoindre et nous pleurons ! Moi la première... Toute notre vie, nous avons prêché la joie à ceux qui nous écoutaient. Nous n'avons cessé d'appeler les portes de l'Eternité, nous les avons chantées mille fois et regarde-nous... Nous voilà presque comme des orphelins meurtris alors que le meilleur d'entre nous s'apprête à rencontrer le Soleil. Le plus petit des mécréants ne fait guère pire."

C'est bel et bien un point de vue semblable qui a guidé ma conduite durant cette histoire...

Je suis heureux de l'avoir partagé avec vous

TRES TRES JOLI PARTAGE REGIS
ET TRES RICHE EN ENSEIGNEMENT
BRAVO ET MERCI :adamdieu:
PAIX ET LUMIERES :soleil02:

Lorsque papa est parti de son cancer, le samedi apres midi , une des infirmieres me disait qu’il ne passerait surement pas le week end.
Apres avoir passé a tour de role en fonction de l’envie de chacun, une nuit a ses cotés a l’hopital, et fort de cette information, je pensais qu’il valait mieux le laisser seul au seuil de la mort, surtout que ma mere est un peu « vampirisante » par rapport a la souffrance. De plus mon père est un solitaire et je pensais que je pourrais l’aider autrement qu’en étant pres de lui physiquement
Nous decidames d’un commun accord de le laisser seul cette nuit la ; et cela m’arrangait, il était dans le coma et le voir dans cet état était pour moi une torture. Papa decedait a 1h le dimanche matin.

Quelques temps plus tard je racontait l’evenement a une amie qui me dit d’un ton tres affirmatif et exclamatif
« lorsque maman est morte je suis resté avec elle jusqu’au bout ! » je vous passe toutes les certainement bonnes raisons qui appuyaient sa conduite a l’égard de sa mère.
Inutile de dire que je me suis senti bien mal avec cette affirmation… pourquoi l’avoir laissé alors qu’il n’en avait plus pour tres longtemps, une soirée c’était si peu… puis je me suis dit que c’était fait et que je continuais a penser a lui et que cela n’avait plus d’importance.

Ce que tu rapportes régis me fait penser au final qu’il n’y a pas de bon ou mauvais comportement.
vu comment nous connaissions notre père, nous avions fait ce choix et c’est ainsi. Meme si dans un super mega lire il est ecrit le contraire. ( je ne parle pas du passage cité bien sur)
Et le passage que tu rapportes de francois des oiseaux me rappelle qu’au final, ce n’est pas sa mort que j’avais pleuré, mais sa souffrance.

vincent

Bravo! Mon Cher frère de Lumière.

Tu étais vraiment centré et ton essence divine avec toi, avez trouver les mots juste pour ton frère et ton neveu. Et ta belle-soeur fut elle aussi recevoir ton amour en la rassurant, maintenant elle peut passer à d'autres enseignements.

Comme tu dis c'est magique et de s'apercevoir que ça ne prend que quelques mots dit avec le coeur et son essence divine nous souffle ces mots pleins d'amour et de compassions.

Tu as écouté cette force d'amour en toi et as réagi avec tes convictions profonde. Ces personnes se rappelleront toujours et quand elles vivront une situation de ce genre, elles se rappelleront de cette expérience pour qu'elles-mêmes trouvent les mots en elles pour rassurer et consoler que toute personne qui quitte ce monde pour un autre se retrouveront un jour tous unis .

Avec tout mon Amour et mon admiration pour ton dévouement pour tous et chacun.

:soleil02: Flot-Rah : Régis Violette

C'est une très belle histoire que tu nous racontes là ! merci et bravo !

Il y a mois d'un an une amie de la famille est decedée et nous avons assisté à l'enterrement mon ami et moi. Il a ressenti sa présence à l'église et a entendu les mêmes mots de sa part.
Puis lorsque nous nous sommes retrouvés au cimetière il a pu la voir, une partie d'elle, au dessus de son cercueil. Il l'a vu resplandissante et pleine de lumière, heureuse de l'amour qu'elle pouvait percevoir de tous, et elle lui repetait ces mots encore et toujours.
Et comme pour ton histoire, ces mots ont permis à tous les proches de la famille de se sentir en paix et de vivre cet enterrement avec moins de douleur.

Merci de tout coeur pour ce beau témoignage Régis !

J'ai moi-même eu la chance de rêver de ma tante, la nuit suivant son décès : elle était assise, resplendissante, toute de jaune vêtue, sur le lit où reposait son corps mort et criait à tous ceux qui étaient dans la chambre mortuaire : "mais allez -vous enfin arrêter de gémir ? Je suis bien maintenant, regardez-moi, je suis en forme et bien vivante !". J'ai raconté ça à ma mère, sa soeur, le lendemain et je sais que ça l'a soulagée, quelque part...
Et je l'ai vue aussi, le jour de l'enterrement, assise sur son cercueil, très souriante, elle battait la mesure de la musique qui se jouait dans l'église... C'était très beau à voir !
Même quand on croit à la survie de l'âme (ce qui était le cas dans ma famille), ces moments sont très douloureux et c'est dur de se raisonner même si on sait qu'en agissant ainsi, on retient la personne décédée au lieu de l'aider à "s'envoler"...