Billet d'humeur d'Anne Givaudan
02-02-2011 20:03
En ce début d'année nous ne savons s'il est bon de se réjouir ou au contraire de craindre ce qui se passe en ce moment au Moyen Orient.
La Tunisie est en état d'ébullition et nous ne pouvons qu'être d'accord sur les revendications de sa population. La planète a bien assez de ressources pour que chacun sur Terre puisse avoir une vie décente. Nous rentrons du Burkina ou les villages sans eau et sans électricité sont la preuve flagrante d'une gestion erronée du patrimoine humain. Que l'on cesse de nous parler de restrictions prônées uniquement par ceux qui n'en connaissent que le nom.
Les Tunisiens donnent le ton et revendiquent des droits évidents et comme une traînée de poudre, ils vont toucher tous les pays environnants. Qui ne souhaite vivre de son travail et nourrir sa famille sans avoir à faire de multiples petits boulots annexes ?
Pourtant ces mouvements me laissent sceptique : Qui est derrière cette révolution ? Y a-t-il des intérêts bien au-delà des revendications actuelles ?
Cela n'est pas nouveau dans l'histoire. Les nombreuses révolutions ont rarement atteint leur but. Elles ont permis à certains d'être "calife à la place du calife" et ont servi avant tout les véritables instigateurs de ces mouvements.
Pour être plus claire, il est facile de se servir des mouvements populaires et de laisser monter la pression puis de venir en sauveurs en mettant main mise sur le pays.
Je ne veux pas être pessimiste mais je souhaite de tout cœur que nos frères et sœurs de Tunisie et de tout le Moyen Orient soient assez visionnaires pour ne pas se laisser manipuler par ceux que l'on ne voit jamais mais qui pensent encore contrôler le monde.
Qu'ils ne se laissent pas berner par des promesses illusoires mais que la violence ne soit pas un moyen de passer à une autre étape, car c'est là que les attendent ceux que l'on nomme dans les milieux avertis "les charognards".
Accordons tout notre soutien à cette vague de fond afin qu'elle profite réellement à ceux qui ont décidé de reprendre leur vie en main et non à ceux qui ont toujours su profiter du travail et des difficultés des "autres".