Pour essayer de donner une idée du livre sans, bien évidemment, en livrer le contenu, ni citer de passages, voici un thème parmi d'autres, particulièrement intéressant, abordé dans le quatrième chapitre sur la différence entre conscience pure et conscience conditionnée.
Je passe rapidement le début ou l'auteur illustre le thème par une expérience personnelle très cocasse que l'on a tous connu un jour : la vessie pleine dans un moment ou notre occupation rend impossible le fait d'aller se soulager aux toilettes. L'attention devenant alors si conditionnée par l'idée de soulagement qu'elle prend une place importante dans l'esprit, occultant le reste, voilant même l'occupation qui, elle-même, nous empêche d'aller nous soulager.
Plus sérieusement, Mingyour poursuit en recourant à une analogie mieux choisie qui compare notre nature fondamentale au soleil. Celui-ci brille toujours même s'il est voilé par les nuages et c'est parce qu'il brille et les éclairent de ses rayons que nous apercevons ces nuages. De la même façon, la conscience pure éclaire toujours notre conscience conditionnée, lui permettant de distinguer toutes choses y comprit celles qui l'obscurcisse.
Elle est comparable à une boule de cristal incolore capable de refléter n'importe quoi - le monde, les oiseaux, les fleurs, les villes, les hommes, etc... - mais ceux-ci ne sont que des reflets, ils n'existent pas réellement à l'intérieur de la boule. Or, si on imagine envelopper la boule de cristal avec un morceau de tissu coloré, tout ce qu'on y observait - les oiseaux, les fleurs, etc... - deviendrai voilé par la couleur. C'est ainsi que l'on peut expliquer la conscience conditionnée, un point de vue coloré par l'ignorance, le désir, l'aversion, etc...
La conscience pure, tout comme le cristal, est toujours claire et capable de refléter n'importe quoi, y comprit donc les choses fausses à son sujet. Nous pouvons leur échapper, les supprimer et les remplacer par autre chose mais cela restera toujours des voiles qui obscurcissent de pâles reflets, un peu comme des nuages cachent d'autres nuages.
La cessation est possible parce que le conscience sous-jacente demeure toujours présente et inconditionnée. En tournant alors notre attention vers l'intérieur, examinant les voiles qui nous troublent - ignorance, désir, aversion, etc... - on peut observer en eux des expressions de la conscience elle-même et mieux appréhender notre nature fondamentale.
Ainsi par des mots simples et des analogies habilement choisies Mingyour Rinpoché arrive à nous transmettre des enseignements parfois complexes qui pourraient être mal interprétés, voir conceptualisés, sans son éclairage subtile et accessible à tous.
Le bonheur de la sagesse, un livre remarquable à recommander à toute personne qui se cherche un soleil dans ce monde nuageux parfois newageux...