Il est difficile avec les documents actuellement à notre disposition, de saisir l’importance de Thot-Hermès pour les Egyptiens.
Fabre d’Olivet, sans doute inspiré et initié par Delisles de Sales dont il reçut un enseignement secret issu d’une secte d’Illuminés pythagoriciens de la vallée du Rhin, nous précise que l’Egypte fut le lieu sacré de la Tradition après le déclin de la race Atlante.
Elle fut, pendant longtemps la terre qui abrita les Dieux, mais livrée à elle-même après leur départ, elle fut soucieuse de protéger la Science qu’il lui léguèrent.
Pour cette raison majeure, Thot-hermès eut une place de choix, puisqu’il demeura le Dieu Initiateur.
On peut considérer qu’il n’y eut pas plusieurs personnages investis de cette fonction, mais un seul dont on garda le souvenir immortel.
L’hypothèse d’un seul Dieu présent tout au long de l’évolution de l’Egypte semble plausible.
Même si Thot-hermès quitta cette terre en un lointain passé, les Grands-Prêtres furent toujours en relation avec lui pa r l’intermédiaire de l’Oracle.
Galien lui-même, au IIè siècle, nous dit que les médecins de son temps venaient consulter près de Memphis les livres de Thot conservés dans un Sanctuaire, aujourd’hui disparu, où le Dieu était représenté dans la position du scribe assis, un papyrus déroulé sur ses genoux.
C’est sans doute ce papyrus qui servit de prétexte à la fameuse « Table d’Emeraude » dont il sera question dans un autre chapitre.
Non loin de là se trouvait l’Oracle du Dieu, qui enseignait les hommes.
On le voit, l’importance de ce personnage imprégna longtemps cette Terre, ce qui fit naître l’idée qu’il était immortel, donc toujours présent parmi les hommes.
Quand cette Civilisation commença à décliner, on lui prêta la paternité d’enfants qui ne correspondent en fait, qu’à des extensions idéologiques de lui-même, c'est-à-dire la survivance de sa pensée.
Des écrits aussi vieux que ceux de Manéthon confirment cette hypothèse, puisqu’il dit que Thot, le premier Hermès, avait inscrit sur des stèles les Principes des Sciences en langue et en caractères hiéroglyphiques.
Après le déluge, le Second Hermès, père de Tat, avait traduit cet enseignement en Grec.
Si l’on considère que ce fameux déluge est celui qui engloutit l’Atlantide, cela nous fait remonter à -10 000 ans avant J-C.
Je doute qu’à cette époque, le développement de la civilisation grecque ait permis une telle traduction.
Les Fils d’hermès ne seraient alors que des Ecoles de filiation directe qui transmettaient le Message du Maître, ce qui viendrait corroborer la légende ultérieure des milliers d’ouvrages qu’il aurait écrits, chose impossible à réaliser dans une vie humaine.
J’envisagerai plus loin ce point, lorsque j’aborderai l’Hermétisme Alexandrin.
Nous verrons alors que l’Histoire, outre la Mythologie, a créé une légende qui a complètement faussé les données.
Il est néanmoins important de retenir que, grâce à Thot-hermès, les Ecoles Traditionnelles, expression de la Tradition Universelle, ont été les héritières directes de l’Enseignement qui était dispensé d’abord en Egypte, puis en Grèce, pour venir enfin en Occident….
…Dans la proto-histoire égyptienne, les sages qui furent instruits directement par le Maître ont formé d’autres disciples, et ainsi de suite pour que le flambeau soit véhiculé de siècle en siècle.
Je crois que c’est en ce sens qu’il faut , comme je le disais plus haut, parler de véritables Fils de Thot-Hermès, ceux qui sont liés par la Quête Spirituelle.
En ce sens, considérons qu’il n’y a qu’un seul Thot-Hermès qui remplit sa mission de transmission de la Connaissance, à une époque où celle-ci semblait avoir disparu de la surface de la Terre.
Du reste, les dynasties égyptiennes ne furent réellement connues que par la chronologie de Manéthon, avec Ménès, le premier Pharaon.
Avant, nous ne pouvons historiquement qu’émettre des hypothèses, avec l’existence des Rois-faucons et des Nomes qui semblaient être des gouverneurs de province, plutôt que de véritables Monarques.
La politique de l’Egypte à cette époque, se rapprochait plus de la synarchie (à l’image de celle qu’instaura Ram), que de la Théocratie dépravée qui fit « la grandeur » des derniers Pharaons.
Découvrons maintenant un autre aspect de Thot-Hermès : le Magicien Thaumaturge.
Les Initiés ont toujours su distinguer les trois forme de pouvoir liés à la découverte de soi : la Thaumaturgie, la Magie, la Sorcellerie.
Je ne gloserai pas sur ces trois « disciplines », toutefois, dans l’intérêt du sujet exposé, il est judicieux d’expliciter sommairement ces trois points, malheureusement confondus dans le grand public et même chez certains ésotéristes.
Incontestablement, la plus haute science à laquelle peut prétendre un Initié est sans conteste la Thaumaturgie, celle qui permet d’obtenir grâce au Verbe Créateur, la création spontanée par l’utilisation de la Parole que certains disent perdue.
Le Thaumaturge est un faiseur de miracles, dans le sens où il parvient à être l’instrument du Créateur ou tout au moins à exprimer les potentialités divines en lui.
A titre d’exemple, disons que Jésus-Christ et Apollonius de Tyane sont les plus grands Thaumaturges manifestés sur Terre….
…La Thaumaturgie que prônait Thot-hermès met en présence l’aspect Divin qui est en chacun de nous, la Parcelle Divine qu’il faut exprimer pour que jaillisse la Lumière….
…Le Thaumaturge est un Mage accompli connaissant toutes les voies, et maîtrisant la matière par e Verbe, mais dans un but toujours juste, car il est l’expression de la nature Divine qui réside en lui.
Il agit ainsi dans différents univers, dont celui que nous nommons le monde des morts.
Thot-hermès est le Thaumaturge par excellence. Il est Maître de la Parole et de la Pensée.
La spéculation théologique en a fait la langue de Ptât et le cieur de Rê.
C’est pour cette raison qu’il est dit Dieu psychopompe, et que la Magie de ses mots en fait la plus grande aide dans la mort.
Avec le Dieu chien Anubis, Thot-Hermès entourait le mort avant qu’il ne passe dans le monde appelé Amenti.
L’Amenti est la façon dont les Egyptiens définissaient cet univers, et en fonction de leur théologie désignait l’Occident, le Couchant, et c’est là qu’on SITUAIT LES MORTS.
N’oublions jamais qu’il y a plusieurs sens d’interprétation dans les textes sacrés.
Pour les Egyptiens, l’Amenti était certainement ce qui correspondait au Paradis des Chrétiens.
En ce sens, Le Livre des Morts est à prendre au sens littéral, puisque le Couchant c’est la nuit, les ténèbres, le lieu infranchissable qu’on ne peut découvrir avec les yeux du corps.
Toutefois, l’ouest, le Couchant c’est aussi le lieu où se situait l’Atlantide, lieu de malheur , lieu de ténèbres, pour la Civilisation Atlante, qui fut détruite par un effroyable cataclysme et dont, des êtres comme Thot, furent les derniers représentants.
Extrait de "Thot-Hermès" - Les origines secrètes de l'humanité par Guillaume Delage.
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