quel est votre avis la-dessus
l'abstention de 50pcent des inscrits peut empêcher une élection d'être reconnue comme répondant au code électoral d'une démocratie. 50pcent d'abstention signifie que le quorum électoral n'est pas atteind ce qui annule les élections."
LE MATCH EST TRUQUÉ,VOUS JOUEZ QUAND MÊME?
+ D’où vient l’idée pour une telle mobilisation ?
Le paysage politique Français est intégralement verrouillé.
Derrière l’illusion du multipartisme, nous faisons face à une pensée unique à laquelle souscrivent la quasi-totalité des candidats à l’élection présidentielle. Cette idéologie, au pouvoir depuis plus de 40 ans, va à l’opposé des principes fondamentaux de notre nation, et de la civilisation.
Les différences entre les partis majoritaires ne sont que de degrés, non de nature. Tous défendent le capitalisme, le mondialisme, et l’idéologie moderne que nous combattons.
Nous ne pouvons pas cautionner ce système politique dévoyé, mais entendons plutôt le dynamiter ! Nous entrons alors en dissidence, c’est-à-dire dans un processus pré-révolutionnaire qui vise à délégitimer la domination oligarchique.
L’enjeu le plus central est donc, à mon sens, celui de la légitimité. C’est cette « guerre de légitimité » que nous entendons mener, tant sur le plan économique que sur le plan politique, et par laquelle nous cessons purement et simplement de participer au processus de domination que nous dénonçons. C’est une question de cohérence tactique, mais c’est aussi un positionnement moral.
+ Qu’est-ce que l’abstentionnisme peut changer ?
A très court terme, les chances de changements sont minces.
Mais semaines après semaines, mois après mois, l’apparente légitimité du pouvoir s’érode. Et de ce point de vue, l’abstention participe à dévoiler cette domination, à la faire apparaître pour ce qu’elle est, dans sa nudité abjecte débarrassée de ses oripeaux démocratiques. C’est là l’enjeu central : les « citoyens » ont pris l’habitude de nommer « république » un régime qui en est l’antithèse.
Brecht disait que « la provocation est une façon de remettre la réalité sur ses pieds », et l’abstention, d’une certaine façon, est une forme de provocation politique qui, en sortant des schémas de pensée imposés, court-circuite le processus de domination.
+ Vous êtes combien à vous abstenir de voter ?
L’abstention a atteint un niveau historique en France, signifiant ainsi à ceux qui en doutaient la profonde crise dans laquelle s’enfoncent ces institutions, dans lesquelles plus personne ne croit.
Voici quelque chiffres qui parlent d’eux-même : aux élections européennes de 2009, l’abstention fut de 59,4% ; aux élections régionales de 2010, elle fut de 53,7% ; et aux élections cantonales de 2011, elle fut de 56%.
Le cas de l’élection présidentielle est cependant particulier, la mobilisation électorale y étant généralement élevée. Mais le plus important n’est pas tant le taux de cette abstention, que les motivations qui la sous-tendent. L’abstention est généralement associé à un désintérêt pour les questions politiques. Par notre action, nous entendons au contraire mettre en avant un véritable positionnement politique dissident, revendiqué et cohérent.
+ Quelle est l’alternative proposez-vous au vote et au système actuel ?
Diverses solutions sont avancées pour en finir avec cette domination.
La question fondamentale, à mes yeux, est institutionnelle : c’est le mode de gouvernement en lui-même qui doit être repensé. Nous défendons ainsi la reconnaissance du vote blanc, du référendum d’initiative populaire, et la réalisation d’une véritable démocratie à l’échelon local (communal ou cantonal) sur le modèle suisse par exemple. Le processus électif en lui-même doit être remis en cause : pourquoi les citoyens devraient-ils élirent des représentants pour plusieurs années, sans les connaître, ni avoir de quelconques outils pour vérifier la réalisation de leurs promesses, et les révoquer en cas d’échec ?
Sur ce point, je partage les idées que développe brillamment Etienne Chouard sur le tirage au sort (également désigné sous le terme de « clérocratie »). C’est un système de désignation de représentants selon les principes inspirés de la démocratie athénienne, et qui me semble être une alternative particulièrement intéressante à l’élection, puisqu’il constitue un rempart institutionnalisé contre toute dérive oligarchique.
+ Si vous étiez élu président demain, quel seraient les premiers trois changements que vous entreprendriez ?
Par définition, le système politique Français est verrouillé. Il serait absolument illusoire de croire qu’une quelconque alternative pourrait émaner « légalement » de ce système, en particulier via l’élection présidentielle.
Mais si je devais entreprendre trois changement majeurs et immédiats, ils seraient tous subordonnés à l’exigence d’un retour à une souveraineté Française intégrale : sur le plan politique, par la sortie de l’Union Européenne (application de l’article 50 du Traité de Lisbonne) et de l’euro ; sur le plan économique, par l’abrogation de la Loi du 3 Janvier 1973 relative à la création monétaire (reprise maintenant dans le Traité de Maastricht, article 104 ; et dans le Traité de Lisbonne, article 123) ; et sur le plan militaire, par le retrait de la France de l’OTAN, et donc du commandement intégré de cette organisation (ce qui impliquerait de fait la fin de l’ensemble de nos opérations extérieures sous mandat de l’OTAN, notamment en Afghanistan).
+ Est-ce que vous préparez des actions pour partager vous idées et pour inciter les gens à ne pas voter ?
Notre campagne « Abstention 2012 » vise précisément à soutenir cet élan abstentionniste, et à en diffuser les principes sur internet comme sur le terrain.
Plusieurs idées sont discutées, tel que l’occupation simultanée de bureaux de vote (qui serait tout à fait légale), l’organisation d’une votation populaire pour une assemblée constituante (référendum auto-organisé), ou encore le lancement le jour des différents scrutins de BankRun ciblés sur plusieurs institutions bancaires impliquées dans la crise que nous subissons (un BankRun est mouvement massif de citoyens retirant de la monnaie aux distributeurs un même jour, créant ainsi un effet boule de neige susceptible de priver l’institution financière de liquidités).
Cette dernière idée permet, selon moi, de mettre en lumière le cœur de la domination : la Banque, et d’attirer ainsi l’attention sur ce pouvoir financier tentaculaire et transnational, dont le milieu politico-médiatique n’est en réalité qu’une excroissance…
Entretien réalisé par Jéléna Prtoric,
Etudiante en Journalisme – Science-Po Paris
Vincent Vauclin - http://la-dissidence.org