Des agents chinois recueillent clandestinement des échantillons de sang, d’urine et des cheveux du dalaï lama et explorent la possibilité de lui nuire en utilisant des substances toxiques, affirme le gouvernement tibétain en exil en Inde.
Le Kashag - gouvernement tibétain en exil dont le siège est à Dharamshala, dans le nord de l’Inde - a affirmé que les services secrets chinois «élaboraient des plans concrets pour nuire à Sa Sainteté (le dalaï lama) en recourant à des agents bien entraînés, notamment des femmes».
«Les services de renseignement chinois ont accentué leurs efforts clandestins visant à récolter des informations sur l’état de santé» du dalaï lama et «à recueillir des échantillons de sang, d’urine et des cheveux» du chef spirituel des bouddhistes tibétains, a indiqué le gouvernement en exil.
«On a appris également qu’ils explorent la possibilité de lui causer du tort en utilisant des drogues ultra-modernes et très sophistiquées et des substances chimiques toxiques», a déclaré Dongchung Ngodup, «ministre de la Sécurité» du gouvernement en exil. Il a indiqué que ces informations provenaient de sources à l’intérieur du Tibet.
«Nous avons notre propre réseau de renseignement au Tibet et recevons ces informations de nos sources là-bas», a-t-il dit.
Des responsables tibétains en exil ont rencontré récemment des responsables des services de renseignement indiens pour faire le point sur les mesures de sécurité concernant le dalaï lama.
Auparavant en mai, le dalaï lama avait fait état dans une interview au Sunday Telegraph d’un complot visant à l’assassiner, en recourant à des femmes tibétaines se faisant passer pour des fidèles recherchant sa bénédiction.
Le dalaï lama avait déclaré au journal britannique qu’il avait été prévenu que ces femmes porteraient des écharpes empoisonnées et que leur chevelure serait aussi empoisonnée. «Elles étaient censées rechercher ma bénédiction et un contact avec ma main», avait-il expliqué. Mais comme il n’a pas été possible de vérifier ces informations en procédant à des recoupements, «je ne sais pas», avait-il cependant ajouté.
Pékin avait accusé le dalaï lama de «répandre de fausses informations».
De nombreux Tibétains affirment être l’objet au Tibet de persécutions pour des raisons politiques et religieuses, ce que les autorités chinoises démentent. Le sentiment de désespoir dans un contexte de répression serait à l’origine de la vague d’immolations par le feu qui sévit depuis plusieurs mois en Chine dans des régions où vivent des populations tibétaines.