La prière bouddhique
Dans le bouddhisme theravāda ou le bouddhisme Zen, les moines ne prient pas car la prière n'a pas de sens en raison de l'impersonnalité des êtres, hors d'une pratique de dévotion laissée au commun du peuple. L'attachement aux rites ou la croyance aux effets de la prière (silavrata-paramarsa) fait d'ailleurs partie des dix liens qu'il faut briser pour parvenir à l'Eveil. Selon S. N. Goenka : « Il n'est pas correct de prier le Bouddha pour lui adresser une demande, ce n'est pas dans son enseignement. Un être libéré ne fait que montrer le chemin, c'est à vous de faire les efforts nécessaires pour atteindre le but final. . Plusieurs textes indiquent l'inutilité des prières.
Dans le bouddhisme tibétain, la prière est un accompagnement des pratiques comme la méditation ou les enseignements. Elle est parlée ou chantée et permet d'avoir une intention altruiste et de se concentrer sur un but : l'éveil. Pour prendre refuge, on commence en ces termes : "En le Bouddha, le Dharma et la Sangha, je prends refuge jusqu'à l'éveil", ce qui signifie que l'on va vers le Bouddha, son enseignement, et la communauté bouddhique. Ensuite on remercie d'autres personnages importants du bouddhisme pour leur apport au monde. On peut aussi prier lors des repas pour remercier les bouddhas et les circonstances d'avoir à manger.
QUI PRIE-T-ON ?
Le bouddhisme n’étant pas une religion théiste, le bouddhiste ne prie pas un Dieu ou une entité extérieure, considérant qu’il a en lui-même la nature de Bouddha que son chemin spirituel va l’amener à réaliser.
Mais comme nous vivons dans un monde relatif, dans certaines méditations, nous avons besoin de supports sur la voie et nous faisons des prières pour évoluer.
1-aux trois joyaux : le bouddha, le dharma et la sangha ;
2-aux archétypes des qualités que nous voulons développer que nous appelons Ydams ou déités. Par exemple Tchenrézi pour la compassion ;
3-à notre ou nos guides spirituels issus d’une lignée authentique ininterrompue depuis le bouddha historique Shakyamouni. Dans le Vajrayana, le maître est source de bénédiction et d’influence spirituelle.
Ces trois supports sont pour nous à l’origine de tous les accomplissements
COMMENT PRIE-T-ON ?
De quatre façons interdépendantes :
1-De façon extérieure : Comme dans beaucoup de religions et traditions, en joignant les mains au niveau du cœur(siège de l’esprit) et en chantant ou récitant un texte.
2-De façon intérieure : nous prions avec concentration, dévotion et avec un regard pur.
3-De façon secrète : en nous libérant de la triplicité, c’est à dire le sujet qui prie, l’objet que l’on prie et l’action même de prier.
4-De façon ultime : la prière est une véritable méditation.
La prière au Ydam se fait à partir d’une visualisation. Elle débute dans la vacuité et se termine en se dissolvant dans la vacuité, c’est un travail sur l’esprit.
Il est fréquent d’y réciter des mantras(formules sacrées en sanscrit qui protègent l’esprit grâce à la concentration) par exemple « om mani pémé houng » ou de faire des gestes symboliques appelés moudras dont il est important de bien comprendre le sens spirituel.
Si les prières sont souvent composées par des maîtres spirituels réalisés, les mantras ont été révélés par les Bouddhas.
POURQUOI PRIE-T-ON ?
Avant de prier vérifier la justesse de notre motivation.
La prière a deux objectifs
1-notre propre bien : au niveau relatif pour réaliser des qualités, au niveau ultime pour obtenir l’éveil
2-l’accomplissement relatif et ultime de tous les êtres.