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| La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants" | |
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Régis Fondateur/Admin.
Nombre de messages : 5359 Age : 67 Localisation : Un petit coin de paradis sur Terre Humeur : Optimiste Date d'inscription : 05/06/2006
| Sujet: La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants" Jeu 10 Oct - 9:41 | |
| La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants" Interview de Anne Givaudan par Jacques Morin (2008) Chaque année, plus de 10 000 personnes se suicident rien qu'en France ; ce qui représente un suicide toutes les 50 minutes. Les femmes et les jeunes sont plus nombreux à tenter de mettre fin à leurs jours, mais les décès concernent surtout les hommes (3 suicides sur 4) et les plus de 65 ans (1/4 des décès). On s'interroge beaucoup sur le suicide et c'est Anne Givaudan, avec son livre “La rupture de contrat” (paru en 2008), mais aussi dans l'interview suivant, qui nous apporte des réponses.
Jacques Morin : "Aujourd'hui, on parle de votre dernier livre "La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants". Comment on en arrive à écrire un livre comme celui-là ?"
Anne Givaudan : "Eh bien, justement, je me suis posée la question au début parce que, habituellement, comme mes lecteurs le savent, c'est toujours par le phénomène de décorporation que j'ai accès aux mondes de l'au-delà et il y a toujours un guide de l'autre côté qui me propose tel ou tel sujet ou telle rencontre, un peu comme à un reporter à qui l'on demande de consigner certaines choses vécues. Mais cette fois, lorsque j'ai su que j'allais avoir des rencontres avec des personnes qui se sont suicidées, je dois dire que j'avais un grand point d'interrogation, parce que c'était un monde que je ne connaissais pas vraiment, même si je connais les mondes de l'après-vie, et puis c'est un sujet que je trouvais un peu lourd. J'étais donc un peu perplexe, mais je me suis dit : "Ok, on verra bien ce qui va se passer." Et c'est comme cela que j'ai été propulsée dans le monde d'avant-vie et d'après-vie des suicidés. Evidemment, au départ, j'avais peur de trouver des personnes en souffrance, mais, au contraire, je me suis aperçu que ces personnes-là avaient un énorme amour pour pouvoir me raconter les circonstances de leur suicide et un grand amour aussi pour le monde des "vivants". Donc, en fait, j'ai été de surprise en surprise, mais des bonnes surprises car c'était des témoignages très attachants et très émouvants pour moi, et surtout pour mes lecteurs aussi, d'après les lettres qu'ils m'ont envoyé depuis."
J. M. : "Anne, pourquoi, selon vous, le bonheur est-il si difficilement accessible pour tant de personnes."
A. G. : "Eh bien, peut-être parce qu'on le cherche toujours à l'extérieur. C'est une des grandes causes. Mais aussi parce qu'on s'identifie à un rôle qu'on est venu jouer pour un temps... et c'est aussi une des causes du suicide que j'ai pu voir dans les témoignages que j'ai pu entendre. Toutes ces personnes se sont en effet identifiée au rôle qu'elles devaient jouer sur Terre pendant X années, et ce rôle-là, à un moment donné, est tellement important que, comme un acteur qui peut s'identifier à son rôle, elles perdent le sens de ce qu'elles sont vraiment venues faires et, simplement, du fait d'exister sur Terre qui est déjà un cadeau et important en soi, sans qu'on soit obligé de justifier l'existence par des faits ou des missions extraordinaires. Simplement, le fait d'être là est important pour chacun de nous, pour l'entourage et pour soi-même. Mais cela, on l'a oublié et on a mis effectivement des valeurs sur des éléments extérieurs. Le bonheur, on le cherche toujours à l'extérieur, donc, il y a toujours un désir insatisfait qu'on ne peut jamais combler tant qu'il est extérieur."
J.M : "Selon vous, qu'est-ce qui pousse quelqu'un au suicide ?"
A. G. : "Eh bien, toujours d'après les témoignages que j'ai eu - et ce sont des témoignages de personnes d'âges différents, de cultures différentes, de pays différents, et qui ont été amenées au suicide par des circonstances complètement différentes -, elles m'ont toutes parlé d'une "rupture de contrat" avec leur objectif de vie à partir de la naissance, mais je me suis rendue compte, dans et à travers leurs témoignages, que le fait qu'elles s'identifiaient au rôle était un des points importants.... et qu'elles s'identifiaient aussi à ce qu'on attendait d'elles, au regard des autres, c'est-à-dire à des critères qui n'étaient pas des critères de vie, des critères qui pouvaient très bien changer d'une époque à une autre, mais qui leur paraissaient tellement importants qu'elles n'arrivaient plus à sortir de l'impasse dans laquelle elles pensaient être. Donc, c'était le regard qu'elles posaient sur l'événement qu'elles vivaient qui faisait toute la différence. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quelles que soient les circonstances, elles étaient dans une espèce de prison où elles ne voyaient plus d'issue et, de ce fait, elles avaient la sensation d'être acculées au dernier acte, c'est-à-dire qu'elles préféraient sortir de la vie que de vivre leur vie, parce que c'était moins douloureux que de vivre l'épreuve qu'elles étaient venues passer... ou qu'apparemment, elles pensaient devoir passer car, en fait, elles se sont toutes aperçues que le fait de se suicider n'avaient rien résolu en tuant leur corps physique et que le problème ne se situait pas là. Donc, le suicide n'avait pas résolu leur problème et celui-ci continuait comme avant l'acte du suicide. Cela a été une des grandes leçons de leur mort... et c'est pourquoi elles m'ont demandé de dire, à ceux qui restent, que la vie est sacrée et que, quelle que soit la façon dont nous sommes mort, il est important de concevoir ce côté sacré de la vie, et de savoir qu'il y a toujours une solution, mais qu'au moment où l'on est pris dans l'étau, on ne la voit pas."
J. M. : "Je me rappele la phrase d'une amie qui avait pour but de me supporter dans une période extrêmement difficile de ma vie, et cette personne était passée elle-même par des problèmes très difficiles. Or, elle m'avait dit tout simplement : "Il te reste ta vie !"
A. G. : "C'est en effet une belle phrase ! Et la vie, c'est un cadeau !! Seulement, on s'en aperçoit quelques fois qu'au moment où l'on va quitter la Terre, qu'on meurt de mort naturelle, par accident ou par le suicide. C'est à ce moment là que, tout d'un coup, on se rend compte que le corps physique et l'expérience sur Terre, c'est un cadeau. Mais quelques fois, il faut en arriver là pour s'en apercevoir, alors que ce serait bien de ne pas en arriver à des extrémités telles que celles-là et de s'en apercevoir avant. Ce serait tellement plus joyeux ! En fait, ce livre et ces témoignages un hymne à la vie pour moi, parce que tous ces êtres-là étaient remplies d'une autre lumière par la suite."
J. M. : "Qu'est-ce que vous auriez à dire à ceux qui veulent échapper à leur destin ?"
A. G. : "Tout simplement qu'on n'échappe pas à l'école de la Terre. C'est une loi cosmique qui fait que ce qu'on a régler, on finit toujours par devoir le régler. Ce n'est pas une condamnation mais une loi qui défie toutes les autres lois, parce qu'on récolte ce qu'on a semé. Comme tous ces témoignages me l'ont démontré, pour toutes ces personnes-là, le bout qui leur manquait, elles devaient le finir, et pas forcément dans des circonstances plus agréables que celles auxquelles elles étaient confrontées avant leur suicide. Donc, est-ce que cela vaut le coup de faire deux fois en un ? Bon, peut-être que lorsqu'on est mal, on se dit après tout qu'on préfère le faire en deux fois, mais c'est vrai qu'on n'y échappe pas de toute façon, et que le mal-être dans lequel on est continue.
Par exemple, je cite souvent le cas du premier témoignage (bien que tous les témoignages sont les mêmes à ce point de vue là) : cet homme qui était militaire pendant la guerre du Viet-Nam, a fait ce que beaucoup d'autres personnes peuvent faire pendant une guerre, c'est-à-dire qu'il a tué, violé, détruit des villages, ceci parce que l'armée était sa seule famille, donc il obéissait à des ordres et était dédouané de prendre des responsabilités. Puis, ce fut la fin de la guerre et il est rentré chez lui aux Etats-Unis, mais c'est là que le cauchemar a commencé : dès qu'il rencontrait des personnes, celles-ci prenaient soudain le visage des enfants, des femmes ou des hommes vietnamiens qu'il avait tué, torturé, violé. Donc, petit à petit, c'est devenu son cauchemar. Il est donc allé à l'hôpital militaire mais les médicaments ne suffisaient pas. Alors, à un moment donné, n'ayant aucune croyance, aucun espoir ni aucune famille, il s'est tiré une balle dans la tête. Mais lorsqu'il est arrivé de l'autre côté, il a continué à voir les mêmes visages, parce que, comme je le disais, ce n'est pas une question physique. Donc, tout ce qui le hantait dans sa vie physique continuait à le hanter dans l'au-delà... ou plutôt dans son au-delà, car ce sont des plans intermédiaires. Il continuait donc à voir les visages de ces personnes qui souffraient. Mais, à un moment donné, ce qui l'a sorti de ce cauchemar, c'est qu'au lieu de demander que ça s'arrête pour lui, il a demandé que ça s'arrête pour ces personnes-là... et c'est à ce moment-là qu'une lumière a commencé à se faire et qu'autre chose a pu enfin se passer pour lui. Il a commencé à rencontrer des êtres de lumière qui l'ont guidé sur ces plans et il a pu voir avec eux le bout de vie qui lui manquait. Il s'est donc réincarné dans un jeune enfant qui voulait être pompier et qui a fini par le devenir ; il fut un jeune pompier qui était dans les tours du WTC à New-York. Durant sa courte vie de service, il a sauvé pratiquement autant de vie qu'il en avait tué et, à un moment donné, il a refusé d'obéir à un ordre de son chef qui lui disait de ne pas monter dans la tour, et il a sauvé une dernière personne qui était une femme... vietnamienne ! A ce moment-là, elle fut sauvée mais lui est mort, et il savait que c'était fini... du moins, ce fut comme un éclair car il ne se souvenait pas de sa vie précédente, mais l'éclair qu'il a eu lui faisait sentir que le bout de vie qui lui manquait était accompli."
J. M. : "Il y a des personnes qu'on appelle "suicidaires". Malgré l'accompagnement, les traitements, tout ce qui peut exister comme support, comment ces gens-là peuvent-ils s'en sortir ?"
A. G. : "C'est vrai qu'on a l'impression d'être impuissant. Et justement, à un moment donné, je pensais avoir fini le livre mais j'ai été rappelée une dernière fois hors de mon corps et j'ai rencontré des êtres plus nombreux qui m'ont demandé de dire aux personnes qui restent sur la Terre de ne pas se culpabiliser parce que, effectivement, à un moment donné, ce qu'elles peuvent dire ou faire pour aider des personnes suicidaires ne peut pas les aider, parce qu'elles sont enfermées dans leur histoire et qu'elles ne voient rien d'autre de ce qui se passe autour d'elles, même plus les gens qu'elles aiment, ceci parce qu'elles ne perçoivent plus rien d'autre que la problématique dans laquelle elles sont. Et ces êtres-là m'ont demandé de bien dire aux personnes qui restent de ne pas penser qu'elles auraient pu faire quelque chose à ce moment-là parce que cela ne tient qu'à eux (les suicidés), et c'est difficile, quand la personne est complètement partie vers cela, de savoir quel va être le déclic, car il peut y en avoir plusieurs : un mot, une parole, etc...
J. M. : "Je me souviens d'avoir entendu l'histoire d'une fille qui avait fait plusieurs tentatives de suicide et, à la suite d'une grève de la faim de plusieurs jours à l'hôpital, son père lui avait dit : "Tu sais, quand tu vas arriver en haut et que la porte de l'ascenseur va s'ouvrir, tu vas avoir les mêmes valises." Alors, elle lui a répondu : "Ok papa, j'ai compris. J'ai faim !" Et elle a arrêté sa grève de la faim.
A. G. : "Oui... c'est ce que je disais : de toute façon, elle ne se débarrassera pas de son histoire. J'ai eu des témoignages de personnes qui ont lu le livre et qui m'ont dit "C'est fini, je ne me suiciderai pas." Mais j'ai eu également le témoignage d'une personne très en colère qui me disait :"Vous vous rendez compte de ce que vous dites, c'est honteux de dire cela, ça ne peut pas être vrai. Ma mère s'est suicidée, mon frère s'est suicidé, mon cousin s'est suicidé, et moi-même j'ai fait trente tentatives de suicide"... Alors, évidemment, j'ai compris que cette personne pouvait être en colère parce que cela voulait dire qu'il n'y a pas de porte de sortie et pour elle, c'était dur à entendre. Bon, par la suite, une fois qu'elle m'a entendu, elle s'est apaisée mais sur le moment, c'était une révolte, ça ne pouvait pas être vrai parce que, pour elle, le suicide était la porte de sortie de son histoire, même si c'était faux."
J. M. : "Il y a vraiment cette conviction profonde chez beaucoup d'êtres que c'est la seule issue !?"
A. G. : "Mais oui ! Et je pense que ces témoignages qu'on m'a demandé de rapporter dans ce livre ont été voulu aussi pour cette raison, pour aider tous ceux qui peuvent l'être à ne pas se suicider, à ne pas faire cette rupture de contrat et à savoir que les mauvais moments ont une durée limitée dans le temps. Il y a deux cas de deux jeunes personnes dans le livre qui, après leur suicide, voient défiler la vie qu'elles auraient eu si il n'y avait pas eu de suicide, et c'est là, en fait, qu'est leur propre tourment qui se réveille, parce qu'il y a alors la culpabilité et elles s'aperçoivent en même temps comment, par leur suicide, elles ont influencé la vie des personnes autour d'elles ; donc, comment les liens karmiques ont pu être influencés par leur propre geste et que ce qui aurait pu se passer ou ce qu'elles auraient pu comprendre dans leur vie sur Terre si elles avaient pris un peu plus de temps au lieu de s'identifier à leur histoire. Et c'est vrai que pour ces deux jeunes personnes, cela a été un moment douloureux parce qu'elles ont constaté que ça aurait pu être autrement."
J. M. : "On dit parfois qu'on vient sur Terre pour expérimenter le libre-arbitre. Donc, ce choix-là, cette rupture de contrat, vous le considérez quand même comme un mauvais choix ?"
A. G. : "Eh bien, je ne le considère même pas comme un choix parce que, au départ, le libre-arbitre, on en parle beaucoup sans trop savoir ce que c'est, en fait. J'ai suivi des personnes qui allaient s'incarner et qui préparaient le plan de leur futur incarnation, et pour moi, le choix se situe à ce niveau-là car la personne qui va s'incarner sait les grands moments de sa vie et elle dit oui. C'est comme un enfant qui, à un moment donné, se dit : "Ok, je vais en classe, je fais cette année-là, je vais passer la suivante"... puis, d'un coup, il refuse de continuer à étudier et il redouble. Le suicide, c'est un peu cela, avec certes des circonstances plus dramatiques ; on va changer de corps mais on va pas changer d'histoire. On s'incarne parce qu'on a des choses à apporter à la planète, on a des relations à terminer, d'autres qu'on voudrait nouer, des histoires à conclure ou à continuer... mais si ce programme-là qu'on s'est donné ne se fait pas, il faudra bien qu'à un moment donné il se fasse. Donc, ce n'est pas une punition, ce n'est même pas un bon ou un mauvais choix. Tout ce que j'ai pu percevoir, c'est que le bout qu'il manquait, il faut le faire quand même. Par exemple, il y a un vieil homme en maison de retaite qui, à un moment donné, se sentait inutile et ne voulait pas être un poids pour les autres, alors il s'est suicidé. Puis il s'est réincarné dans une petite fille qui est morte à un an et demi d'une leucémie. Ceci parce qu'il manquait ce petit bout. Il ne lui manquait pas beaucoup, il était prêt de finir sa vie, mais il s'est suicidé parce qu'il ne voulait pas dépendre des autres, alors il a dû vivre cette dépendance parce qu'il s'est aperçu que le bout qui lui manquait, c'était ce lâcher prise qu'il ne voulait pas faire, ce moment de dépendance qu'il devait vivre. Alors, bien entendu, ce n'est pas une histoire de jugement mais tout ce qui se passe, chaque instant est important. C'est pourquoi, quand on parle d'euthanasie, je ne donne jamais d'avis là-dessus car on ne sait pas ce qui peut se passer, mais ce que je sais, c'est qu'à un moment donné, la personne peut tout d'un coup réaliser toute sa vie dans les dernières secondes avant sa mort. Alors, on ne sait pas quand cela va se passer mais on risque d'interrompre quelque chose d'important."
J. M. : "On est dans une période dans laquelle on a l'impression que le temps s'accélère, où le taux vibratoire s'élève, une période de transformation profonde pour tous les êtres. Est-ce que c'est une des causes du nombre grandissant des suicides ?"
A. G. : "Certainement, parce que je crois que la planète est en train de passer à une autre dimension et, dans ce passage, il y a des personnes qui sont bousculées par cette accélération, cet état vibratoire, et qui n'arrivent pas à se mettre dans l'axe vibratoire qui pourrait leur permettre de continuer la route. Mais, quand même, je pense qu'on est aussi tous responsables des personnes qui se suicident, comme de tout le reste d'ailleurs, parce que je me dis que par le champ des égrégores (formes-pensées), ou les champs morphogénétiques, quand des personnes un peu plus solides que celles qui veulent se suicider baissent les bras, renient leurs aspirations, perdent leurs rêves d'enfant, renoncent à leur histoire, ce sont autant de suicides et, en même temps, autour de nous, il faut savoir que lorsqu'on abdique, il y a une énergie qui se crée et qui peut très bien permettre un acte de suicide à l'autre bout de la planète même si on ne connaît pas la personne. En ce sens, je me dis qu'on est tous responsables de notre histoire et de l'histoire planétaire. Cela ne veut pas dire qu'on soit coupable, ce n'est pas une question de bien ou de mal."
J. M. : "Donc, malgré cette fatalité de scénarios qui se vivent chaque jour, on sent qu'il y a quand même une grande intelligence, une belle mécanique derrière tout cela."
A. G. : "On a choisit un parcours ! Quelqu'un m'a dit un jour : "Vous ne croyez pas que la vie pourrait ressembler à un jeu de l'oie ?" Effectivement, il a raison parce qu'on tombe dans des cases et, quelques fois, on retourne à la case départ, parfois on reste dans le puit, d'autres fois en prison, mais c'est la vie et il y a toujours un bout, il y a toujours l'arrivée... mais il faut savoir être bon joueur et accepter de tomber dans ces cases-là en se disant : Ok, c'est ma vie et elle a quelque chose d'unique, ce n'est pas la seule mais elle est précieuse et elle vaut le coup d'être vécue, de toute façon !"
"La rupture de contrat" - Anne Givaudan - Editions SOIS www.sois.fr | |
| | | christine Membre ACTIF (Ancien d'Essania)
Nombre de messages : 53 Age : 74 Date d'inscription : 13/09/2006
| Sujet: Re: La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants" Sam 12 Oct - 11:14 | |
| Merci. Oui c'est BEAU la vie | |
| | | Spiritual_life Membre ACTIF (Ancien d'Essania)
Nombre de messages : 298 Age : 68 Date d'inscription : 14/06/2006
| Sujet: Re: La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants" Dim 13 Oct - 18:22 | |
| Voici un témoignage intéressant - Citation :
- Après 38 années, la douleur, la terreur et le choc de cette nuit particulière d’octobre 1960 me hantent toujours. Il est plus difficile d’expliquer le sentiment de miséricorde et de pardon infinis de Dieu qui a suivi ma tentative de suicide et qui a persisté jusqu’à ce jour. Ce que je suis sur le point de raconter n’est absolument pas une hallucination ni une illusion. Je relate ce qui s’est passé, j’espère que cela aidera quelqu’un quelque part à reconnaître et accueillir la présence de Dieu dans sa propre vie, à un moment où la mort semble être la seule issue. J’aurais ri, si 38 ans auparavant, on m’avait dit que je marcherais sur le périlleux chemin de la foi perdue. Voici l’histoire.
Je venais de me marier, en 1948, avec une jolie femme nommée Pat. C’était une fille très appréciée et je me sentais très privilégié de l’avoir conquise. Je travaillais dur pour ma carrière en tant que comptable, j’étais trop occupé à admirer les apparences et je n’ai pas vu s’amonceler les nuages d’orage. Au cours des années suivantes tous mes espoirs, mes rêves et mes perspectives brillantes se sont évanouis. Alors que je ne buvais que modérément et occasionnellement en société, j’ai commencé à boire de plus en plus et avant que je ne réalise ce qui se passait, j’avais franchi la limite de l’alcoolisme grave. Cette limite représentait un enfer de foi perdue, de peurs, d’impuissance et d’apitoiement sur soi-même. Après seulement 7 mois de ce que je croyais être un mariage parfait, j’ai découvert que ma femme me trompait et cela m’a entraîné encore plus loin dans le repli sur moi et l’alcool. J’étais également fautif dans l’échec de notre mariage. Par la suite, chaque fois qu’une nouvelle aventure se dévoilait, que ce soit une tocade passagère ou un amour d’une année, je disais beaucoup de paroles blessantes et je faisais tout ce que je pouvais pour que ma femme se sente très coupable. Malgré cela, elle est sortie pour un rendez-vous et j’ai finalement décidé de faire quelque chose à propos de ce que je considérais être une situation totalement désespérée et qui dégénérait. Pat étant partie, probablement pour toute la nuit, j’ai mis au lit nos jeunes enfants deux garçons et une fille, puis j’ai écouté leurs prières. Les prières à ce moment là me paraissaient en quelque sorte creuses et insignifiantes. Je ne trouvais ni assurance ni espoir dans la prière. J’étais devenu un athée convaincu. Quand les enfants ont été profondément endormis, j’ai pris dans la pharmacie les outils de ce que je pensais être ma « fuite définitive » ; deux flacons de somnifères plus un autre contenant des prescriptions : des tranquillisants que j’avais accumulés. Avec le renfort de trois bouteilles d’alcool, je pensais avoir tout de qu’il me fallait pour ma grande évasion. Je m’étais rappelé que le médecin m’avait dit de ne pas mélanger l’alcool et ces pilules, sinon cela pourrait me tuer. Je n’avais eu alors aucun désir de mourir, cependant, la conversation avait fait germer des idées suicidaires. J’ai écrit une lettre annonçant mon suicide et j’ai avalé cinq tranquillisants. J’ai mélangé avec l’alcool et j’ai porté un toast à la chaise vide de ma femme : « A rien, que le néant vienne. » les gélules ont glissé facilement et la chaleur trompeuse de l’alcool m’a envahi. « Je suis en route. » Ai-je pensé, « sans retour possible !! ». J’ai terminé les tranquillisants avec mon second verre, le bout de mes doigts et de mes orteils ont commencé à piquer. Je me suis dit : « Eh bien peut-être que cela ne va pas fonctionner avec les pilules finalement. ». Je ressentais, non pas une ivresse, mais un léger assombrissement, un peu d’étourdissement. J’étais tourmenté par la peur d’être arrêté dans ma tentative, tout comme on m’avait arrêté dans tout ce que je considérais comme important, j’ai donc avalé une poignée supplémentaire de somnifères. Ma main était toujours ferme tandis que je me versais mon dernier Bourbon. Qu’est-ce que je peux faire, que vais-je faire si cela ne marche pas ? Une sensation de brûlure a commencé à croître dans l’estomac. Mon alcoolisme était devenu si fort que quelques verres durant le repas, un autre en revenant à la maison, et de la vodka ou du whisky pour finir la soirée étaient vraiment à peine suffisants pour atténuer ma douleur et ma frustration. « Je ne veux pas me réveiller avec juste une gueule de bois de plus et tous mes problèmes qui me harcèlent. Je ne veux pas du tout me réveiller. » J’ai terminé tout l’alcool, toutes les pilules et j’ai commencé à voir un genre de formation nuageuse sombre qui venait vers moi. Elle arrivait directement par le plafond de ma cuisine, elle est entrée et m’a englouti. J’ai senti que je me déplaçais à une très grande vitesse dans ce tunnel. J’ai vu une lumière au bout du tunnel et je me suis demandé si j’allais à elle. A cet instant, je ne savais pas si j’étais mort ou vivant, mais je me souviens avoir regardé en arrière, vers mon corps sans connaissance sur le sol de la cuisine, je gisais là totalement inconscient de cette autre partie de moi-même qui semblait aller vers quelque chose. « Est-ce cela la mort ? » Me suis-je demandé. La réponse est venue de quelque part : « Non ! ». J’ai subi un choc en voyant un être d’une beauté incroyable, rayonnant grand amour, grande compassion et chaleur. C’était un être d’une belle lumière brillante et blanche, des rayons argentés émanaient du centre. J’hésitais à parler, puis j’ai réalisé que mes pensées étaient lues par cet incroyable être de lumière. « Non ! » a-t-il répété. « La mort n’est pas ainsi. Viens, je vais te montrer. ». Je me souviens avoir flotté avec lui au dessus d’un genre de puits qui renfermait une scène très déprimante, un paysage dépourvu de beauté, dépourvu de vie, où les gens erraient tête baissée, épaules en avant dans une attitude dépressive et résignée. Ils gardaient la tête baissée et regardaient leurs pieds, ils traînaient sans but se cognant occasionnellement les uns dans les autres, mais continuaient sans cesse. L’idée que j’allais être jeté en bas avec ces âmes perdues et confuses, était terrifiante, mais la voix a semblé comprendre ma terreur et l’a soulagée par les mots suivants : « Voici l’enfer que tu as créé toi-même. Il te faudrait ensuite retourner sur terre et revivre depuis le début une nouvelle vie, confronté aux mêmes difficultés auxquelles tu as fait face pendant cette vie. En attendant, tu demeurerais avec ces âmes perdues et confuses. Le suicide n’est pas une échappatoire. » On m’a montré une vue panoramique de ma vie. Les cinq dernières années, tellement accablées par l’alcoolisme, étaient les éléments les plus pénibles, les souvenirs les plus douloureux que j’aurais pu imaginer. On m’a présenté une image des effets que l’alcool avait eu sur la vie de mes jeunes enfants et les effets que cela aurait sur leur avenir. J’ai vu le chagrin que ressentiraient mes enfants lors de la perte de leur famille et de moi-même. On m’a montré que leur mère ne prendrait pas grand soin d’eux et finalement ils seraient placés en famille d’accueil. On m’a aussi dévoilé une vue de la manière dont mon alcoolisme influencerait à l’avenir la vie de mes enfants, si je continuais à boire à ma façon habituelle et si je maintenais ce genre de relations familiales. J’ai vu que les trois enfants, deux garçons et une fille, suivraient mon mauvais exemple et chacun d’eux finirait par utiliser la bouteille afin de fuir le stress de la vie quotidienne, jusqu’à ce que chacun d’eux devienne également alcoolique. La vue de ma chère fille, grandissant, se mariant avec un alcoolique qui finirait par la battre et obliger leurs quatre filles à des relations incestueuses, a été plus que je ne pouvais supporter. C’était comme une gifle sur le visage. Un terrible retour à la réalité. J’ai vu que si j’améliorais mon comportement avec une attitude de père responsable et un rôle de modèle, mes trois enfants grandiraient et deviendraient heureux et productifs. Ce qui ne signifie pas totalement libérés des luttes de la vie quotidienne, mais ils aurait leur chance de faire leur propre chemin, sans user d’une quelconque substance. J’ai vu comment mon fils aîné pourrait devenir, le temps venu, une personne importante et influente, à condition que je reste à ses côtés et que je me conduise comme un vrai père. J’ai vu le revers de cet avenir, si je demeurais un père faible et ivrogne au cours de mes relations avec lui, il finirait alors par tomber dans la drogue et échouerait en prison à cause des crimes commis pour se procurer l’argent de la drogue. Cela m’a terrifié et j’ai décidé sur le champ que ce n’était pas ce que je voulais pour mes enfants, ni pour moi-même. On m’a montré que si je continuais désespérément à rester un pauvre ivrogne, alors je ne pourrais pas m’en sortir. Il me faudrait revivre toutes les épreuves et les traumatismes qui m’avaient amenés jusqu’au suicide, il me faudrait les affronter à nouveau dans une autre vie et c’était, me semble-t-il, encore plus terrifiant que ce que j’étais prêt à admettre. Je pleurais. L’être de lumière a semblé comprendre que j’étais plein de remords, de compassion et d’amour. Il a dit d’une voix sévère mais qui était cependant telle celle d’un père qui parle à son fils : « Tu ne peux pas faire ce que tu veux de ta vie. T’es-tu créé toi-même, t’es-tu donné la vie ? Non. Tu ne peux pas non plus choisir la mort. » Je ne pouvais pas parler, je ne pouvais pas penser, je pleurais encore plus. Cette présence par la voix, ai-je pensé, ce devait être le Saint-Esprit qui m’avait été envoyé. La voix, maintenant plus douce, a continué : « Je n’en ai pas terminé avec toi, ta tâche n’est pas accomplie, repars et fais ce que tu étais censé faire. » La première chose que j’ai vue lorsque je me suis réveillé, c’est le soulagement inondant le visage de ma fille. Nancy s’était éveillée pendant la nuit et avait lutté en vain pour conserver en moi l’étincelle de la vie. « Oh papa » a-t-elle dit, « J’avais tellement peur qu’on t’aie perdu. Tu étais si froid et je ne pouvais même pas sentir ton cœur battre. ». Dans la cuisine, ma femme déjeunait. « Allez, venez les enfants » a-t-elle appelé, « Tu peux manger aussi si tu es capable de tituber et soulever ton corps d’ivrogne jusqu’à la table » a-t-elle ajouté ironiquement. Je me sentais complètement épuisé et j’avais très faim, mais pas du tout de gueule de bois. Bizarrement, je ne ressentais pas la douleur qui m’avait tordu les entrailles la nuit précédente après avoir pris une telle surdose de pilules. Mieux encore, je sentais toujours intérieurement l’amour, la paix et les attentions qui provenaient de cette nuit là. Il serait agréable de raconter que la vie a été parfaite depuis, mais ce serait un mensonge. La séparation et le divorce ont été un crève-cœur, bien que j’aie obtenu la garde des enfants. Je voulais les enfants, ils souhaitaient être avec moi et le compagnon de ma femme n’en voulait pas. J’ai arrêté de travailler en tant que comptable et je suis devenu professeur dans un collège local, cela a été difficile. Afin de payer les factures et garder la famille intacte pendant une recherche d’emploi de plusieurs mois, l’utilisation de toutes mes économies et de mes placements retraite m’a coûté la sécurité que j’aurais pu avoir. Acquérir de nouvelles compétences professionnelles était à la fois un défi et par moments une angoisse. Cependant la paix et le réconfort, que j’avais connus pour la première fois sur les bords du puits, ne m’ont jamais quittés et ont empêché que je perde ma foi et ma confiance régénérées. Certains amis n’arrivent pas à comprendre pourquoi je ne suis pas amer ; les meilleures réponses se trouvent dans le psaume vingt trois. « Même quand je marche dans une vallée d'ombre mortelle, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ta houlette et ton bâton me rassurent. ». Depuis mon expérience, j’ai découvert que je ne crains plus la mort, j’ai une vision beaucoup plus spirituelle et je prends maintenant beaucoup plus au sérieux mes responsabilités éducatives pour mes enfants. Je suis là pour eux, je suis fier d’annoncer que leurs vies se poursuivent bien mieux maintenant que je suis devenu le père que j’aurais toujours dû être, j’ai rencontré une belle femme et je me suis marié avec elle, elle possède la beauté intérieure et elle me donne la force et le courage de surmonter toutes les épreuves et les vicissitudes de la vie. Je n’oublierai jamais mon expérience et ce qu’elle m’a enseigné. L’expérience négative de mort imminente n’est pas négative quand il en sort quelque chose de bon. Je suis maintenant conseiller et je fais des extras en comptabilité pour de petites entreprises. Mes enfants ont pris leur indépendance, ils ont une vie heureuse, bien remplie et productive. Je me sens en paix. https://www.facebook.com/notes/la-vie-apr%C3%A8s-la-vie/emi-dun-suicid%C3%A9/443421065717402 | |
| | | Régis Fondateur/Admin.
Nombre de messages : 5359 Age : 67 Localisation : Un petit coin de paradis sur Terre Humeur : Optimiste Date d'inscription : 05/06/2006
| Sujet: Re: La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants" Dim 13 Oct - 18:37 | |
| Merci Spiritual_Life, c'est un très beau témoignage ! | |
| | | oiseau bleu Nouveau Membre Actif
Nombre de messages : 18 Age : 110 Localisation : sur une branche Date d'inscription : 07/12/2013
| Sujet: Re: La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants" Dim 8 Déc - 10:21 | |
| Certaines personnes, avant leur passage à l'acte voient ou ressentent une énergie bénéfique de l'au-delà à ce moment là, les empechant de commettre l'irréparable .. Tout le monde n'a pas cette chance évidemment, mais pour beaucoup de suicides ratés, c'est comme-ci la Vie entendait ce cri de détresse qui nous pousse à jeter l'éponge et veuille nous faire un cadeau...une 2eme chance. une expérience de NDE après un suicide manqué, est la plus belle marque d'amour que nos guides puissent nous faire pour repartir du bon pied ! merci à vous ! | |
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| Sujet: Re: La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants" | |
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| | | | La rupture de contrat - Message des "suicidés" au monde des "vivants" | |
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