Après avoir lu plusieurs interviews sur son site, j'ai moi aussi commandé son livre.
De ces interviews, je retiens que c'est un désarmorçeur de questions mentales et confuses.
Et puis son cheminement post comatique est un enseignement à lui tout seul.
Merci Benoît de nous l'avoir fait découvrir
j'étais aussi très sceptique lorsque j'ai commencé par voir la vidéo très "mise en scène"... La lecture de ses messages m'a fait changer d'avis.
voici une interview :
Maître M – Lumière de pur amour
Interview avec Mario Mantese, tirée du Journal Lichtfocus du 13 décembre 2004,
à Munich, Allemagne.
Après avoir suivi un séminaire d'une journée ainsi qu'un darshan intensif avec Mario Mantese, nous
avons eu la possibilité de l'interviewer. On se rend compte immédiatement de ce qui sous-tend le
travail de cet homme: il s'adresse à tous ceux qui se posent sincèrement la question "qui suis-je?" et
qui sont habités par une brûlante aspiration à ce qui ne pourra jamais être totalement formulé en mots.
Les personnes présentes lors de cette interview étaient Herbert Reinig et Dagmar Paschke de
Lichtfocus à Berlin, ainsi que Reinhard Lier de Linderhof Oberreute.
LF. Es-tu un travailleur de lumière?
M. Je ne savais pas que la lumière travaillait! Pour moi, il n'y a rien à faire. Je suis ce que je suis. Je
ne suis pas un travailleur de lumière, je suis la lumière qui met fin à tout travail.
Je ne fais pas de channeling pour des êtres d'autres mondes, quels qu'ils soient, et je ne suis en contact
avec personne d'autre que toi ici, qui me poses cette question. J'entends parler ici et là de ces diverses
expériences de channeling. On appelle quelqu'un et une entité, un plan spirituel répond; on reçoit
différentes informations et même des instructions très précises. Mais tout ça, ce sont des systèmes
dans la dualité. Quelqu'un se manifeste, apparemment d'un autre monde, invisible, et se met à parler à
une personne de ce monde visible. Je me demande si les channels et ceux qui les écoutent se rendent
compte qu'en prenant contact avec ces systèmes, ils se lient à eux sur un plan énergétique?
Je ne suis pas contre cette sorte de pratique; chaque chose a sa place et sa valeur. Je ne dis pas non
plus que ce soit juste ou faux, mais est-ce qu'il y a là libération de la dualité? Est-ce qu'il y a éveil
hors du temps et de l'espace? Même si on obtient un nom, sait-on vraiment avec précision quelle sorte
d'entité est en train d'être canalisée, entendue? Désolé, mais là je suis très prosaïque. Lorsqu'un être
touche l'infini, il n'y a plus de "canaux", car l'être éveillé EST lui-même l'univers éternel et divin.
LF. Y a-t-il un libre-arbitre personnel, ou bien "liberté" et "personnalité" s'excluent-elles l'une
l'autre?
M. "Volonté" n'est qu'un autre mot pour "ego". La volonté est la force agissante de l'ego, c'est son
moteur. Pourtant, lorsqu'un être surmonte les forces de l'ego, il ne se retrouve pas sans volonté, il
devient l'univers lui-même, l'énergie universelle. On ne peut pas non plus vouloir perdre sa volonté
car ce vouloir lui-même est la cause de nos conflits intérieurs.
LF. Et c'est là que tu aides?
M. Je n'aide pas, je suis cela.
LF. Exactement. Cela nous aide, parce que tu es cela!
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M. Je n'aide pas, parce que je ne vois pas quelqu'un d'autre qui devrait être aidé. Tout ce que je vois,
je le suis. Le soleil ne se préoccupe pas des ombres sur la terre, mais lorsqu'il brille elles disparaissent
sans bruit. Et c'est exactement ce qui se passe lors de nos rencontres et des darshans. Des centaines de
gens viennent boire cette pure lumière et écouter en leur coeur ce chant de libération.
LF. Y a-t-il alors un libre-arbitre?
M. Mais pour quoi?
LF. Pour que je décide d'une chose ou d'une autre.
M. C'est possible, mais pour celui qui s'éveille, ce qui, en lui, aimerait décider se dissout: alors, tout
n'est qu'ordre à l'intérieur de l'ordre. Lorsque la vie est une avec le grand mouvement de l'univers, que
reste-t-il à décider? Ce que je vois est ce que je suis. Et ce que je suis est ce que je vois; il n'y a dès
lors nulle frontière, nulle séparation, ni intérieur ni extérieur! Ce que je vois est ce qui se passe, et ce
qui se passe, je le suis. Ceux qui viennent vers moi sont guéris de la maladie de "devoir décider"!
LF. Peux-tu voir si un homme et une femme vont bien ensemble, s'il y a une possibilité de relation
entre eux?
M. Lorsque deux êtres se trouvent, j'observe et je vois ce qui s'est trouvé. Je regarde si un potentiel de
développement spirituel vibre dans cette relation; sinon, la relation n'est rien d'autre qu'une subtile
stratégie de survie. Les êtres ne s'assemblent pas pour se lier, mais pour se libérer ensemble. Deux
deviennent un, en Dieu. C'est beaucoup plus que de simples et belles paroles.
LF. Est-ce que l'ego, la personnalité et le moi sont un seul et même plan?
M. Oui, ce sont des mots différents pour désigner la même chose, mais de quel plan parles-tu? Est-ce
que l'ego a un plan? Et à quoi ressemblerait-il? On admet que la personnalité existe sur son propre
niveau subjectif, que l'on nomme la vie. Mais lorsque l'on y regarde de plus près, on découvre que ce
niveau, ainsi que la personnalité, ne sont qu'une représentation, un reflet dans la conscience. La vie
mentale est un jeu qui se joue lui-même, et ce jeu crée l'image d'une vie subjective. Ce jeu, qui a sa
propre dynamique, s'efforce sans cesse d'avoir une continuité; en effet, ses règles et son but sont de
projeter ses représentations subjectives d'une existence individuelle, de nourrir et maintenir
solidement cette représentation.
LF. Donc le jeu veut juste continuer.
M. Apparemment. L'homme est hypnotisé et fasciné par le jeu de son ego et se laisse ainsi,
inconsciemment, prendre dans les filets du temps. Ce jeu se nomme naissance, vie, mort et
renaissance. Mais pour ceux qui viennent à moi, le jeu est terminé (il rit aux éclats).
LF. Ça me fait penser à une image de la mythologie chrétienne: Lucifer, le jeu, la séparation, la vie et
la mort. Est-ce que tout cela est lié?
M. Bon, moi je ne connais pas de Lucifer, je n'en ai jamais entendu parler et je ne connais pas non
plus d'anges déchus.
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LF. Les anges existent-ils?
M. Combien en as-tu déjà vu?
LF. Je n'en n'ai encore vu aucun.
M. Mais tu en as entendu parler?
LF. Peut-être que je les ai sentis.
M. Mais pourquoi ce que tu as ressenti devrait être un ange? Dieu n'est-il pas tout en toute chose et
partout? Pourquoi regardes-tu des êtres plutôt que Dieu qui est le plus proche de tout ce qui est
proche? S'il y a des anges, alors ils ne sont pas nés au ciel mais ici, sur terre! Je ne dis pas qu'ils
n'existent pas, mais seulement qu'ils sont peut-être très différents de ce que nous nous imaginons.
Qu'il y ait dans l'univers des êtres nobles et élevés, c'est certain. Cela ne signifie pourtant pas, et de
loin, que ces êtres qui parlent à travers un médium soient réellement ce pour quoi ils se font passer.
Au lieu d'appeler des entités, nous pourrions peut-être découvrir la part angélique de notre propre
âme, car là du moins nous pénétrerions dans la source sacrée omniprésente.
LF. Donc je projette, je crée une image, une représentation?
M. Les dieux et déesses de la mythologie sont des projections, des reflets de la conscience collective,
une résonance qui correspond aux appels et aux prières des hommes. Ils existent parce que l'on désire
qu'ils existent.
LF. J'ai lu un article sur un homme qui disait que lorsqu'il fait un pas de côté, il entre immédiatement
en Dieu. Il disait avoir surmonté toute peur.
M. Donc, il faisait un pas de côté et alors il était en Dieu, il entrait en lui. Si Dieu est situé à un
endroit que nous pouvons atteindre en faisant un pas de côté, ça signifie qu'avant le pas de côté, il
n'était pas présent, donc qu'il n'existait pas. Je trouve ces discours plutôt problématiques! Si l'on
considère Dieu comme étant éternel, omniprésent et tout-puissant, le pas de côté me semble
davantage être la négation de l'une de ces réalités divines.
LF. Concernant la personnalité: nous nous identifions à un nom, à un corps, à notre histoire. Est-ce
là, en fait, la raison de notre souffrance?
M. C'est là que ça commence. Mais la souffrance a d'innombrables visages et des histoires variées. La
souffrance est quelque chose d'incroyablement immense dans ce monde et s'étend à toute forme de
vie. Nous enfermons les animaux, nous les tuons, nous les mangeons et nous essayons d'ignorer la
grande souffrance que nous leur infligeons. La souffrance des animaux ne se distingue pas de celle
des humains! Les hommes font souffrir d'autres hommes de mille façons sans scrupules, froidement,
sans coeur et sans compassion.
La souffrance blesse les âmes et referme les coeurs, les blessures sont béantes et les vieilles cicatrices
ne veulent pas guérir.
Celui qui souffre ne vit pas, il ne fait que survivre. Plutôt qu'analyser la souffrance, il faudrait y mettre
fin en n'infligeant soi-même plus aucune souffrance à un être vivant, quel qu'il soit, fût-ce en pensée,
en paroles ou en actes. Ce n'est pas si difficile, c'est au contraire normal et humain et ça aide à
éradiquer la souffrance.
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Celui qui souffre a peur. Celui qui a peur, a peur de la peur et s'éloigne du royaume de lumière, bien
qu'il soit lui-même ce royaume de lumière. Il se perd dans le monde irréel des ombres, alors qu'il n'est
pas cela.
LF. Mais un être qui est dans l'unité, dans la totalité, ne peut plus souffrir.
M. La question n'est pas d'être dans la Totalité, mais d'être soi-même Totalité. Celui qui est Totalité ne
provoque plus aucune souffrance, car en lui, l'agissant s'est dissout. Celui qui est Totalité est un
effaceur d'ombres; ce n'est pas qu'il compatisse avec les autres, c'est sa présence même qui met fin à
la souffrance. J'ai intensément souffert, mais je savais que j'étais autre chose, quelque chose que la
souffrance ne pourrait jamais toucher. La souffrance va et vient. Moi non!
LF. Est-ce que la perception est la base du processus dont tu parles?
M. Fondamentalement, ce n'est pas une question de perception mais "d'être" véritablement. La clarté
est l'espace intérieur dans lequel nous sommes "à la maison", et cet espace est sans limites. Nous
n'avons pas à nous soucier de clarté mais seulement de ce qui, dans notre vie, n'est pas clair. Les gens
n'ont pas besoin de créer de l'ordre dans leur vie, il leur faut seulement cesser de créer du désordre,
c'est tout.
Pourquoi ne pas commencer maintenant? Oui, maintenant, au moment où tu lis ces mots et où la force
universelle touche ton coeur.
Si tu penses que c'est difficile, alors tu continues à mourir davantage, tu restes pris dans le monde des
ombres, dans cette zone de mortalité que tu crées toi-même et que tu entretiens. Quand tu penses que
c'est difficile, c'est exactement là, avec ce genre de pensées, que tu crées du désordre et que tu
t'affaiblis. L'amour est ordre, l'ordre est clarté. Amour, ordre et clarté: c'est cette force universelle qui
transforme le monde et je suis cette force.
Les mots sont des instruments sacrés, ils sont conducteurs d'énergies significatives. Ils déclarent
l'amour ou ils déclarent la guerre; ils définissent et parlent de hier, d'aujourd'hui ou de demain, de
paradis ou d'enfer. On a tendance à interpréter les mots à notre convenance ou à croire aveuglément
aux paroles d'autrui.
LF. Est-ce que ça signifie que lorsque je crois à quelque chose, je crée quelque chose?
M. Croire, c'est croire à quelque chose et donc, ce à quoi l'on croit doit être autre que ce que je suis
moi-même. Croire présuppose un croyant et donc, un "moi" et un objet. Je crois à quelque chose, qui
est encore à venir ou qui devrait être. Je crois en un futur, en un pouvoir supérieur, etc. et ainsi je me
sépare de ce que je suis, de ce qui est véritablement. Ça signifie que je m'éloigne à la vitesse de la
lumière de ce que je suis et c'est là que réside le tragique des croyances! Je crois en tout, sauf en moimême.
La croyance peut avoir son importance, mais il faudrait aller voir en profondeur, car l'essentiel
de ce que nous sommes n'a rien à voir avec la croyance. Le croyant crée la croyance et, comme on
vient de le voir, l'objet ne peut jamais être le sujet. Dieu n'est pas le mot "dieu"!
LF. Est-ce que dans la Totalité, le discours s'arrête?
M. Oui, c'est pourquoi je donne darshan. Aucun mot n'est prononcé, aucune pensée ne surgit. C'est là
ma véritable demeure. Une immense énergie divine coule et inonde les personnes présentes, des âmes
s'éveillent, des coeurs sont submergés par l'amour universel. Tu étais présent et tu as vu et expérimenté
par toi-même.
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Pour certains, ce courant de lumière qui les traverse est presque insupportable. Il y en a qui
s'évanouissent, d'autres qui rient, d'autres encore qui pleurent. Ou bien leur corps entier tremble,
secoué par cette force d'amour universel. Tout ça parce qu'en fait, ils sont en train de retrouver leur
véritable demeure!
Mais les gens qui viennent à moi veulent aussi entendre des mots, et mes paroles sont pour l'âme de
flamboyantes déclarations d'amour; elles accomplissent exactement ce pour quoi elles sont émises. Ce
sont des émanations de lumière divine, forces de transformation et de libération!
LF. J'ai expérimenté cela très fort, déjà quand j'ai reçu ton livre "Au Pays du Silence". Je ressentais
puissamment l'énergie du livre, comme si tu étais dans la pièce. Parfois je ressens cela le soir, alors je
te parle, ou je ressens que quelque chose est communiqué ou qu'un mouvement se passe en moi.
M. C'est ça, très bien. C'est comme tu dis, mes livres sont de l'énergie pure, des oeuvres de lumière! Il
y a quelques mois, un homme de 78 ans m'a écrit du nord de l'Allemagne, pour me remercier et me
dire qu'il avait lu "Au Pays du Silence" sept fois d'affilée. C'était pour lui une pure source de lumière!
LF. Oui, je le relis aussi encore et encore, parce qu'il se passe quelque chose, comme si de nouveaux
aspects émergeaient et travaillaient en moi, profondément.
Nous avons entendu dire qu'en présence de plusieurs de vos élèves, vous avez arrêté un violent orage,
en plein champ, d'un seul mouvement de main. Des trombes d'eau tombaient à gauche et à droite,
mais le long de l'étroit sentier que vous suiviez pas une goutte d'eau n'est tombée. Comment est-ce
possible?
M. Rien n'est impossible. Car celui qui s'éveille n'a plus de limites. "Omniprésent" n'est pas qu'un
mot; pour celui qui est vide et libéré du monde, c'est une réalité! L'éveillé est vide, et pourtant des
billions et des billions de créations vibrent en lui. Pourtant ces créations n'existent qu'en tant que reflet
dans la conscience, puisqu'il n'y a pas réellement d'existence tangible. Mais dans le cas précité, il ne
s'agissait pas de l'orage lui-même, mais d'un enseignement profond pour ceux qui se trouvaient là.
Lorsque de telles choses se passent, les structures mentales se brisent, les limites s'effacent,
l'impossible devient possible. Je ne suis pas un théoricien mais un "accomplisseur".
LF. Est-ce que l'aspiration à Dieu, à la Totalité est également un handicap?
M. L'aspiration est une recherche, un besoin. Lorsque le coeur est touché et s'éveille à la force divine,
lorsqu'il entend véritablement l'appel, il ne peut plus rien faire d'autre qu'entrer dans la lumière
éternelle. Mais ce n'est pas sa décision personnelle, comme on pourrait le croire. C'est l'univers divin
qui en décide. L'appel est pure grâce et signifie la fin de toute recherche, de toute aspiration.
LF. Lors d'un séminaire tu as parlé de "dissoudre". Que se passe-t-il lors de cette dissolution,
comment peut-on se représenter cela?
M. Dissolution veut dire dés-illusion, au sens propre du terme: l'illusion se termine et l'on redevient
normal! Par la dissolution de tout malentendu, de toute représentation, de tout égoïsme, on retrouve la
simplicité d'être humain, et c'est là la plus profonde des profondeurs!
LF. Y a-t-il quelque part un "bouton" à presser pour cela?
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M. Oh, oui: je suis celui qui presse le bouton et qui dissout. Quant à la dissolution elle-même, c'est
une grâce pure. Les gens se demandent avec angoisse: "Qu'est-ce que je serai encore quand tout sera
dissout?" Le fait est que la personnalité se compose de pensées, d'émotions et de sentiments subjectifs
et d'innombrables représentations. La volonté est le moteur qui tient cette construction fictive en place
et la nourrit d'une force d'affirmation de soi, cette force d'affirmation étant l'ego. Ce qui signifie que la
personnalité n'est qu'une apparence dans la conscience, rien de réel. Lorsque cette apparence est
dissoute, l'être n'est plus une personnalité, mais l'univers lui-même sacré, omniprésent.
LF. Alors, que faut-il faire?
M. L'important n'est pas ce vous faites, mais comment vous le faites! L'acte lui-même est-il empreint
d'amour désintéressé ou bien est-il teinté de cet égocentrisme dur et résistant, une maladie si
largement répandue!
LF. Il s'agit donc de faire avec amour ce que l'on fait?
M. A y regarder de près, on ne peut rien faire avec amour.
LF. Alors par amour?
M. Pas non plus par amour. Soit on est amour universel, soit on est une personnalité égocentrique qui
se croit importante. Celui qui est amour ne fait rien. La lumière ne fait rien. Là où est la lumière, les
ombres disparaissent d'elles-mêmes, elles se dissolvent. La lumière ne sait rien des ombres, l'amour
ne sait rien de l'égoïsme. L'être universel voit le monde avec les yeux de l'amour, car ce qu'il voit,
c'est ce qu'il est!
LF. Donc je devrais juste faire ce que j'ai à faire?
M. Tu ne fais pas ce que tu as, mais ce que tu es! Les gens qui entrent vraiment dans mon coeur
s'éveillent et c'est bien. La beauté de l'éveil réside dans le fait qu'il n'y a jamais eu de commencement
et qu'il n'y aura jamais de fin. Il est écrit dans la Bible: "de puissance en puissance, de splendeur en
splendeur, à l'infini": c'est une expression magnifique. On se croit sur le plan relatif du temps et de
l'espace, on croit qu'on est né et qu'on va mourir. Pourtant l'être éveillé n'est jamais venu ni reparti;
cette représentation dans la conscience est un malentendu, une illusion. Celui qui entre dans mon
coeur sera dés-illusionné! Même si le monde n'est qu'un rêve, ça ne veut pas dire pour autant qu'il
doive être un cauchemar!
LF. Mais pour beaucoup c'est un cauchemar.
M. Oui, malheureusement! Pourtant la possibilité de s'éveiller est là, maintenant. Les cauchemars sont
des produits sombres et transitoires de la personnalité, et en y regardant de plus près, on voit que la
personnalité est elle-même le cauchemar! Lorsque le soleil intérieur se lève, tous les rêves
s'estompent, y compris les cauchemars.
LF. C'est pour cela que tu dis parfois: "Ne rien apprendre, mais dés-apprendre"
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M. Oui, rien à apprendre, beaucoup à faire. Apprendre veut dire accumuler toujours plus de savoir,
mais Dieu ne se laisse ni apprendre ni savoir. Cependant, désapprendre ne signifie pas devenir idiot,
mais au contraire voir ce que les choses ne sont pas. Je ne peux pas me reconnaître moi-même, je
peux seulement reconnaître tout ce que je ne suis pas et n'ai jamais été.
LF. Donc, je vois ce que je ne suis pas. Il m'est récemment venu cette phrase que j'ai nettement
ressentie: "Je n'ai jamais été".
M. Et alors?
LF. Alors est venu un sentiment…
M. De n'avoir pas été?
LF. Oui, je n'ai jamais été là. Il n'y a jamais eu un moi.
M. Tu as eu le sentiment de n'avoir jamais été.
LF. Oui, c'était étrange, mes pensées se sont arrêtées.
M. La question est: "D'où vient ce sentiment? A-t-il réellement quelque chose à voir avec le non-être
éternel? Ou bien est-ce autre chose, un sentiment subjectif de non-être?"
LF. Ah, d'accord, c'est encore et toujours le moi.
M. Oui, la cause, le moi, t'a montré un effet. C'est important de reconnaître que le silence n'est ni une
pensée, si un sentiment! Le non-être est une chose d'une profondeur insondable et pourtant le non-être
ne signifie pas "n'être rien"!
Le silence que l'on peut expérimenter est seulement un état de tranquillité de l'ego. Le silence que l'on
peut ressentir en méditation n'est pas le silence ultime mais la tranquillité méditative de l'ego! J'ignore
d'ailleurs comment quelqu'un pourrait méditer sans son ego, car la méditation est justement un effort
que fait l'ego pour ne plus être ego.
LF. Est-ce que finalement l'éveil est une grâce?
M. La grâce est l'éveil, la grâce est la force universelle.
LF. Donc, lorsqu'elle s'épanouit…
M. Non, elle ne s'épanouit pas; l'ego s'épanouit. La grâce est une dissolution, pas un épanouissement.
Ce qui s'épanouit ne connaît pas la grâce!
LF. Peut-on demander la grâce?
M. On peut! Lorsque l'amour pur fleurit dans le coeur, alors la dévotion véritable peut s'éveiller. La
vraie dévotion dé-couvre la grâce et celle-ci transforme l'être totalement.
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LF. Donc la dévotion est une condition ou une disposition importante?
M. Lorsque le coeur est touché par l'amour universel, il s'éveille, et avec lui s'éveille également la
dévotion. Et pourtant je vois sans cesse que des êtres soi-disant spirituels considèrent la dévotion
comme une faiblesse et une soumission: ils savent tout et connaissent tout sur la spiritualité mais
l'amour pur, ils ne le connaissent tout simplement pas. Ils s'approchent de moi sans savoir que, depuis
longtemps, avant même qu'ils n'ouvrent la bouche, je connais leur coeur de fond en comble. Dans mon
travail, la dévotion est l'une des choses les plus importantes, y compris la dévotion au maître, car elle
ouvre la porte à la lumière éternelle.
En Inde, où je ne reçois que des Indiennes et des Indiens, le respect et la dévotion viennent tout
naturellement. Ils n'ont pas de doutes, mais une confiance profonde dans le maître. Là-bas, ils me
nomment mahatma et me touchent les pieds. La bénédiction qu'ils reçoivent est très grande.
LF. Il me vient une image, issue de la chimie. Tu es peut-être un catalyseur: tu provoques une
réaction chez une personne en mouvement. Tu es le déclencheur.
M. Je suis bien plus qu'un déclencheur. Ceux qui s'ouvrent à moi rencontrent l'amour véritable et n'ont
plus rien à craindre. Je ne suis pas dans ce monde pour répondre à des questions ni pour proclamer
une nouvelle vérité; je ne connais rien de nouveau, rien d'excitant. Cent mille questions soi-disant
spirituelles ont déjà été posées et ont reçu des réponses, et pourtant l'être humain demeure encore et
toujours dans la confusion et son coeur reste froid. Beaucoup sont devenus aimables mais ils ne
connaissent pourtant pas l'amour divin!
LF. Y a-t-il d'autres êtres qui sont dans ce monde pour libérer les âmes?
M. Je ne connais que l'amour universel, et c'est ce que je suis. Celui qui s'éveille devient lui-même
lumière libératrice, celui qui ne s'éveille pas continue de dormir! Lorsqu'une lampe est allumée dans
une chambre obscure, il faut peu de temps pour que les insectes viennent voler vers cette lumière, et
pourtant la lumière ne les a pas appelés, ils viennent d'eux-mêmes. Mon coeur est comme mille soleils:
je n'appelle pas les âmes, elles viennent simplement et trouvent exactement ce qu'elles sont ellesmêmes!
Il n'y a aucun moment qui ne soit pas bon, car le moment lui-même est bonté. Seule la bonté est réelle
et ce qui n'est pas bonté n'est pas réel. Celui qui souffre ou a souffert de malveillance à son égard,
celui-là devrait cesser de penser, de parler ou d'agir avec malveillance. Alors le mal sera dissout et ce
qui dissout, c'est ce que je suis. Donnez-moi vos soucis et tout ce qui vous préoccupe, j'accepte
volontiers tout cela. Le soleil intérieur brille en tous lieux et en tous recoins. Sa lumière est sans
limites, elle irradie chaque être, chaque chose.
LF. Canaliser de l'intérieur de la Totalité vers l'extérieur, est-ce que c'est contradictoire avec ton
travail?
M. Je ne canalise pas, je ne vois pas non plus vers quoi je canaliserais (il rit joyeusement). Rien ne
sort de l'intérieur de la Totalité, puisque la Totalité elle-même est tout. Quand et comment voudrais-tu
canaliser la Totalité? Celui qui est Totalité ne fait rien, car celui qui voudrait ou pourrait faire quelque
chose s'est dissout. Ah, je comprends, tu aimerais bien canaliser l'illumination? (Il rit encore)
LF. Mais pourtant ce qui est sorti…
M. Sorti où, puisqu'il n'y a pas d'extérieur?
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LF. Mais lorsque tu parles, pendant les séminaires, tes mots coulent vers l'extérieur.
M. Non, je suis ici, ni à l'intérieur, ni à l'extérieur et rien ne va ni ne vient, bien que ça puisse
apparaître ainsi dans ta conscience. Je ne suis pas un objet qui puisse être compris ou perçu par les
sens. Je suis là où tu es et je suis exactement ce que tu es; je suis chaque cellule de ton corps et en
chacune d'elles. Il n'y a aucune cellule que je ne sois pas.
Le "moi" voit "des autres" et se bat avec "les autres" et contre "les autres". Le "moi" croit que l'on
vient de quelque part pour aller quelque part. Mais tout ceci n'est qu'une représentation, une illusion
d'optique comme un mirage dans le désert: on croit voir de l'eau là où il n'y a rien. La perception de
l'eau est un simple reflet dans la conscience et il en va de même pour le monde. Le monde n'est rien
d'autre qu'une perception.
Dieu est tout, et tout est Dieu. Les mots sont des actes, c'est pourquoi il faut être profondément
conscient de leur effet. Chacun est responsable de chaque mot qu'il prononce. Mais cette
responsabilité n'est pas un fardeau, c'est une beauté et une force au-delà de toute mesure.
Celui qui va bien ne "va" pas, puisqu'il n'y a nulle part où aller. Je suis la fin de tout chemin, chaque
chemin se termine en moi.
LF. Il semble impossible de décrire ou de définir ce qu'est ton travail spirituel ou ce que tu es toimême
?
M. C'est vrai. La compagne avec qui je vis depuis 17 ans me connaît et ne sait pourtant pas qui je
suis. Je suis insaisissable. Il y a quelques jours, une femme m'a écrit une lettre qui disait: "J'essaie de
saisir le lien qui existe avec toi, mais je ne trouve ni mots ni sentiments pour décrire cela. C'est
comme quand j'étudiais la géographie à l'école et que je tentais de me représenter l'univers. Mon
entendement atteignait ses propres limites et je ne pouvais que capituler". J'ai trouvé cela très beau.
Ce que je montre aux gens par ma vie, est ceci: on peut vivre dans ce monde avec famille et enfants,
avec une profession et des responsabilités sociales et, malgré tout, être totalement libre et illimité.
"Dans le monde mais pas de ce monde." Avec les deux pieds sur terre et la tête dans l'univers. L'être
éveillé est inconcevable et pourtant on peut le connaître. Ce ne sont pourtant pas deux choses
différentes mais une seule et même chose, comme la lumière qui, suivant comment on la regarde,
apparaît à la fois en tant qu'onde ou comme particules.
Bien. Quelle heure est-il?
LF. Je pense que nous en avons terminé. Merci beaucoup Mario.
M. Ce fut bien volontiers. Peut-être nous reverrons-nous.
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