ENFANTER D'UN NOUVEAU MONDE, un entretien avec Daniel Meurois

Nombreux sont ceux qui parlent de l’avènement d’une nouvelle ère sur Terre. Il est question de changement de conscience et de bouleversements de tous ordres affectant à la fois nos personnes et l’équilibre de notre planète. Comment comprendre et vivre tout cela ? Y a-t-il une Force et une prise de conscience majeure qui puissent nous faire grandir au milieu des interrogations et des mises à l’épreuve constantes de notre quotidien ?
En réponse à cela, Daniel Meurois nous fait part de son expérience et de sa compréhension de la grande mutation que nous vivons actuellement. Voici quelques clefs d’éveil, de responsabilisation et de pacification...

Marie-Johanne Croteau : Bonjour Daniel. Tous ceux qui s’intéressent à la question d’un changement de conscience sont d’accords pour dire que nous sommes au début d’une nouvelle ère. Sans parler de long terme, comment vois-tu les années à venir ?

Daniel Meurois : Bonjour. Vous savez, je n’ai jamais été de ceux qui pensaient que le passage du fameux cap du 21 décembre 2012 allait changer radicalement la face de la Terre et de son humanité. J’ai toujours pensé que cette transition allait être quelque chose de progressive. D’ailleurs, elle s’est annoncé, je crois, il y a une trentaine d’années et je pense qu’on peut encore attendre au moins 28 ou 30 ans avant qu’elle soit réellement effective.

Certains peuvent être déçus parce qu’ils s’attendaient à une sorte de “saut quantique”, cela a circulé un peu partout dans le monde, sur internet et à travers les livres, avec ce fameux “saut quantique” que nous ferions le 21/12/2012 précisément.... Mais je crois que c’est peut-être quelque chose qui a été mal compris.

Effectivement, quand on passe, par exemple, de la nuit au jour, chaque matin, il y a un moment qui est officiellement décisif, c’est le moment précis du lever du soleil, quand le premier rayon pointe à l’horizon... mais ce n’est pas pour autant qu’il commence à faire clair ; il y a seulement quelques espèces d’oiseaux qui commencent à chanter, dans l’obscurité et pourtant, officiellement, c’est le jour qui commence.

Eh bien, je pense que nous en sommes exactement là dans la nouvelle ère qui se profile, nous en sommes à ce tout premier rayon de soleil. Le jour était annoncé... mais le jour n’est pas encore là sous prétexte que le 21 décembre 2012 est passé. Et je crois que c’est un bien d’ailleurs. C’est tout à fait logique d’entrer dans la compréhension du fait que les métamorphoses ne se font pas comme ça d’un jour à l’autre, ni même d’une année à l’autre ; c’est un très long processus. Vous savez, globalement, je crois que l’éveil de la conscience, que ce soit sur Terre ou ailleurs, dans le règne humain comme dans les autres règnes, est nécessairement un processus d’accouchement progressif. De même que la présence de l’Esprit sur Terre, dans notre humanité, ne se fait pas d’une manière brutale, la révélation de la Présence divine se fait toujours d’une façon progressive, c’est un processus de maturation.

Alors, oui, il y a évidemment des moments qui sont déterminants, et le nôtre, celui que nous venons de vivre et celui que nous continuons de vivre, est un moment déterminant. Néanmoins, ce n’est pas le moment par lequel tout va se résoudre comme cela. Je crois que c’est facile à comprendre. Sinon, où serait notre libre-arbitre ? Où serait notre travail personnel sur nous-même ? Si c’est la nature qui nous dicte absolument, dans ses cycles, notre façon d’être et notre résonnance intérieure avec le Sacré, avec l’expansion de notre conscience et celle de notre coeur, alors où est véritablement notre mérite dans le fait de grandir intérieurement ?

Cela nous appartient et je crois qu’il n’y a pas véritablement un moment très précis qui peut être fondamentalement le moment de notre renaissance. C’est pour moi quelque chose de très clair et je crois que c’est quelque chose qui doit être de plus en plus clair pour la majorité d’entre nous qui espèrent vraiment grandir intérieurement. Il n’y a pas de coup de baguette magique qu’on vienne nous donner sur la tête, même s’il y aura certainement, dans les mois et les années à venir, des événements décisifs qui vont nous faire faire des bonds importants dans notre prise de conscience, mais ces bonds importants, nous en avons déjà fait un certain nombre depuis 30 ou 40 ans. Il y a eu des révolutions intérieures, des mouvements sociaux, des mouvements de pensée, des mouvements d’ordre spirituel également, qui nous ont fait accomplir des grands pas au-dedans de nous-mêmes...peut-être pas aussi décisifs que ceux qui nous attendent maintenant, mais c’est toujours le fruit d’une maturation.

Alors comment est-ce que je vois les années à venir ? Je les vois comme pleines de bouleversements de toute façon, au niveau terrestre, au niveau climatique, au niveau politique, au niveau économique aussi... parce que je crois qu’il n’y a pas que nous qui sommes en mutation, notre planète est également en mutation. Mais je les vois comme le fait d’un certain nombres d’éclosions importantes. C’est par rapport à ces éclosions qu’il faut se préparer intérieurement. De là cette fameuse expression de changement de conscience, d’expansion de la conscience. Cela veut dire quoi ? Eh bien, cela veut dire tout simplement qu’il nous faut nous préparer de plus en plus à être plus vrai, plus nous-même, à faire tomber nos barrières mentales, à être de plus en plus aimants, tout simplement, pour en venir à l’essentiel et être capable de vivre un certain nombre de mutations qui sont demandées à notre espèce et à notre planète.

J’y vois là quelque chose d’extrêmement réjouissant. Réjouissant ne veut pas dire nécessairement que tout sera très très drôle, parce qu’il nous sera demandé des efforts, mais ces efforts vont nous demander d’en revenir vraiment à l’essentiel de ce qui compte, aux véritables valeurs humaines et au véritable sens du sacré.

M-J C : Et selon toi, Daniel, ce changement atteindra-t-il tout le monde ou seulement les plus sensibles d’entre nous.

D. M : Je crois qu’on peut répondre de différentes façons. D’abord, dans un premier temps, tout le monde sera nécessairement affecté sur la planète parce que les équilibres des sociétés, les équilibres de la Terre au niveau de son écologie, concernent inévitablement tous les peuples. Je crois que personne sur Terre ne pourra nier, ne serait-ce qu’avec un tout petit peu de recul, qu’il s’est passé ou qu’il est en train de se passer énormément de choses. En ce sens là, je pense donc que tout le monde sera conscient qu’on va aller d’un temps à un autre temps, même si, officiellement, il ne fait pas toujours bon où il ne fera pas toujours bon de le dire, parce que cela sort d’un système de pensée hortodoxe selon laquelle il y a toujours eu quelque chose comme ça et qu’on retrouvera toujours l’ancien équilibre.

Il y a donc cette vision des choses-là, et il y a la vision des choses qui affectera la plupart d’entre nous qui sont plus sensibles. Alors évidemment, c’est toujours les personnes les plus sensibles, qui sont en “démarche intérieure”, qui seront les plus forcément touchés par cela, au niveau de leur vie quotidienne – car tout le monde sera touché à ce niveau - mais qui seront surtout touchées au niveau de leur coeur. Parce que, comme je le disais plus tôt, l’être humain est en pleine éclosion, c’est une terre qui demande à être labourée, labourée, labourée, et lorsqu’on s’est déjà ouvert à un certain labour au-dedans, par nos vies antérieures et par ce que nous avons voulu réaliser ou être dans cette vie-ci, et bien, on est forcément beaucoup plus sensible à la réception d’énergies de transformation.

Donc, je crois qu’il ne faut pas s’attendre à ce que tout le monde évolue au même niveau sous prétexte que nous entrons dans une nouvelle ère. Je ne crois pas du tout à cette espèce d’uniformatisation des consciences, nous allons continuer à évoluer chacun à notre propre rythme, mais d’une façon qui sera exponentielle et assez spectaculaire.

M-J C : Le changement annoncé sera-t-il forcé par le nouveau rythme vibratoire de la planète, ou bien ce rythme sera-t-il simplement une invitation à changer ?

D M : Je crois, encore une fois, que les deux réponses sont possibles. J’ai toujours eu la conscience, personnellement - et cela m’a été confirmé par un certain nombre de perception d’ordre mystique ou extrasensoriel – que la planète est un être vivant, pas simplement au niveau de sa réalité écologique mais au niveau de sa globalité : c’est un être vivant, pensant, qui éprouve tout comme nous, analogiquement bien entendu, sur une échelle totalement différente. Elle a son corps, son âme et son esprit.

A partir du moment où cette planète entre en mutation, en raison d’un certain nombres de phénomènes et de cycles cosmiques qui nous dépassent complètement, on peut bien imaginer que si celle-ci bouge, elle nous force à bouger. Ne serait-ce qu’au niveau climatique ou au niveau de la stabilité de l’écorce terrestre, au niveau des océans, au niveau de l’état de la calotte glaciaire, etc..., tout cela, quand ça bouge, on sait très bien que ça nous oblige à nous réorganiser. Donc, il y a forcément des impulsions qui nous seront imposées par notre planète, par la façon de se comporter de notre planète.

Et puis, en même temps, sur un plan plus subtil, la fameuse modification vibratoire de notre planète demeure et nous oblige également à des réajustements intérieurs. Il y a effectivement des réajustements intérieurs qui vont aller de pair avec les réajustements sur le plan purement concret. Or, je suis absolument convaincus que ceux qui ne parviennent pas ou qui ne parviendront pas à se réajuster intérieurement, à cause de leurs barrières mentales, par leurs peurs, leurs blocages émotionnels, affectifs et autres, par leur fermeture spirituelle à cause des conditionnements – ce sont des personnes qui vont mettre en péril leur équilibre. Je pense qu’il y a énormément de personnes qui sont très fragiles sur le plan psychologique ou au niveau de leur santé, qui traduisent une espèce de décalage par rapport à ce qui se passe actuellement sur notre planète. Ce n’est pas étonnant qu’aujourd’hui, il y ait autant de personnes dans notre monde qui vivent soit sous calmants, soit sous neuroleptiques ou antidépresseurs. C’est le signe que quelque chose ne fonctionne pas entre notre monde intérieur (ce que ce monde-là réclame) et ce que nous, nous avons créé comme façon d’être, comme façons de vivre, comme façons comportementales, à la surface de notre planète.

Alors, ce qui nous est demandé, déjà depuis un certain nombre d’années mais qui va aller croissant au niveau de la demande, eh bien c’est cette nécessité de se réajuster, je dirais de se syntoniser. Cela peut paraitre un peu effrayant lorsqu’on annonce tout cela, mais je crois au contraire qu’il ne faut pas avoir peur de ces grandes modifications intérieures qui nous sont demandées, il faut profondément s’en réjouir car ce sont des accouchements qui nous sont demandés.

On ne peut pas éternellement être en état d’insatisfaction permanente ou quasi permanente comme notre humanité l’est actuellement. Il suffit d’écouter un peu partout les uns et les autres sur notre planète, je crois qu’il n’y a pas un pays aujourd’hui où les êtres soient totalement heureux de ce qui se passe pour eux. On voit très très bien qu’on a besoin de changer, quelle que soit la culture, quelque soit le pays, le climat ; personnellement, un peu partout où je suis allé dans le monde, je me suis rendu compte que les gens avaient envie d’un changement, c’est même un véritable besoin. Mais, en même temps, si on leur parle de changement, généralement, on nous répond : “Holala, il faut que ça continue à aller, ne nous parlez pas de mutation de notre espèce et de notre planète, tout va redevenir à la normale, comme avant !”

Mais ce “comme avant”, est-ce qu’on en était satisfait ? Je crois que personne n’en était réellement satisfait parce que c’était un “comme avant” plein de conditionnements, plein d’un certain type d’auto-souffrance, plein d’iniquités également. Donc, il faut un peu être cohérent avec nous-mêmes. Nous ne voulons plus du monde des siècles et des millénaires passés, mais, en même temps, c’est comme si nous craignions que cela bouge. Alors il faut savoir. Moi personnellement, je suis extrêmement heureux que les choses se mettent à bouger réellement et je pense qu’il faut sourire à cela.

Un accouchement, c’est quelques fois douloureux, effectivement, mais c’est à nous aussi de décider dans notre coeur et notre mental, dans notre conscience, de quelle façon cet accouchement doit avoir lieu. Plus nous allons nous réfugier dans des peurs, plus nous allons nous raidir ; plus nous allons laisser nos émotions et nos réflexes basiques prendre le dessus, plus nous allons être en souffrance.

Je crois qu’il nous est demandé un grand lâcher-prise, d’avoir confiance dans ce que la Vie ou le Divin va nous proposer et commence à nous proposer de plus en plus explicite.

M-J C : Mais si on parle d’un enfantement, on parle d’un temps de grossesse...?

D M : Mais oui, justement. Cela fait un moment que nous sommes en état de grossesse, depuis d’ailleurs des millénaires puisque notre conscience s’expanse. Sauf qu’il arrive à un moment donné les douleurs, les douleurs du travail se font sentir et nous en sommes là actuellement. Chacun sait qu’une femme, avant d’accoucher, éprouve une certaine tension intérieure, une certaine peur, par rapport aux douleurs qui viennent et par rapport à l’inconnu qui vient si elle n’a jamais accouché.

Nous en sommes là. Nous avons déjà accouché dans d’autres temps, mais nous ne nous en souvenons pas ou alors très très peu. Mais il faut aussi parler de la joie de la femme qui, une fois qu’elle a accouché, découvre son bébé. Ce bébé, dans le cas présent, c’est nous ! Nous sommes invités à accoucher d’une autre partie d’elle-même... qui ne sera pas parfaite non plus, on ne va pas aller de tous ces petits êtres humains que nous sommes vers des Maîtres Réalisés. Cela, je le répète encore une fois, il ne faut pas se raconter des histoires.

Mais nous avons l’opportunité aujourd’hui de passer véritablement à une vitesse différente et celle-ci nous demande des efforts, nous demande un peu plus d’abnégation, un peu moins d’égoïsme et, évidemment, beaucoup plus de générosité et de lucidité aussi qui est une chose très importante. Je crois qu’on ne doit plus avancer en jouant la carte de la politique de l’autruche comme nous l’avons fait depuis beaucoup trop longtemps.

M-J C : On peut penser qu’on accouche finalement d’un nouvel être, d’une nouvelle façon d’être. Donc, c’est nous-mêmes qui sommes concernés ici : c’est nous qui devons accoucher de nous. Finalement, c’est un appel à quitter l’état d’enfant et à devenir des parents.

D M : C’est exactement cela ! Nous sommes appelés à accoucher d’un aspect de nous-même ou d’une forme de réalisation de nous-même beaucoup plus importante. Et à chaque fois que nous sommes en souffrance et que nous avons peur aujourd’hui, c’est simplement parce que nous reculons intérieurement le moment de cet accouchement, alors qu’il suffirait d’un tout petit peu plus de lâcher-prise et de dire tout simplement, en s’adressant à Dieu (ou à la Nature ou à la Force de Vie) : Seigneur, je m’en remet à Toi ! Je me confie à Toi ultimement.

C’est à cela que j’invite tout un chacun aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’il faille tout laisser aller en se disant “après tout, il y a une intelligence supérieure qui va tout résoudre pour nous”... Ce n’est point cela. Nous devons faire ce qu’il faut pour devenir de meilleurs êtres humains, pour sentir un peu plus le Sacré de la Vie, pour rendre à la Vie ce qu’Elle nous donne. Donc, cela demande des efforts quotidiens, un engagement quotidien.

Mais, à un moment donné aussi, il ne faut pas que cela devienne une espèce de combat contre qui que ce soit et quoi que ce soit. Il y a aussi : Je fais tout ce que je peux. Après, la Vie sait où Elle me mène, sait où Elle nous mène, et même si les chemins paraissent un peu tortueux, eh bien, la destination, comme je l’ai toujours dit, c’est le Soleil et c’est le soleil de notre coeur essentiellement. Nous avançons toujours pour un meilleur, ultimement parlant.

M-J C : Daniel, quel est pour toi le premier obstacle à franchir pour notre humanité dans son ensemble, et à ce qu’ils disent croire et oeuvrer pour ce changement ?

D M : Je crois que le tout premier obstacle à franchir, c’est celui de l’égoïsme. Je crois que nous sommes beaucoup trop nombreux aujourd’hui sur Terre à avoir des réactions complètement recroquevillées à partir de cet égoïsme fondamental que nous n’arrivons pas à quitter. Nous ramenons beaucoup trop les choses à nous, à nos petits conforts matériels, à ce que nous croyons, à ce qui fait notre affaire et ce qui fait que nous bloquons très souvent notre évolution, nos mouvements intérieurs. Tout simplement parce que ce monde que nous connaissons et qui est le nôtre, en particulier notre petite cellule à chacun de nous, et bien nous voulons que tout cela ne bouge pas trop.

On est d’accord sur les grands principes la plupart du temps en disant qu’il faut que le monde évolue, qu’il soit meilleur, qu’il faut offrir davantage à autrui, qu’il faut plus de justice, plus d’équité, etc... Puis, dès qu’il s’agit véritablement de prendre des décisions individuelles ou communautaires pour aller dans cette direction-là, il n’y a pas grand monde qui lève son doigt, parce qu’il y a des réflexes d’auto-protection pour que ce qui fait notre univers personnel ou rapproché ne bouge pas trop parce qu’on ne sait jamais où l’on met les pieds !

Alors, je crois que la véritable générosité - cette générosité qui ne ramène pas tout à nous, à notre auto-glorification ou au fait que l’on se rassure constamment – est quelque chose qui nous est demandé en priorité. Même dans les milieux que l’on dit spiritualistes, il y a ce manque de potentiel d’incarnation des beaux principes et des belles idées. Chez les personnes qui sont extrêmement engagées sur le plan public dans le milieu spirituel, il y en a encore trop, je crois, qui travaillent à leur propre glorification, j’ai déjà un peu dénoncé cette chose-là... C’est pas pour lancer la pierre à qui que ce soit, c’est pour dire : attention ! Qu’est-ce qu’on veut véritablement ? On veut parce qu’il y a des beaux principes à illustrer, parce que ça fait plaisir d’en parler, d’en discourir... ou, véritablement, on fait un pas concret, réel, pour que nous changions et pour que le monde change ?

Il n’y a pas de clair-obscur possible dans ce genre de chose : ou l’on travaille pour soi et notre petit entourage, ou l’on travaille pour le monde. Je suis absolument persuadé que cela est véritablement déterminant. Cela est vrai dans le monde de la spiritualité mais également dans le monde en général, dans l’humanitaire, la politique (où chacun y va de ses grands principes), mais c’est de cela que notre humanité et notre Terre souffrent. C’est à cause de cet auto-mensonge qui fait que nous ne sommes pas véritablement lucides quant à la situation, quant à ce que notre monde à besoin et quant à ce que nous voulons, nous. Nous voulons changer mais c’est comme si on se disait en même temps : oui mais pas à n’importe quel prix parce que cela va déranger un petit peu mon confort.

On en revient alors à la notion d’accouchement : quand on se trouve face à un accouchement, d’une certaine façon, il faut “en payer le prix”... le terme n’est pas très beau mais ça veut dire ce que ça veut dire : il faut faire craquer quelque chose. Il y a un placenta qui doit s’ouvrir et se répandre, il y a le liquide amniotique... eh bien, on en est là sur le plan de la conscience. Le placenta et le liquide amniotique, ça existe sur d’autres plans, ce sont des éléments idéaux qui nous font vivre, dans lesquels nous baignons, mais en même temps, il faut en assumer la réalité lorsque l’accouchement survient. Il y a une souffrance, une douleur, à la fois pour la maman et pour le bébé... et nous sommes à la fois la maman et le bébé actuellement... c’est-à-dire que l’on veut accoucher, on peut avoir peur d’accoucher et cela se comprend, puis le bébé actuellement, il veut sortir du ventre de sa mère, il veut percer le placenta parce que c’est logique, et en même temps, il y a une souffrance parce qu’il va se trouver dans un monde où il a tout à découvrir.

Alors voilà, il y a une espèce de tension intérieure et celle-ci nous demande des efforts d’adaptation qui ne soient pas des demi-efforts. Et nous qui prétendons à quelque chose dans ce monde, qui se préoccupons d’ouverture de conscience, de spiritualité, de développement intérieur – parce que c’est à ceux-là que je m’adresse actuellement – il faut accepter véritablement tout ce que cela signifie et pas demain en disant “ok, je vais réformer ma vie puis que je vais commencer à aider mon voisin et à aimer un peu plus”... mais c’est dans l’instant, il doit y avoir des prises de conscience fulgurantes, il faut qu’il y en est absolument aujourd’hui, parce que tous les beaux discours, c’est facile d’en donner - je sais très bien que c’est très facile de vous dire ce que je vous dis d’une certaine façon - mais c’est dans la rue, c’est dans notre famille, dans notre couple, avec nos enfants, nos collègues de travail, que tout cela va se jouer.

Et cela va se jouer à une vitesse exponentielle si nous écoutons les appels de la Terre actuellement et du Cosmos, parce que si notre Terre vit ce qu’elle vit actuellement au niveau de sa propre évolution, c’est parce qu’elle est comprise dans un ensemble planétaire, dans un système cosmique qui, lui-même, met en place un certain nombre de cycles qui s’emboitent les uns dans les autres. La Terre évolue en fonction d’une évolution qui la dépasse également, et ainsi de suite à l’infini.

Donc, nous, nous ne sommes même pas en bout de course, nous sommes à un certain point du cycle de l’évolution, et c’est notre libre-arbitre que de dire : alors, on fait semblant ou on ne fait pas semblant ? On a le droit de dire qu’on fait semblant ... mais alors, il faut s’attendre à des déchirements beaucoup plus importants que nous ne le croyons et c’est tout à fait normal.

M-J C : Concrètement, les espèces d’euphories à dire que le 21 décembre est enfin passé et il n’y a pas trop de monde qui en a souffert, et finalement on a survécu. C’est un peu comme ouvrir une petite porte mais on est au tout début du jour, mais finalement, on a rompu le cordon ombilical avec l’ancien monde, mais il faut le créer le nouveau monde. Donc, il faut grandir !

D M : On pourrait dire que sur un plan cosmique, le cordon ombilical est coupé, effectivement. Mais cela ne veut pas dire pour autant que le travail est fait. Le travail n’est pas fait et le travail reste véritablement à faire. Il y a quelque chose au niveau de notre structure profonde qui est passé à un autre type de potentiel, la graine est là. Maintenant, il faut savoir ce que nous allons en faire. Ou nous en faisons quelque chose de constructif, ou alors nous allons encore désespérément nous raccrocher, avec tous les plus beaux prétextes du monde, aux réflexes de l’ancien monde.

Bien sûr, cela peut se comprendre parce que ce n’est pas d’un jour à l’autre que l’on peut lâcher le bord de la piscine pour essayer de nager un peu plus. Mais il faut oser se lancer dans ce nouvel espace qui se présente à nous maintenant. Il n’y a rien de gagné, absolument rien de gagné sous prétexte que le 21 décembre a été franchi et dans le fond, qu’il ne s’est rien passé. Il ne s’est rien passé officiellement mais intérieurement, nous avons reçu un autre type de programmation. A nous de savoir ce que nous allons en faire. Nous sommes des êtres apparemment responsables.

Je crois que toutes les tricheries, tous les faux-semblants, tous les prétextes, auront de moins en moins la vie longue dans cette nouvelle ère qui s’ouvre à nous maintenant. Je suis absolument persuadé que tout ce qu’on peut tisser comme karma lourd à porter et même dans les petites choses, et bien tout cela va nous être restitué rapidement. On ne va plus attendre des siècles et parfois des millénaires avant de récupérer ce que l’on aura semé, que ce soit en bon ou en moins bon. Je pense que ce monde que nous allons commencer à découvrir va nous renvoyer de plus en plus rapidement à ce que nous avons semé.

C’est un petit peu, je crois, la caractéristique de l’époque qui vient vers nous. Vous savez, j’ai souvent utilisé l’analogie du pendule. Pendant 26 000 ans, nous avons été sur un mouvement de pendule descendant, et vous savez que quand un pendule arrive en bas de sa chute, plus il est proche du point le plus bas, plus le mouvement de descente est rapide... et c’est ce que nous venons de connaître avec ces dernières décennies : on avait l’impression qu’un certain nombre de choses se morcelaient et se destructuraient, tout perdait un peu sa valeur à un certain niveau, même s’il y a eu un certain nombre de progrès technologiques... mais les progrès technologiques ne sont pas nécessairement des progrès humains. C’est ce que je voulais dire et tout le monde le sait.

Et voilà que nous sommes maintenant au bas de la descente du pendule et celui-ci, sous la poussée, va remonter dans l’autre sens. Nous entamons une période de plusieurs millénaires où l’on va remonter. C’est le Cycle de la Vie qui marche ainsi, ce n’est pas nous qui le décidons. Mais, analogiquement, de la même façon que le pendule était descendu rapidement, il va aussi remonter rapidement de par le fait de sa poussée. C’est un phénomène de physique tout simple. Mais là où je veux en venir, c’est que ce que nous allons semer va nous revenir plus rapidement, dans tous les sens, en bien ou en moins bien, parce qu’il y a ce mouvement du pendule qui remonte plus vite. Et plus on va aller vers la remontée, plus cette progression va aller en se ralentissant. Mais à l’échelle humaine, ce sont des périodes extrêmement longues.

Alors, cette période que l’on dit “apocalyptique” aujourd’hui, c’est justement cette période du bas de la descente du pendule. Ce n’est pas des périodes de fin du monde, on l’a bien vu, c’était extrêmement clair. Ce sont des périodes de fin d’un monde intérieur et de fin d’un certain équilibre de la planète et de son humanité.

Mais Apocalypse, on le sait, veut dire Révélation. Révélation des choses fondamentales ou des choses qui nous affectent dans notre vie quotidienne. Et sur quoi on a insisté depuis, particulièrement en 2011 et 2012, que ce soit sur le plan social, politique, ou économique ? Sur la mise en lumière d’un certain nombre de tricheries, de scandales, d’escroqueries, l’explosion de régimes autoritaires qui n’avaient plus leur place sur Terre. Tout cela, c’est la Révélation.

C’est la Révélation aussi pour les peuples qui commencent à se prendre en main et à prendre conscience du fait qu’ils peuvent peut-être changer les choses dans leur destin. Tout cela fait partie de la Révélation.

Alors, cela ne veut pas dire que la Révélation amène d’un jour à l’autre des choses extrêmement lumineuses et faciles à vivre, mais c’est un passage de porte, et notre liberté maintenant, c’est de savoir comment nous allons passer ces portes-là. Quel est le type de Lumière que nous voulons incarner ? Ce n’est pas plus compliqué que cela.

La Lumière, ça a toujours une connotation un peu désincarnée, mais chacun, même les personnes qui se disent athées ou agnostiques savent très bien au fond d’elles-mêmes,dans leur coeur, ce que signifie la Lumière dans son principe. La Lumière, c’est la joie, c’est la paix, c’est le bonheur... c’est ce dont, finalement, tout le monde a non pas envie mais besoin.

M-J C : Alors crois-tu que des forces extérieures à notre planète vont intervenir dans cette mutation annoncée ? Si oui, seront-elles décisives ?

D M : Je crois que, inévitablement, des intelligences extérieures à notre planète, des Frères ayant forme humaine et vivant dans d’autres mondes, vont intervenir et certainement que ce sera un évènement décisif, parce qu’il est certain que cela va frapper suffisamment les esprits humains pour se dire : eh bien, on n’est pas seuls, il y a d’autres formes de vie. C’est comme un évènement qui va faire sauter des barrières intérieures.

Je crois qu’il va falloir qu’un certain nombre d’entre nous apprennent à ne plus se laisser formater de façon négative par tout ce qui est du domaine de la vie extra-terrestre. Vous savez, on nous présente toujours, dans les films, des formes de vie qui pourraient venir sur Terre comme des forces d’invasion. Mais ce n’est pas du tout cela. Ce sont des Forces éducatrices, enseignantes.

Nous allons recevoir parmi nous, vraisemblablement, des grands Frères, des Amis qui, depuis des temps immémoriaux, veulent nous tendre la main et nous enseignent. S’ils ont été aussi discrets dans un passé récent de la Terre, c’est tout simplement parce que, comme je le dit toujours, ils n’ont pas à faire nos devoirs de classe à notre place. Mais il arrive à un moment donné, effectivement, où certains des professeurs souhaitent se montrer, parce que ce sera comme le petit coup de pouce qui va forcer le passage d’une porte et l’éclatement de certaines barrières mentales.

C’est pas pour autant que cela va résoudre nos problèmes, parce que ces êtres-là ne sont pas là pour réorganiser nos sociétés à notre place. D’après certains contacts que j’ai pu avoir avec certains d’entre eux, je crois qu’ils pourront nous montrer certains nombre de schémas, de modèles, tout en étant clair sur le fait qu’il va falloir que nous adaptions ces modèles à nos personnalités, à nos sensibilités terrestres et à ce qu’a été le passé de la Terre jusqu’à présent.

Donc, ces êtres-là vont être comme des poteaux indicateurs, mais certainement pas comme des Maîtres de Sagesse qui vont nous prendre par la main pour nous faire passer à travers une porte, une barrière de feu, et derrière celle-ci, ça va être un monde idylique d’un jour à l’autre. Non, je crois que leur présence va être décisive mais ne va pas résoudre nos problèmes. nos problèmes sont des problèmes internes, de perception de la Vie, de perception de qui nous sommes, de perception de la Terre, de perception d’autrui. C’est tout cela qui est amené à entrer en mutation profonde.

Ils vont nous montrer un chemin mais ils ne vont certainement pas nous prendre de l’intérieur et opérer un grand miracle sur nos consciences. Je ne dis pas que chez certaines personnes, ça n’aura pas cet effet-là, mais globalement parlant, il est certain qu’ils vont d’abord nous mettre devant nos responsabilités et devant des grands choix à faire.

Personnellement, je me réjoui de cette perspective et, en même temps, je n’idéalise pas non plus cette perspective, parce que j’ai toujours été absolument convaincu du fait que les portes de sortie de nos problèmes, ce sont nos portes à nous et que nul autre que nous ne peut trouver la voie de la pacification. Cela me semble évident.

Mais soyons heureux de vivre à une époque comme celle-ci, où, vraiment, je crois qu’il y a de très grands événements qui peuvent se produire et où la Terre peut sortir d’une espèce d’ostracisme dans laquelle elle s’est placée au niveau de l’ensemble non seulement de notre système solaire mais aussi de notre galaxie. Nous nous sommes coupés d’un certain nombre d’autres mondes tout simplement en nous refermant sur nous-mêmes, en nous regardant le nombril et en mettant en premier lieu, dans notre mental, des valeurs d’égoïsme, de sclérose, de violence. C’est tout cela qu’on doit abandonner maintenant.

Je crois que ces êtres n’interviendront pas tant qu’il n’y aura pas un certain pourcentage de nous qui sera prêt à faire un très grand pas intérieur et à réagir positivement. Il y aura évidemment des peurs à ce moment-là, de grandes peurs planétaires, mais il y aura aussi de grands mouvements de joie. Il va falloir tout simplement essayer de rester bien stable et en dehors de nos émotions lorsque cette révélation va être faite à l’humanité.

Alors, comment cette révélation va être faite, c’est le point d’interrogation. Cela leur appartient et je crois que cet effet de surprise et la qualité de cette “mise en scène” qui nous est préparée va générer une qualité de notre écoute et de notre état de réceptivité. Comprenez bien que, si on se met à leur place, c’est un très grand défi que d’ouvrir une porte comme celle qu’ils s’apprêtent à ouvrir. Ce n’est pas du tout anodin !

M-J C : Dans une de tes canalisations, les Frères des Etoiles nous avaient annoncé qu’ils songeaient peut-être, avec la Fraternité Galactique, apparaître sur les chaînes de télévision pour essayer de nous aider à mieux assimiler ou à mieux intégrer ce qui va se passer. Crois-tu que c’est toujours possible ? Et s’ils apparaissent, ils ne feront pas que seulement apparaître, j’imagine que quelques-uns vont rester parmi nous pour nous donner des modèles de création d’un nouveau monde.

D M : D’après ce que j’ai pu comprendre d’eux, le schéma final de la transition n’est toujours pas fixé, parce qu’il dépend aussi de notre libre-arbitre, de notre attitude collective. Ils ne veulent pas “se faire plaisir” en disant “voilà nous arrivons en tant que sauveurs et on va réorganiser vos sociétés”... Ce n’est pas ça du tout ! Ils ne s’amusent pas à ce genre de chose. Ils mesurent constamment le pour et le contre d’une telle intervention, tout en sachant qu’à un moment donné, ils vont devoir nécessairement intervenir parce que c’est dans l’ordre des choses.

Tout comme on découvre un nouveau continent, nous sommes appelés à découvrir la vie dans d’autres mondes et cela ne fera qu’aller dans le mouvement de l’expansion de cette même vie, de la croissance de notre conscience. Maintenant, comment cela va se faire, ce n’est pas fixé... et je pense que c’est très bien ainsi parce que c’est toujours l’effet de surprise qui est générateur des plus beaux élans.

M-J C : Dans ce contexte d’un changement de cycle, certains parlent du retour du Christ ou de Maitreya. Comment vois-tu cela et crois-tu en une possible unité des religions ou une spiritualité unique ?

D M : Oui, c’est vrai qu’on parle depuis quelques décennies du retour du Christ ou de Maitreya, les deux thèmes se confondent puisqu’ils parlent de la même chose. En fait, on pourrait parler aussi du retour décisif d’un Maître de Sagesse qui viendrait mettre toute l’humanité d’accord.

Effectivement, je pense que nous pouvons nous attendre à un moment donné l’apparition d’un Maître de Sagesse, d’un messager divin, d’un prophète qui va répondre aux attentes d’un certain nombre d’entre nous. Mais je suis absolument convaincu également que ce retour, s’il a lieu et s’il se manifeste sous la forme d’un être véritablement incarné, ne pourra se faire que s’il y a suffisamment d’énergie émanant du coeur de l’humanité, pour créer une sorte de mouvement d’appel ou d’aspiration. C’est-à-dire qu’il va falloir qu’il y ait suffisamment de forces aimantes et d’espoir dans le coeur de l’humanité pour condenser, d’une certaine façon, les Forces dont cet être sera le représentant.

Mais le problème n’est pas vraiment cela. Le véritable Christ que nous pouvons attendre et espérer atteindre, au-delà de ce Maître incarné, c’est celui de notre coeur. Ce Christ intérieur est en relation avec le coeur de notre planète et le coeur de notre système planétaire, c’est-à-dire le Soleil, celui qu’Akhenaton appelait Aton. J’ai parlé dans certains de mes ouvrages du fait que la conscience du Christ était présente au coeur du Soleil. Ce Soleil que nous voyons est l’expression la plus tangible de cette énergie divine et qui a été appelée au fil des temps le Christ, ou l’énergie de Krishna, ou l’énergie du Fils si l’on veut emprunter un terme universel.

Qu’est-ce qu’il se passe actuellement ? Les astronomes et les astro-physiciens seront d’accords avec moi pour dire que le Soleil est entré, notamment depuis 2011-2012, dans une phase d’activité extrêmement importante que l’on va pouvoir dire sans précédente de mémoire d’homme. Cela veut dire que ce Soleil commence à émettre en direction de la Terre ainsi que les autres planètes de notre système un certain nombre de radiations qui forcent l’écorce terrestre de notre planète à bouger, et au-delà de son écorce terrestre, l’équilibre de tout ce qui y vit.

Cela veut dire qu’à partir du moment où la Force christique est en état d’ébullition, de mouvement, si elle manifeste une onde que l’on peut comparer à la descente de l’Esprit sain, cela signifie que tout ce qui est du domaine de la vie dans notre monde planétaire, mais aussi dans d’autres planètes, est appelé à bouger. C’est cela aussi la naissance du Christ telle qu’on peut la recevoir. C’est un mouvement solaire à tous les niveaux de la création.

Alors, pourquoi il y a ces éruptions solaires actuellement ? Et bien, là encore, les astro-physiciens nous donnent une forme de réponse : du fin fond de notre galaxie – et moi j’ajoute du Soleil central de notre galaxie – arrive actuellement un nuage de poussières cosmiques, d’énergies, qui est en train de traverser tout notre système planétaire et qui affecte actuellement la stabilité du Soleil. Si on considère le Soleil comme le Christ, c’est-à-dire la deuxième personne de la Trinité, et bien ce Soleil reçoit une impulsion du Père. C’est comme cela que je comprend les choses. Aton (le Christ) reçoit une impulsion qui vient du fin fond du Cosmos et la retransmet sous la forme d’une onde de mutation – l’Esprit saint - en direction de notre humanité.

Attention, encore une fois, l’Esprit saint ne veut pas dire que c’est l’illumination, mais cela veut dire que c’est une impulsion de changement. La descente de l’Esprit saint, c’est un réveil intérieur, c’est une stimulation de ce que nous avons de plus beau en nous pour une expansion, un écartèlement de notre conscience. Mais cet écartèlement de notre conscience, c’est comme un tremblement de terre en même temps. Cela ne veut pas dire que d’un jour à l’autre, tout est clair et facile. C’est un tremblement d’âme.

Dans les milieux dits spiritualistes, on a beaucoup parlé lors de ces dernières décennies, notamment avec l’Inde et ses concepts qui sont devenus à la mode, du réveil de la kundalini, et beaucoup ont dit “oh, moi je veux un réveil de kundalini, je vais y voir clair tout de suite, je vais ascensionner !”... Mais ce n’est pas ça du tout ! La plupart du temps, les personnes qui vivent un réveil de kundalini - lorsque cela se produit (et c’est beaucoup plus rare qu’on ne l’imagine) – vivent dans un premier temps un déchirement extrêmement douloureux de leur être.

Donc, quand il y a des grandes prises de conscience, faut pas nécessairement croire que soudain, tout est rose d’un jour à l’autre. Non, nous faisons sauter des écailles en nous, pour quelque chose de merveilleux, mais il faut aussi savoir que les douleurs de l’enfantement existent, et nous sommes dans cette phase-là.

Mais, je le répète, soyons-en heureux. La joie est quelque chose de fondamental. Si la force du Christ se fait actuellement sentir, ce n’est pas pour que nous répétions les mêmes schémas qu’autrefois, mais c’est pour que nous nous élevions au-dessus de nous-mêmes. Le jeu en vaut la chandelle. C’est pour que nous soyons plus heureux et c’est pour cela que la joie est un ingrédient fondamental dans notre transformation. La joie, ça ne veut pas dire être tout le temps sur un petit nuage, il y a des difficultés et il y en aura toujours car c’est la loi de l’évolution qui veut ça, mais la joie, c’est cette capacité que nous devons apprendre à voler de plus en plus au-dessus des nuages.

Je sais que je me répète pour certains d’entre vous mais la répétition, c’est ce qui fait rentrer les concepts et il faut que nous assimilions un certain nombre de concepts. Nous ré-apprenons aujourd’hui un nouvel alphabet de vie, c’est ce qui nous est demandé.

M-J C : Concrètement parlant, qu’est-ce qui nous est demandé en 2013 ?

D M : Ce qui nous est demandé, je crois, c’est d’être vrai, de plus en plus vrai et de ne plus jouer de comédie, qui que nous soyons, où que nous soyons et quelles que soient nos responsabilités. C’est d’être authentique. Je sais bien que la formule peut paraître banale, plate, usée puisqu’elle est répétée depuis longtemps, c’est même quelques fois un stéréo-type, mais c’est pourtant en elle que la solution peut se trouver : être vrai et ne plus jouer la comédie de ce qui est vrai, ne pas vouloir en mettre plein la vue avec ce que nous savons et pensons savoir, arrêter de ne faire que brasser de grands concepts, et puis être très incarné là où l’on est et de mettre en pratique ce que nous disons ou affirmons croire.

Travaillons à l’échelle de notre bras. C’est très bien si les circonstances de la vie nous donnent un micro ou une certaine visibilité, comme celle qui est la mienne en ce moment, par exemple, mais ce n’est pas le cas de tout le monde et ce n’est pas grave. Par contre, chacun d’entre nous, là où il se trouve, peut faire un peu et ce peu peut être beaucoup, parce que c’est dans notre entourage que nous pouvons semer ces graines d’un meilleur avenir, en ne trichant plus, en étant généreux, en ne cherchant pas à contrôler quoi que ce soit ni dominer qui que ce soit. Il y a encore beaucoup trop de ces jeux de personnalité, ces jeux sociaux, ces sortes de tricheries qui, même si ce n’est pas bien méchant à la base, entretiennent trop souvent encore un jeu de dupe.

Soyons qui nous sommes et essayons de ne rien avoir à prouver à qui que ce soit car c’est ainsi que nous devenons véritablement les êtres que nous sommes en réalité, c’est-à-dire des êtres qui, dans leur essence, sont beaux, nobles, et ont quelque chose à apporter à leurs semblables. On n’a pas à se fixer sur des grands principes ; tant mieux si l’on est capable de les comprendre et d’en discourir, mais concrètement parlant, tous les jours, qu’est-ce que nous sommes capables de faire ? C’est là où nous avons véritablement un défi et celui-ci doit nous inciter également à ne plus être des moutons par rapport aux structures figées que la société nous a inculqué et auxquelles nous croyons qu’elle nous oblige depuis très longtemps.

Nous ne sommes pas satisfaits des structures sociales, économiques, politiques, dans lesquelles nous sommes, c’est un fait. Est-ce qu’il faut les accepter ? Je ne le crois plus. Est-ce qu’il faut que ça aille vers la violence ? Evidemment non ! Mais en même temps, il faut savoir bouger et puis dire non quand nous avons à dire non. Sachons dire non, sachons dire là où nous ne voulons plus aller, et sachons donner la parole et nous donner les moyens pour donner la parole à ceux qui ont du coeur, qui ont de l’âme, à ceux qui ne travaillent pas pour eux et qui sont de véritables Êtres Humains avec un E et un H majuscules.

Donc, il y a un effort à faire, il y a un travail de volonté quotidienne à faire, mais c’est aussi un travail de cohérence. Il y a là, socialement et individuellement parlant, des grandes décisions à prendre et j’espère que nous saurons les prendre paisiblement.

M-J C : Alors Daniel, s’il y a un message essentiel à faire passer à ceux qui nous écoutent aujourd’hui, quel est-il ?

D M : Pour moi, ce message est tout simple : remuons-nous et soyons cohérents ! Qu’est-ce que nous voulons ? L’amour ? La beauté ? la tolérance au sens vrai du terme ? La justice ? La justesse ? Mais remuons-nous alors pour les faire jaillir et n’attendons pas d’une force extérieure à nous, n’attendons pas d’un chef de gouvernement qu’il crée tout cela à notre place, faisons-les d’abord jaillir de nous. Vous savez, ceux qui nous dirigent sont simplement le prolongement de nous, de ce que nous avons de bien mais aussi de moins bien en nous. Alors essayons d’être de meilleurs êtres humains, de plus belles âmes, des coeurs plus aimants, et, nécessairement, ce qui en résultera, au sommet de la pyramide de chaque pays, de chaque société, ce sera des êtres plus représentatifs.

Remuons-nous ! Sachons vraiment ce que nous voulons. Ne faisons pas comme par le passé un pas en avant et un pas en arrière. Je crois que faire du sur-place, nous l’avons trop fait jusqu’ici, même si l’évolution s’est faite évidemment, mais sachons ce que nous voulons et développons plus d’amour en nous, et cela veut dire aussi développer plus de volonté. C’est extrêmement important. Sans volonté, l’amour n’est pas grand chose ou, en tout cas, bien moins que ce qu’il pourrait être. Je crois qu’il faut nous imprégner de cette vérité-là parce qu’il y a beaucoup à y prendre si nous voulons aller vers nous-mêmes et accoucher de nous.

Je vous remercie et nous comptons sur vous tous pour faire en sorte que ces belles valeurs auxquelles nous aspirons puissent se concrétiser. Nous sommes juste des hauts-parleurs avec un micro mais c’est vous tous qui nous écoutez en ce moment qui pouvez faire véritablement la différence.