Un récit drôle et passionnant qui nous emmène au-delà des frontières de l’humain. Il existe parmi nous des êtres qui ont transcendé la condition humaine, et aujourd’hui ils nous invitent à nous libérer de nos limitations, la seule chose à faire étant que nous acceptions de déployer à l’infinie la Joie sans ombre qui sommeille dans nos Cœurs. Un extrait du livre.La rencontre !Charles ne se considérait pas comme un chercheur spirituel, bien qu’il ait pas mal « bourlingué » à travers les écoles et les enseignements spirituels. Il se concentrait de préférence sur les ovnis, c’est-à-dire en réalité sur les extraterrestres. Son plus grand rêve était de pouvoir obtenir un entretien de vive voix, en face à face, avec l’équipage d’une soucoupe volante venant des confins de l’univers.
Il avait lu des dizaines de milliers de témoignages émanant de gens qui disaient avoir aperçu des engins extraterrestres, et il connaissait du bout des doigts des dizaines de récits faits par des contactés, c’est-à-dire des hommes et des femmes qui avaient apparemment eu l’honneur d’une rencontre et d’une communication avec des extraterrestres. Que pouvait-il y avoir de plus extraordinaire, de plus fascinant, de plus mystérieux… que l’existence d’êtres intelligents dans l’espace ayant atteint un niveau d’évolution psychique et un niveau de connaissance scientifique supérieurs aux nôtres ? Certainement pas un homme visiblement diminué par un ulcère et une anémie, et qui commençait à raconter, sur une estrade et devant un micro, comment il avait percé à jour l’illusion du monde et réalisé le soi impersonnel, sans identité et sans personnalité, réalisation qui était précisément ce que certains appelaient l’éveil impersonnel…
Il y eut un grand bruit dans la salle, et l’une des armatures métalliques du plafond tomba directement sur la tête de l’enseignant spirituel. Un bref moment de stupeur se saisit de l’auditoire venu écouter la conférence, puis quelques organisateurs se précipitèrent pour porter secours au pauvre malheureux qu’un pan d’illusion venait d’assommer. Ce fichu accident venait de réduire à néant l’atmosphère de profonde pénétration spirituelle que les organisateurs avaient eu tant de mal à mettre en place, sans compter l’image de « hauteur impersonnelle » que l’enseignant avait si savamment inspirée en adoptant un regard, un port de tête, une expression de visage, un timbre de voix et un débit sonore aussi naturels et spontanés que la composition très étudiée d’un acteur qui vient d’entendre « action ». Tandis que l’enseignant gisait par terre en essayant de ne pas râler, et en faisant des efforts qu’il voulait imperceptibles afin de garder sa contenance et de faire honneur à son statut d’instructeur spirituel, Charles entendit quelqu’un ricaner à deux ou trois rangées de sa place.
L’un des organisateurs se saisit du micro :
- Veuillez nous excuser pour ce léger contretemps. Comme vous pouvez le constater, des accidents, cela arrive aussi aux êtres éveillés. Mais rassurez-vous, notre cher instructeur, étant un être pleinement éveillé, est détaché de la douleur, qui est une illusion. Nous allons le conduire dans une pièce adjacente afin qu’il puisse reprendre ses esprits et revenir pour la suite de cette conférence sur l’éveil.
Mais une demi-heure plus tard, un autre organisateur annonça que l’instructeur avait dû être transporté à l’hôpital, parce que la commotion l’avait manifestement plongé dans un état comateux. Cette annonce fit éclater de rire la personne qui déjà avait ricané. Des regards désapprobateurs se dirigèrent vers elle. Mais peut-être plus par pudeur que par réaction à ces représailles zieutées, l’impertinent alla poursuivre sa crise de fou rire dans les couloirs.
Charles quitta la conférence avec une certaine lassitude. Depuis quelques mois, sa nouvelle petite-amie, qui éprouvait un mépris hautain devant l’intérêt que Charles portait aux extraterrestres, avait fait des pieds et des mains pour le dissuader de s’intéresser à ces illusions, et pour l’incliner à s’intéresser plutôt aux enseignants spirituels qui avaient réalisé la non-dualité. Les extraterrestres étant insaisissables et ne donnant pas de conférences, Charles accepta un peu à contrecœur de se rendre à la conférence de l’un de ces fameux instructeurs spirituels. « Faute de merles, mangeons des grives » pensa-t-il pour se convaincre d’y aller. Il faut dire que le portrait que lui avait dressé sa petite-amie à propos des enseignants spirituels, n’avait pas de quoi susciter son enthousiasme.
- Ces enseignants spirituels, ils ont réalisé quoi au juste ? questionnait Charles.
- Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux savoir exactement ?
- Bah… est-ce qu’ils ont la maîtrise des capacités psychiques, du genre télépathie, psychokinésie, lévitation… ?
- Oh lala, c’est de l’illusion tout ça, répondit la petite-amie sur un ton supérieur.
- Bon… est-ce qu’ils ont construit des appareils technologiques qui dépassent…
- Pff… c’est du mirage tout ça, renchérit la petite-amie sur un ton dédaigneux.
- Hum… est-ce qu’au moins ils ont des pouvoirs de guérison, par imposition des mains par exemple ?
- Tsss… la maladie c’est du domaine de l’ego, eux ils n’ont plus d’ego, répliqua-t-elle sur un ton agacé.
- Je vois… en quoi sont-ils supérieurs aux hommes ordi…
- Puéril ! Ils ne sont ni supérieurs, ni inférieurs !
- Bon… en quoi sont-ils différ…
- Stupide ! Ils ne sont pas différents des gens ordinaires. Ce sont des gens ordinaires. A une différence près : ils ont pris conscience que tout était illusion… ils ont pris conscience qu’ils n’étaient pas séparés de l’univers…
- Mais apparemment ils n’ont pas pris conscience qu’ils étaient peut-être un tout petit peu irrationnels.
- Retire ce que tu viens de dire !
- Mais quoi ? Si je comprends bien ce que tu m’en dis, ces enseignants spirituels sont des gens ordinaires professant certaines idées métaphysiques… et témoignant de certains sentiments subjectifs…
- Ils ont réalisé ce qu’ils enseignent !
- Et on en revient à la question de départ : qu’ont-ils réalisé exactement ?
- Comment ça ?
- Laisse tomber… J’irai à cette conférence, mais c’est vraiment juste pour te faire plaisir.
Charles rompit avec sa petite-amie quelques jours après cette conférence, notamment parce que celle-ci avait essayé de le convaincre que l’enseignant dans le coma n’en était que plus exemplaire dans son éveil impersonnel, et que ce n’était là qu’une autre façon d’enseigner l’illusion de toute chose aux gens. Ou bien sa petite-amie était pourvue d’un sens rationnel particulièrement défectueux, ou bien elle était d’une mauvaise foi éhontée. Dans un cas comme dans l’autre, Charles ne voyait pas comment il pourrait construire une quelconque relation durable avec une personne de ce genre. Néanmoins, aussi irrationnelle fût-elle, cette fille avait en partie raison : les extraterrestres étaient si peu accessibles que la question de leur existence même était déjà assez épineuse pour beaucoup.
- Pourquoi faut-il que les êtres les plus intéressants soient inaccessibles ? lança-t-il d’une voix négligée dans le vide, assis au soleil sur une terrasse de café par un beau matin de vendredi.
- En êtes-vous si sûr ?
La voix venait de derrière. Quand Charles se retourna, il se retrouva nez à nez avec un homme, la cinquantaine grisonnante, dont les yeux étaient cachés par de fines lunettes de soleil. L’homme lui tendit une main chaleureuse, que Charles saisit avec réticence.
- Je m’appelle Haidon.
- Et moi…
- Charles, je sais.
- Est-ce que je vous connais ?
- Pas encore. C’est mon Maître qui m’envoie à votre rencontre.
- Votre Maître ?
- Rassurez-vous, mon Maître n’a aucune commune mesure avec l’éveillé impersonnel que vous avez vu en conférence dernièrement.
- Eveillé impersonnel ?
- Bon… je vois que vous n’êtes pas très bien réveillé. Les Maîtres ne vous intéressent peut-être pas, mais vous ignorez qu’ils constituent un sujet bien plus passionnant que celui des extraterrestres.
- Des extraterrestres ?
- Et moi qui pensais que les deux cafés que vous avez bus depuis tout à l’heure vous auraient quelque peu réveillé ! Qu’à cela ne tienne. Je n’ai qu’une simple invitation à vous adresser aujourd’hui. Si vous le voulez bien, vous pouvez passer un week-end dans la demeure du Maître. Soyez conscient que c’est un grand honneur qui vous est accordé.
- Une invitation ?
- Est-ce qu’ils servent du cannabis dans leur café ici ? Charles… vous avez toujours voulu rencontrer des extraterrestres. Il vous est offert l’opportunité de rencontrer un être à qui les extraterrestres eux-mêmes viennent demander des conseils et du soutien. Je dois partir maintenant, vous trouverez chez vous, dans un tiroir de votre bureau, un petit carton blanc aux bordures dorées. Si vous acceptez l’invitation, inscrivez simplement « oui » sur le carton. Sinon écrivez « non ».
- Et si…
Mais Charles réalisa subitement que l’inconnu avait disparu. Il ne s’était pas à proprement parler volatilisé devant ses yeux. Ce qui venait de se passer était plutôt étrange. Charles regardait son interlocuteur, puis l’espace d’une fraction de seconde, une sorte de vertige et d’obscurité, ou de blanc, s’était saisie de lui… et quand sa vision redevint normale, Charles découvrit que Haidon n’était plus là. Physiquement, l’homme n’aurait jamais pu avoir le temps de se lever et de partir en courant sans que Charles ne s’aperçoive de quoi que ce soit.
En demandant à un serveur qui nettoyait une table à côté s’il avait vu dans quelle direction était parti le monsieur avec lequel il venait de discuter, Charles s’entendit répondre :
- Euh… vous parliez tout seul monsieur. Vous m’avez d’ailleurs un peu inquiété. Est-ce que vous êtes sûr que tout va bien ?
« Les Supra-Humains sont déjà parmi nous ! » de Kessani et Chris Iwen, aux éditions Altess. 16 euros. Parution : Juillet 2008.
Vous pouvez obtenir un exemplaire dédicacé à l'adresse suivante : http://iwen.free.fr/livres/livrescommander/livres-command.htm
PS : Merci Régis de m'avoir autorisé à annoncer le livre sur le forum.