Régis Fondateur/Admin.
Nombre de messages : 5359 Age : 67 Localisation : Un petit coin de paradis sur Terre Humeur : Optimiste Date d'inscription : 05/06/2006
| Sujet: Révolte ou Révolution ? Sam 3 Avr - 8:23 | |
| Révolte ou Révolution ? Message aux zélotes du monde moderne Voici un extrait du livre "Visions Esséniennes" de Daniel Meurois, concernant un sujet qui est toujours très d'actualité et qui nous amène à nous questionner : sommes-nous des rebelles contre le système ou sommes-nous des révolutionnaires de l'Amour ? Il s'agit ici d'une rencontre entre le Maître Jésus et quelques disciples avec un groupe de Zélotes dont le chef est Nathan, le frère de Barabbas. Il y a d'abord une longue discussion, puis le Maître Jésus en vient à lui dire ceci : "Ce que tu nomme libération, Nathan, n'est autre que révolte. Une révolte de plus... Une rébellion parmi dix mille autres à la surface de ce monde. La ceinture rouge et le coutelas racontent éternellement la même histoire depuis les temps les plus anciens... et ils bégaieront toujours la même douleur tant que le flot épuisant des luttes n'aura pas fait place au raz de marée de la Révolution.
- La Révolution ? Parle Rabbi !" fit Levi qui, adossé au rocher, sortit soudain de sa réserve.
"Oui, parle..." surenchérit Nathan qui s'était à nouveau accroupi face au Maître et grattait nerveusement le sol avec sa main droite.
- La véritable Révolution mes amis, est évolution... Mais, comprenez-moi, nul n'évolue s'il ne fait que modifier, selon les saisons, les paroles d'une même chanson. L'évolution dont je parle, c'est le remplacement d'une mélodie par une autre. Certainement pas un changement de refrain ou de rythme. Pour l'heure, les armées de César battent la mesure de ce que vous connaissez de la chanson de la Vie. Elle possèdent le tambour tandis que vous ne sentez entre vos mains qu'une frêle flute. Qu'en est-il en vérité ? En vérité vous ne rêvez que de posséder vous-mêmes le tambour. Ce que vous pensez être révolution n'est jamais que convoitise. Vous faites partie de la Rome terrestre et vous serez au nombre de ses légionnaires... à votre propre insu... tant que vous n'aurez pas aperçu et saisi la clé de la véritable Révolution.
- ... Et la véritable Révolution c'est la tienne, n'est-ce pas ? rétorqua ironiquement le zélote.
- En vérité, c'est celle de l'Homme !
- Tu te moques Rabbi... Parle clairement.
- C'est celle de l'Homme, c'est-à-dire de l'Homme réel qui attend en chacun de vous... puisqu'il n'est pas encore né. Vous êtes tous à venir, mes amis... et c'est à vos naissances que je suis venu présider.
- Et moi je dis que ta révolution n'est qu'un assemblage creux d'idées et de mots. Ce que nous voulons c'est respirer un air qui ne soit pas vicié par celui de Rome, voilà tout !
- Lorsqu'il n'y aura plus de Rome pour habiter tes pensées, ce sera Alexandrie ou Carthage... jusqu'au jour où tu auras toi-même envie de t'approprier les richesses d'Antioche. Non, vois-tu, la seule libération, la seule révolution qui soit c'est la Révolution du regard. Tu peux bouleverser le monde selon la façon dont ton âme pose son regard sur lui. Ce qu'il y a dans ton coeur s'écrit tôt ou tard hors de ton coeur et se répand inévitablement dans le monde. Ceci est la clé qui te manque. Je ne parle ni de faiblesse ni d'acceptation passive, ni de cette tolérance dans laquelle on étouffe ses propres aspirations. Je parle au contraire de la véritable force. Celle de l'Amour qui bouleverse tout. La Révolution de l'Amour, je vous l'affirme, est bien la seule que l'homme de cette terre n'ait pas encore menée.
- Ainsi tu veux que j'aime Rome ! Tu veux que j'aime tous ceux que l'on nous envoie pour mieux nous asservir !
- Je veux que tu souries à celui qui te frappe et que ton sourire soit déterminé. Je veux que, si la vie t'amène toi-même à frapper pour protéger les tiens, il y ait aussi le même sourire dans ton geste. Tu te dis que je rêve, Nathan, cependant sois bien certain que ce que tu appelles réalité est d'abord le fruit d'un rêve.
"Mon Père ne m'a pas envoyé pour vous endormir, mais pour éveiller en vous un rêve de Révolution vraie. La Rome éternelle se nomme aussi Babylone éternelle. Elle n'est peuplée que de marchands âpres au gain. Tu veux la liberté mais la liberté ne se monnaie pas car elle n'est pas à acquérir. Elle n'est pas un état de pouvoir mais un état de puissance, c'est-à-dire un état d'être. Un souverain qui exerce son pouvoir croit sans doute gouverner mais en vérité, il reste l'esclave de ce qu'il n'est pas. Il court sans cesse après une liberté qu'il ne possède guère, après un pouvoir qu'il ne maîtrise pas encore. L'homme qui exerce sa puissance est, quant à lui, souverain parmi les souverains. Son coeur et ses yeux ne connaissent pas de frontières parce qu'il est centré sur mon Père qui vit en lui. C'est ainsi que s'accomplissent les prodiges et que la fleur se révèle en l'épée".
Nathan eut un haussement d'épaules et se dressa en poussant un soupir de dépit. "Ton monde n'est pas le mien, Rabbi, dit-il, excédé.
- De nous deux, mon frère, je suis bien celui qui porte l'épée. Tu le sais mais, comme tous ces hommes, ton appétit de pouvoir ne s'est pas encore suffisamment lassé de sa propre existence. L'insoumission que j'évoque n'appelle pas une levée de boucliers mais exactement le contraire, un abandon de toutes les peurs. Le besoin de commander, de contrôler est toujours l'aveu inconscient d'une peur ! Si César surveille nos routes, c'est parce qu'il craint de perdre cette terre... et toi tu ressembles à César car tu rêves de contrôler les mêmes routes. Comme chacun en ce monde, tu as peur que l'on ne t'aime pas... alors la force qui te fait te rebeller n'engendre pas l'Amour, elle fait naître la crainte.
- Passe définitivement ton chemin, Rabbi, répliqua Nathan en haussant le ton. Celui qui n'est pas craint ne peut réorganiser les choses.
- C'est bien ce que je te dis, mon frère... va vers le Procurateur et offre-lui ton coutelas, le même sang coule dans vos veines."
Il y eut une rumeur dans l'assemblée et celle-ci s'amplifia lorsque le chef zélote, les lèvres pincées et ivre de colère, porta une main à la ceinture comme pour s'assurer de la présence de son arme.
Le Maître, quant à lui, s'était levé doucement et fixait paisiblement l'homme dans les yeux.
"Je veux te guérir, Nathan, dit-il à voix basse et en ouvrant la paume de sa main droite sur son coeur. Cependant, vois-tu, un thérapeute commence souvent par faire souffrir lorsqu'il touche à une blessure."
L'homme à la ceinture rouge était incapable de prononcer un mot et nous vîmes tous sa main continuer, à tâtons, à chercher son arme. Enfin, elle rencontra quelque chose, quelque chose qui pendait à sa taille et qui nous fit nous exclamer. A la place du coutelas il n'y avait plus guère qu'un rameau d'olivier. Ce dernier, qui paraissait fraîchement cueilli, acheva de plonger Nathan dans un trouble invraisemblable. En un éclair chacun comprit ce qu'il venait de se passer, aussi notre compagnie fut-elle aussitôt prise d'une excitation incontrôlable. Nous n'étions plus qu'une seule famille d'hommes et de femmes qui ne savaient que dire et se jetaient aux pieds du Maître. Les combattants zélotes eux-mêmes étaient parmi les premiers à être ébranlés. Leur chef, lui, était immédiatement sorti de la caverne pour faire mine de s'occuper des chevaux. Il y avait de la détresse dans son regard, comme si sa vie, sa raison d'être se trouvaient en péril.
Alors la grande silhouette blanche du Maître s'approcha tranquillement de lui et lui parla quelques instants. Nous ne saisîmes rien de la conversation. Derrière la longue chevelure de Celui qui nous guidait apparut à un moment le visage du chef zélote ; il était si pâle que nous crûmes que l'homme allait s'effondrer... puis son front se plissa et se détendit... Enfin, les jambes mal assurées, le frère de Barabbas enfourcha son cheval et appela à lui ses compagnons. Nous tentâmes de les saluer comme il convenait mais l'émotion était encore telle de part et d'autre, que nous nous séparâmes sans rien échanger de plus. Les chevaux hennirent, la petite troupe des combattants s'efforca de descendre rapidement le raidillon puis disparut de notre vue derrière un gros rocher.
C'est ainsi que nous nous retrouvâmes seuls dans l'entrée de la grotte, ne sachant exactement si nous devions nous réjouir ou nous attrister de la rencontre.
"Tout est bien, dit enfin le Maître qui lisait à volonté dans nos regards. Seul celui qui somnole peut engendrer la peine. Ces hommes explorent un chemin que leur âme n'a pas encore fini de parcourir. Ne pensez pas à eux comme je vous vois le faire. Vous ignorez s'ils ne servent pas les desseins du Père tout autant que vous cherchez à le faire. Aucune terre, voyez-vous, n'est assez aride pour qu'on lui ôte sa chance de produire. Il suffit juste de percevoir sa fonction et de ne pas l'en priver. Il suffit de lui indiquer en quoi elle est riche. C'est mon rôle, c'est déjà le vôtre aussi et celui de ceux qui voudront parler en mon nom. Il n'existe guère de faux chemins et l'impasse est un non-sens. Il n'y a que des itinéraires dont on ne saisit pas la signification et que l'on ne parcourt pas totalement... Soyez-en certains, c'est toujours la tendresse et la compassion qui vous attendent au bout de la route." | |
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Régis Fondateur/Admin.
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| Sujet: Re: Révolte ou Révolution ? Dim 4 Avr - 9:11 | |
| - Jeshua a écrit:
- Pour l'heure, les armées de César battent la mesure de ce que vous connaissez de la chanson de la Vie. Elle possèdent le tambour tandis que vous ne sentez entre vos mains qu'une frêle flute. Qu'en est-il en vérité ? En vérité vous ne rêvez que de posséder vous-mêmes le tambour.
Rien n'a changé à ce niveau. C'est quoi, le tambour et la flûte aujourd'hui pour nous ? C'est l'argent, c'est le fric ! Une poignée d'hommes dans le monde nous mène par le bout du nez à cause du fric. On en veut toujours plus parce que les plus riches en ont plus, et les riches en veulent encore plus parce que nous en voulons toujours plus ! Nous nourrissons le processus au lieu d'essayer de "jouer une autre mélodie" comme le dit Jeshua. J'ai quand même l'impression que c'est un problème que l'humanité ne pourra pas résoudre toute seule, c'est obligé que des événements extérieurs interviennent pour guérir notre humanité, et, comme le disait Jeshua, lorsqu'un thérapeute doit toucher une blessure, ça fait toujours mal au départ ! | |
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PI Membre ACTIF
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| Sujet: Re: Révolte ou Révolution ? Dim 4 Avr - 10:05 | |
| Régis a dit: "J'ai quand même l'impression que c'est un problème que l'humanité ne pourra pas résoudre toute seule, c'est obligé que des événements extérieurs interviennent pour guérir notre humanité" Et pourtant , le probleme n'est pas insurmontable , surtout si l'on est conscient que ceux qui tiennent les rennes deviendraient tres fragiles si les gens se rendaient compte qu'ils leur ont abandonné leur pouvoir. mais je pense aussi que l'humanité va vers de nouveaux défis et que réorganiser le monde d'aujourd'hui de façon plus saine n'est peut etre pas le défi majeur. je crois que Anne dit qu'on va vers de nouveaux concepts de société qu'on ignore totalement; En tout cas , ce débat est crucial , je trouve car il faut absolument changer de rythme , d'une façon ou d'une autre. Je suis tellement peu fier de ce que je vois en tant qu'humain dans ce monde. Et il y a tellement mieux à faire! | |
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| Sujet: Re: Révolte ou Révolution ? | |
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