Que ta volonté soit faite
Publié le 21 août 2012 par Daniel Meurois
« Que Ta Volonté soit faite… »
« Que Ta Volonté soit faite… ». Aussi loin que remontent mes souvenirs, ces quelques mots aussi lapidaires que puissants m’ont toujours marqué. Aujourd’hui encore, ils résonnent en moi à la façon d’un « Sésame ouvres-toi » à chaque fois qu’une réelle difficulté ou un questionnement d’importance se présente sur ma route. J’y puise invariablement une force qui entretient mon souffle.
Pour qui en comprend vraiment le sens, leur magie tient sans doute dans leur simplicité et, par conséquent, dans leur universalité.
Cependant, au-delà de cette simplicité de surface, il se pourrait bien que de tels mots viennent solliciter en nous bien plus de ¨choses¨ qu’il n’y paraît. Cela n’échappe pas à certains qui s’interrogent…
En effet, qu’est-ce que cela induit, au juste, « Que Ta Volonté soit faite » ? À qui s’adresse-t-on en formulant cet appel qui résonne comme un aveu, l’aveu de nos ¨yeux du dedans¨ qui aspirent à passer du combat au désarmement confiant ?
À Dieu, au Divin ? Certainement… mais réalise-t-on qu’en s’exprimant ainsi on en place, à notre propre insu, la Réalité et la Présence à l’extérieur de nous ? On L’éloigne…
Problème…
Problème aussi si on veut pousser plus loin la réflexion. Lorsqu’on s’en remet au Divin comme à un décideur qui nous décharge de notre responsabilité, que devient donc le sens de notre vie et celui de notre destin ?
Nous touchons ici à l’épineuse question de la Liberté et même à la notion de Fatalité.
Quant à notre chemin d’âme, celui que nous sommes sensés parcourir afin de nous accomplir en cette existence et de nous rapprocher de la Source, que faut-il alors en penser ? Comment le regarder et le comprendre si, face à l’adversité, nous en venons à baisser les bras pour finalement déclarer forfait ?
Trouver des réponses satisfaisantes à toutes ces questions peut s’avérer être un véritable casse-tête. Qu’est-ce que Dieu et que veut-Il ? Et, par dessus tout cela… où est notre ¨marge de manœuvre¨ personnelle ? On ne s’en sort pas ! Il n’y a aucune issue dans cette direction.
En ce qui me concerne, si le magnifique « Que Ta Volonté soit faite » a pris autant de place dans ma vie, c’est parce que, depuis longtemps, j’ai perdu tout intérêt à vouloir le décortiquer.
J’ai cessé cet exercice parce que les mots nous piègent très facilement. Comme tous les outils ils ont leurs limites. Autant ils peuvent dessiner puis ouvrir de vastes horizons, autant ils savent subtilement construire des enclos.
C’est pour cela que je suis descendu d’un étage en moi. J’ai abandonné mes ¨mathématiques cérébrales¨ pour rejoindre les images constructives de mon cœur, là où la Connexion éclairante s’opère.
C’est par cette décision, croyez-moi, que j’ai aussitôt découvert mon ¨Sésame ¨, c’est-à-dire mon traducteur de vérités éternelles, mon déclencheur de Paix, mon Simplificateur universel.
Qui est ce Dieu ou ce Divin à la Volonté duquel je m’en remets régulièrement ? En tant qu’être pensant je peux certes en avoir quelque idée ou opinion, mais quant à espérer Le cerner… ce serait d’une pitoyable prétention… parce que j’ai réalisé que j’ai constamment ¨le nez dessus¨, parce que je vis ¨dedans¨ à chaque nano seconde de ma trajectoire, parce qu’Il est aussi intérieur à mon cœur, parce qu’Il en est la cellule-souche.
Quelle est l’exacte nature de Sa Volonté parmi les méandres de mon chemin de vie ?
Mais qui serais-je donc pour espérer circonscrire Celle-ci par le truchement de quelques concepts inévitablement trop humains ?
Mon chemin de vie… je suis certain de le parcourir pleinement tant que je demeure vrai avec moi-même et avec autrui, quelles que soient les circonstances. Je suis certain de ne pas m’en détourner tant que je le projette avec le souffle de mon cœur. Je suis certain aussi de le sacraliser à chaque fois que je parviens à en extraire mes petits désirs personnels.
J’en connais enfin la signification lorsque, épuisé, je ¨lâche prise¨ et m’en remets à une Volonté qui n’appartient pas à ce que je sais de moi mais qui vit au fond de moi. Car, j’en ai maintenant conscience, cette Volonté-là se confond avec le Doigt du Divin et Elle n’a qu’un but : offrir ce qu’il y a de plus puissant et de plus lumineux à mon âme.
Savoir s’abandonner quand il arrive qu’on soit fatigué de rencontrer des vents contraires, c’est simplement cela. C’est accepter de ne plus être ¨en contrôle¨ de la superficie de notre vie et de s’en remettre à la vérité immuable d’une certaine Étincelle qui se tient juste là, au creux de notre poitrine.
Car ultimement – acceptons-le enfin – la Volonté de ce Père ou de cette Mère éternels que nous avons parfois l’humilité d’appeler se confond avec Celle qui attend son heure au plus secret de notre être.
Daniel Meurois.
Août 2012