AVATAR
Le plus gros succès de l’histoire du cinéma
Le film récolte plus de 2,4 milliards de dollars de recettes (février 2010) après seulement six semaines d'exploitation et devient ainsi le plus gros succès de l’histoire du cinéma, battant Titanic (1,84 milliard de dollars), également réalisé par James Cameron.
Et pourtant ce film n’est rien d’autre qu’un western des temps modernes.
Le western est un genre cinématographique né dans les années 50 dont l'action se situe souvent en Amérique du Nord lors de la conquête de l’ouest.
La conquête de l’Ouest fut le processus d'appropriation par la force d'un territoire gigantesque, qui s'étend en Amérique du Nord, entre le Mississipi et l'océan Pacifique et qui recèle de nombreuses ressources : terres agricoles fertiles, fourrures du bassin du Mississipi, or de Californie (rien qu'en 1848, 76 tonnes d'or sont extraites en Californie), …..
Pour conquérir ce territoire « sauvage » de l’Ouest, le Far West, le gouvernement américain a commis un véritable génocide en exterminant les tribus amérindiennes (Indiens d’Amérique), les Indiens.
Ces derniers, vêtus de simples pagnes, portant les cheveux longs nattés, vivaient en communauté dans une nature sauvage, luxuriante et très abondante qui pourvoyait à tous leurs besoins (habitat, nourriture, …). Les Indiens étaient en symbiose avec leur environnement et communiquaient à ce titre avec les différents esprits de la nature, du règne animal et des défunts.
Les Américains de l’Est, dotés d’armes à feu, ont été en guerre pendant plusieurs décennies contre les indigènes de l’Ouest qui n’avaient pour seules défenses que des arcs et des flèches.
James Cameron, si l’on peut lui reconnaître des talents de réalisateur, ne peut cependant être reconnu comme un scénariste inventif. Le scénario d’Avatar est totalement similaire aux scénarii de John Ford (Le plus grand réalisateur de westerns) et reprend à l’identique l’histoire de la conquête de l’Ouest.
L’histoire se passe sur Pandora, une planète située dans un système stellaire de notre système solaire.
Pandora, recouverte d'une jungle luxuriante, d'une faune et d'une flore magnifiques est habitée par les Navis, des indigènes humanoïdes considérés comme primitifs et hostiles par les Terriens. Ils vivent en harmonie avec leur environnement. Ils possèdent une natte grâce à laquelle ils peuvent se connecter et communiquer avec les animaux et les plantes par la pensée et les sensations.
Les humains sont arrivés sur Pandora pour rechercher un minerai dont la planète regorge : l'Unobtanium, qui permettrait de résoudre la crise énergétique qui se déroule sur Terre.
Comme le plus gros gisement se situe sous les racines d'un arbre gigantesque qui abrite un clan Na'vi, les Omaticayas, les Terriens décident de créer le programme Avatar, un programme diplomatique, pour gagner la confiance des Na'vis et déplacer leur peuple, afin d'extraire le minerai.
Mais les Nav’vis refusent de céder leur territoire aux Terriens, alors ces derniers entrent en guerre dans le but de les exterminer.
Pour se battre, les terriens disposent de navettes spatiales, d’avions de chasse, d’hélicoptères, tous suréquipés en armements lourds, mitrailleuses, fumigènes, bombes atomiques.
Pour se défendre les indigènes disposent de flèches, d’arcs, et d’Ikran (une sorte de dragon volant), qu’ils chevauchent dans le ciel.
Pour beaucoup, Avatar est un film visionnaire, fantastique qui nous laisse entrevoir un autre Monde ; merveilleux !
Mais cet autre monde est une copie conforme du monde d’hier et d’aujourd’hui.
Bien que nous sommes en 2154, le scénario est identique à ceux du XVIII, de 1950 et à celui de notre histoire contemporaine où de grandes nations entrent en guerre pour conquérir de nouveaux territoires aux ressources prometteuses.
Et bien que les Omaticayas soient dotés de pouvoirs particuliers qui nous rappellent ceux des Amérindiens (rites initiatiques pour faire partie de la tribu, chaman, communication avec les défunts par l'arbre des âmes, le plus grand lieu de recueillement auprès d'Eywa (divinité Na'vi) pour les Na'vis, …) ils usent de la même force que l’oppresseur pour assurer leur défense.
James Cameron aurait pu imaginer un scénario d’un nouveau genre où le pouvoir de l’esprit vertueux et pacifique l’emporte sur la raison destructrice primaire. Il aurait pu nous montrer un monde merveilleux où l’amour, la paix et l’harmonie sont légions et l’emporte par la raison, par une intelligence d’un autre style, par la grâce, par la subjugation. Il n’en est rien ; et bien que les paysages soient d’une beauté ineffable et indicible, du début à la fin du film, nous sommes en guerre :
• Neytiri, la fille d'Eytukan, le chef du clan Omaticaya s’apprête à abattre l’Avatar de Jake Sully des leur première rencontre alors même que les tous les Avatars (le docteur Grace Augustine qui est responsable scientifique et Norman Spellman spécialiste de la langue Na'vi) ont toujours été bien intentionnés à l’égard des Omaticaya.
• Puis ce sera au tour de sa tribu de vouloir mettre à mort Jake, et seuls les signes d'Eywa, permettront à Jake d’avoir la vie sauve.
• Viendra ensuite le tour de Tsu'tey chef des guerriers, futur chef du clan, promis à Neytiri, qui voudra supprimer Jake, pour s’être uni à sa promise.
• Enfin nous aurons jusqu’à la dernière minute du film une gigantesque bataille opposant les Terriens dirigés par leur chef de la sécurité militaire, le colonel Quaritch, un véritable psychopathe, au peuple de Pandora, tout aussi déterminé à guerroyer.
Alors pourquoi le grand public est-il subjugué par un film où l’on oppose quelques très jolis paysages fluorescents à de très grandes violences ?
Pourquoi James Cameron, qui réalise des films au scénario dramatique (Réalisateurs de Piranha 2 : les Tueurs volants, scénariste de la première mouture de Rambo 2, réalisateurs de True lies, Titanic, Terminator, Aliens, Abyss), a-t-il tant de succès ?
Cela en dit long sur l’inconscient collectif américain et international !
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Sam 9 Mar - 11:06 par Régis
